Historique
C'est dans le giron du Nouvel Europe Magazine-NEM que cette organisation a vu le jour. Créé en 1944 par Pierre Blanc (avec l'aide de l’Intelligence Service britannique) sous le nom de Grande-Bretagne, devenu ensuite Europe-Amérique, puis Europe Magazine et enfin Nouvel Europe Magazine, le NEM est dirigé à partir de 1971 par Émile Lecerf. Émile Lecerf a utilisé le NEM pour toucher les divers courants de l’extrême droite qu’il souhaitait rassembler. Autour du mensuel sont constitués en 1972 dans l’ensemble du pays les NEM-clubs qui organisaient des conférences.
Deux ans plus tard, en janvier 1974, le mensuel publia le manifeste "Nous, la jeunesse" sous la plume de Francis Dossogne. Ce fut le point de départ de la rubrique Europe Université et du Front universitaire. Devant le succès remporté par leur initiative, les dirigeants transformèrent celui-ci en Front de la Jeunesse en septembre 1974.
Tout au long de l’année 1975, des discussions ont eu lieu au sein des NEM-clubs pour transformer ceux-ci en formation politique. L’hétérogénéité des forces en présence ne permit pas une première initiative qui devait être présidée par le baron Jean de Marcken de Mercken, qui fonda par la suite l’éphémère mouvement Vigilance dont le nom est inspiré d’un mouvement suisse avec lequel il était en contact.
Dans le courant de l’été 1975, des réunions ont abouti au lancement de Forces nouvelles-Nieuwe Krachten dont le premier congrès se déroula le 23 novembre 1975 dans les locaux du CEPIC.
Le premier président de Forces nouvelles a été l’homme d’affaires Albert Lambert, recruté dans la mouvance des NEM-clubs. Il a été condamné en 1984 pour "avoir préparé ou facilité une banqueroute frauduleuse par un détournement frauduleux" avec Benoît de Bonvoisin. La "proximité" de Forces nouvelles et du CEPIC affecta l’organisation. Au même moment en effet, fin 1975, le CEPIC regroupait autour d’un manifeste "Solidarités Nouvelles", des personnes dont certaines étaient de la mouvance des NEM-clubs et du Front de la Jeunesse comme Joseph Franz, John Van Riebeke, ...
Par ailleurs, la confusion programmatique de Forces nouvelles a amené les éléments les plus radicaux à quitter le groupe du Front de la Jeunesse et à fonder des dissidences "anti-régimistes" de tendance nationaliste-révolutionnaire comme Occident à Charleroi et l’Association politique pour un ordre nouveau à Bruxelles et à Namur.
Selon les leaders historiques de Forces nouvelles (Francis Dossogne et Daniel Gilson), l’engouement de la première heure retomba rapidement. Les finances ne suivant pas, des militants l’ayant quitté et le CEPIC se trouvant partiellement sur le même terrain politique, Forces nouvelles resta un nom sans véritable consistance jusqu’en 1980.
De 1976 à 1980, les activités du Front de la Jeunesse se situèrent surtout sur le terrain de la violence (attaque contre des locaux ou des manifestations).
1980 fut une année charnière pour Forces nouvelles. D'abord, elle consacra la rupture – officielle tout au moins – entre le Nouvel Europe Magazine d’une part, le Front de la Jeunesse et Forces nouvelles d’autre part. Ensuite, cette mouvance a tenté de séduire les indépendants en prenant le contrôle du Syndicat des indépendants et artisans et de son mensuel Le Moniteur de l’Indépendant. Cette aventure a pris fin en 1982 par l’arrestation du directeur de la publication pour escroquerie et tentative de meurtre. Enfin, la rupture avec le NEM a coïncidé dans le temps avec la création de la commission parlementaire d’enquête relative aux problèmes posés par le maintien de l’ordre et les milices privées (dite commission Wyninck).
Dans la foulée de son déménagement, le Front de la Jeunesse a tenté de réanimer le mouvement politique Forces nouvelles. De janvier à octobre 1980, le mouvement publia un mensuel. Mais le virage vers la violence qu’a connu le Front de la Jeunesse à la fin des années 1970 lui a valu de comparaître en justice. Entamée en février 1981 devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, la procédure judiciaire s’est terminée en décembre 1982, la Cour de cassation confirmant la condamnation du noyau dur du Front de la Jeunesse en tant que milice privée.
Le Front de la Jeunesse est sorti très affaibli de cette période. Un nombre significatif de militants et de cadres, déçus par la "mollesse" de la direction du mouvement pendant les procès, ont quitté le mouvement et se sont regroupés autour de Paul Latinus au sein du Westland New Post et de Luc Vankeerberghen et son Zwarte Orde-Ordre Noir. D’autres avaient déjà fondé à la fin des années 1970 Europe-Nation, groupe qui n’a pas survécu à l’incarcération de ses principaux dirigeants pour hold-up.
Aux élections législatives de 1981, les listes Forces nouvelles-Nieuwe Krachten-FNK recueillirent 5.102 voix dans l’arrondissement de Bruxelles et 486 dans celui de Nivelles.
