Alain Moussa, 59 ans, de Laeken, a été interrogé, la semaine passée, par la Cellule Brabant wallon en charge, à la PJF de Charleroi, de l’enquête sur 28 assassinats perpétrés en Belgique principalement dans des supermarchés Colruyt et Delhaize entre 1982 et novembre 1985.
Alain Moussa est connu pour avoir appartenu dans les années 1980 à la première bande De Staerke, du nom de Philippe, dit Johnny, De Staerke longtemps inculpé pour la tuerie d’Alost mais ayant bénéficié d’un non-lieu. Moussa était interrogé sur cinq armes et une bombe artisanale saisies “vers 1985 ou 1986” chez sa mère, rue Drootbeek, à Laeken. Cinq armes dont deux riot-guns et des munitions “en quantité” de calibre 12.
Les munitions à ballettes (notamment de la marque Legia) et le riot-gun (fusil à pompe) faisaient partie de l’armement des tueurs du Brabant, mais rien n’indique que les armes trouvées à Laeken soient en lien avec celles-ci. Reste que les enquêteurs s’y intéressent visiblement. Selon nos infos, Alain Moussa était entendu comme témoin. Les policiers étaient spécialement venus de Charleroi. Une seconde audition prévue la semaine passée a été annulée par le Laekenois qui a opposé un certificat médical.
Notre information, qui est confirmée, apprend que la bande De Staerke n’a pas cessé en 2011 d’être une piste d’enquête importante. En octobre 2010 déjà, De Morgen avait révélé que le fameux portrait-robot d’un homme aux cheveux bouclés obtenu sous hypnose et diffusé trois mois plus tôt par tous les médias belges, ressemblait furieusement à Dominique S. Dominique S. a fait partie comme Moussa de la première bande De Staerke. Moussa mesure encore 1 m 85 aujourd’hui. Il avait 34 ans à l’époque.
La semaine passée, il a déclaré à Charleroi qu’un des riot-guns trouvés chez sa mère, le ‘gros noir’, lui appartenait ainsi que le .357 Magnum, tandis que la Winchester, le .444 Marlin et le .22 style riot-gun se trouvaient certes eux aussi chez sa mère à Laeken mais appartenaient à Philippe De Staerke. La bombe artisanale contenait des clous et de petits plombs. L’engin était fabriqué avec du chlorate de potassium, du soufre, du charbon de bois et du cordon bicorde.
Selon Moussa, les armes ont servi à des hold-up (sans blessé) sur bureaux de poste, hold-up pour lesquels lui-même a été condamné à 20 ans. Alain Moussa, qui a purgé jusqu’à fond de peine, n’est sorti de prison qu’en 2007. Nous l’avons rencontré. Selon lui, la police fait fausse route. Il n’exprime qu’un souhait, “qu’on le laisse en paix”.
Bron » La Dernière Heure