L’ex-leader d’extrême droite au tribunal à Bruxelles Francis Dossogne, détective privé d’agréation

Francis Dossogne était de retour en Belgique, lundi. Cet ancien leader du Front de la jeunesse, un groupuscule d’extrême droite, devenu détective privé, s’était exilé au Luxembourg puis en Grande-Bretagne.

C’est pour comparaître devant le tribunal correctionnel de Bruxelles qu’il a remis le pied sur le continent. Tenue décontractée, barbe bien maîtrisée, propos fermes et incisifs: l’homme a du mal a retenir sa rancoeur, tant contre le parquet qui le persécute, que contre le législateur qui a voté une loi inapplicable , lâche-t-il.

Francis Dossogne est poursuivi pour avoir continué ses activités de détective privé alors que le ministère de l’Intérieur lui avait retiré l’agréation nécessaire depuis la nouvelle loi.

Francis Dossogne voulait se lancer dans une carrière de journaliste. Mais, avec ses idées politiques extrémistes, ce n’était pas facile. En 1981, il a suivi un ami dans un cabinet de détectives privés à Liège. Dossogne y a fait un stage d’un an avant de voler de ses propres ailes. Il a alors développé ses activités jusqu’en 1995, en Belgique puis à l’étranger.

Un changement de la législation intervenu en 1991 a mis fin à ses activités dans notre royaume. La volonté du législateur était de réglementer une profession qui avait connu trop de dérapages dans les années 80. Francis Dossogne a une autre lecture de cette réforme. Selon lui, le ministre de l’Intérieur Tobback voulait supprimer cette profession.

Toujours est-il que la loi a changé et qu’une demande d’agréation s’imposait. Dossogne tenta le coup. En 1993, sa demande fut refusée. J’ai alors introduit tous les recours légaux contre cette décision , explique le prévenu.

Francis Dossogne a, malgré tout, continué ses activités de détective privé jusqu’en septembre 1995. Entre-temps, la machine judiciaire s’est mise en branle en dirigeant des poursuites contre l’ex-leader d’extrême droite. Dossogne explique ces poursuites par une hargne du parquet à cause de ses opinions politiques. Et il ajoute qu’en vertu de dispositions transitoires, il pouvait exercer jusqu’en 1995.

Faux, clame le procureur du Roi Bernard Michel qui qualifie d’illégales les activités du détective. L’Etat belge, constitué partie civile, demande 1 franc de dommage moral et le remboursement d’une redevance de 35.000 francs.

Bron » Le Soir