Forces nouvelles présenta des listes FNK (Forces nouvelles-Nieuwe Krachten) aux élections communales du 10 octobre 1982 à Anderlecht (1.015 voix, 2%), Molenbeek (852 voix, 2,63%) et Saint-Josse (109 voix, 1,53%).
Au lendemain de ces élections, est publiée une sorte de bulletin de liaison d’une seule page axé quasi exclusivement sur la dénonciation des immigrés. Cette publication s’étoffa en mars 1984, à l’approche des élections européennes auxquelles Forces nouvelles n’a pu participer, faute d’avoir recueilli un nombre suffisant de signatures de "parrainage".
Lors du scrutin législatif d’octobre 1985, des candidats de la liste FNK, dont Daniel Gilson, figuraient sur la liste FORCES (Front organique pour le renouveau culturel de l’Europe solidariste), dont la ligne politique se situe dans la mouvance du Renouveau national entamé en France par Jean-Marie Le Pen. La liste FORCES a obtenu, dans les cantons bruxellois, 5.629 voix (soit 0,9%). Ses principales implantations étaient les cantons électoraux de Bruxelles (1.248 voix et 2,07%) et de Molenbeek (1.548 voix et 2,03%). Dans le Hainaut, des listes FORCES ont été déposées dans l’arrondissement de Mons (2.186 voix, soit 1,55%). Les responsables de FORCES ont sans doute laissé passer en 1985 une chance historique: alors qu’ils dominaient largement la scène de l’extrême droite, ils ont laissé le docteur Féret s’emparer du nom Front national. Inexistant en 1985, il ne faudra que deux élections au mouvement de Féret pour dépasser Forces nouvelles.
Forces nouvelles s’est révélé incapable de s’adapter à la nouvelle réalité de l’extrême droite européenne qui ne récolte des succès électoraux qu’à la condition de se draper dans une image de marque faite de respectabilité. Des actes de violence continuaient à être perpétrés. En juin 1985, à quelques mois des élections, quatre membres tabassaient de jeunes immigrés à Molenbeek. Quelques jours après les élections d’octobre 1985, ce furent cette fois neuf militants qui "ratonnèrent". Les listes de candidats du parti pour les élections de 1985 contiennent des noms qui ont refait surface en 1986 dans le cadre de l’enquête sur les tueries du Brabant.
Le mouvement va alors se rapprocher de négationnistes comme Olivier Mathieu, d’anciens Waffen SS, de Léon Degrelle (surtout dans le chef de Daniel Gilson) et du groupuscule néo-nazi L'Assaut. Les liens en France ne se limitaient pas à certains courants du Front national de Jean-Marie Le Pen: Forces nouvelles se réfère aussi à un groupuscule néo-nazi comme le Parti nationaliste français et européen, au groupe nationaliste-révolutionnaire Troisième Voie, aux dissidents du Front national regroupés autour de la revue Espace Nouveau. En Italie, des liens étroits ont été établis avec la tendance dure du MSI regroupée autour de Pino Rauti et avec le groupe nationaliste-révolutionnaire Terza Posizione.
Les élections législatives (1985 et 1987) et communales (1988) ont vu l’apparition du Front national et le début de l’inversion du rapport de forces au sein de l’extrême droite en défaveur du Parti des forces nouvelles.
Aux élections législatives du 13 décembre 1987, des listes PFN sont déposées dans l’arrondissement électoral de Bruxelles. Elles totalisent 4.317 voix, soit 0,5%. Sa principale implantation est le canton de Molenbeek (806 voix et 1,1%).
Le Parti des forces nouvelles s'est présenté aux élections communales de 1988 à Anderlecht (570 voix et 1,25%), Molenbeek (484 voix et 1,68%), Saint-Gilles (200 voix et 1,31%) et Uccle (866 voix et 2,09%).
C’est dans une perspective de percée électorale qu’un groupe liégeois - qui était à la base d’Europe Nation - a rejoint le Parti des forces nouvelles en 1988. Estimant Daniel Gilson - un des leaders historiques du mouvement - trop proche de "l'écrivain" révisionniste Olivier Mathieu et des néo-nazis de L’Assaut, ce courant liégeois a tenté de le remplacer par Roland Destordeur. Un compromis a été finalement trouvé et un nouveau directoire mis en place avec des représentants des différents courants. Début 1989, des incidents ont eu lieu entre autres à la Foire du livre où le Parti des forces nouvelles était présent avec les néo-nazis. La tendance liégeoise quitta le Parti des forces nouvelles et créa Agir.
Aux élections pour le Conseil de la Région de Bruxelles-capitale, le Parti des forces nouvelles a obtenu 4.190 voix, soit 1%. Il approchait les 800 voix dans le canton de Molenbeek (779 voix soit 1,2%); en pourcentage, son meilleur score était réalisé dans le canton d’Anderlecht (691 voix soit 1,3%,).
En juillet 1989, de nombreux militants ont quitté le Parti des forces nouvelles pour rejoindre le Front national. Parmi eux, Patrick Sessler (proche des négationnistes), Georges Matagne (futur premier député du Front national), René-Marc Mormont et Roland Pirard (ces deux derniers animaient un courant strasserien s’inscrivant dans la foulée de l’Association politique pour un ordre nouveau, le Cercle Copernic et sa revue Volonté Européenne).
Le mouvement tenta une nouvelle fois de changer son image de marque en mettant en avant Didier De Becker, un cadre sans passé politique marqué. Rapidement cependant, il a été mis à l’écart et a lancé son propre mouvement, la Ligue européenne populaire écologique et nationaliste-LEPEN. Au printemps 1991, dans la perspective des élections législatives et à l’initiative d’un cadre ucclois du parti, Pieter Kerstens, le Parti des forces nouvelles a décidé de s’auto-dissoudre et de rallier le Front national. Les trois derniers responsables du Parti des forces nouvelles (Daniel Gilson, Pieter Kerstens et Xavier Sandron, ancien membre du Westland New Post) sont devenus membres du bureau politique du Front national. En janvier 1992, seul Xavier Sandron donnait encore des signes d’activité au sein du Front national; Pieter Kerstens en était déjà exclu et Daniel Gilson a préféré passer la fin de la campagne électorale de novembre 1991 en Espagne dans l’entourage de Léon Degrelle.
Programme et idéologie
Dès 1974, le noyau qui a donné naissance au Front de la Jeunesse et au Parti des forces nouvelles définissait ses orientations idéologiques dans un éditorial du Nouvel Europe Magazine intitulé "Nous, la jeunesse”, fi s’adressait à “une nouvelle jeunesse (…) née des décombres de 40, meurtrie par la guerre froide et la décolonisation, bafouée par une société qui s’avère de plus en plus portée vers le bidet et le frigidaire". Les membres de ce groupe se définissent d’abord négativement par rapport au capitalisme, au marxisme et à la démocratie.
Ils se veulent “réactionnaires face a une société qui se décompose et conservateurs lorsqu’il s’agit de sauvegarder (…) une civilisation, une race et une histoire”. Pour eux, il ne faut cependant pas avoir peur d’être “révolutionnaires” et d’affirmer son “anticonformisme”. Cet éditorial met aussi l’accent sur "l’inégalité des êtres", "l’égalité des chances", "la famille", la "solidarité des gens au sein des grandes communautés naturelles – famille, corporation, nation, armée –", "l’Ordre", "les chefs", "la liberté, 'faculté de faire ce que l on doit' et non licence", “la civilisation occidentale qui a gouverné le monde et qui le domine encore aujourd’hui par son génie” et “la vie”.
Selon Francis Dossogne et Daniel Gilson, le programme de Forces nouvelles établi en 1975 était le résultat de compromis entre les gens provenant des NEM-clubs et du Front de la Jeunesse. Le premier groupe était composé de patrons de PME, de libéraux au sens économique du terme, de catholiques ultra-conservateurs, d’anti-communistes radicaux, d’unitaristes belges. Le groupe qui avait donné naissance au Front de la Jeunesse était idéologiquement influencé par le solidarisme, le nationalisme-révolutionnaire, la Nouvelle droite française, le justicialisme perroniste, le franquisme, le fascisme, ... Ces divers accents allaient se retrouver dans le seul véritable programme qu’ait eu Forces nouvelles.
Forces nouvelles a été créé car “le travail et la matière grise, sources essentielles du progrès, sont contrariés et détruits par les folles dépenses de l’État, par la charge de plus en plus lourde des impositions de tout genre, par le profitariat des partis, par le monopole des féodalités financières, économiques et syndicales (…). Désormais, le pays doit s’administrer hors de toute idée partisane et en rejetant ces partis interchangeables (…). Le programme (…) est libéré de toute idéologie partisane”.
En matière de politique internationale, Forces nouvelles est partisan “d’une Europe politique, économique et militaire avec une autorité centrale (…), l’alliée mais l’égale des USA”. L’aide économique et sociale de l’Europe aux pays du Tiers-Monde doit être subordonnée à un “contrôle effectif” et “à un réel effort de développement”. La coexistence pacifique avec les pays de l’Est ne peut être effective qu’à trois conditions: "libre circulation réelle des hommes et des idées", "contrôle réel des armements" et "mise hors-la-loi de la subversion".
Le programme de Forces nouvelles reconnaît ensuite que les “régions naturelles de l’Europe” ont des “légitimes aspirations”. Mais pour accorder une autonomie aux régions – et donc à la Flandre, à la Wallonie et à Bruxelles -, “il faut d’abord réaliser l’Europe”.
Nos institutions doivent devenir “responsables”, “les partis étant devenus des féodalités antidémocratiques”. “Le Sénat (…) deviendra un Conseil national économique, composé de représentants des patrons, des travailleurs, des indépendants et des consommateurs”. On doit établir le “référendum” et la “responsabilité ministérielle”, on doit supprimer “le monopole des ondes” de la RTBF ainsi que “l’aide a la presse” et “on dépolitisera les administrations publiques et les parastataux”.
En ce qui concerne la protection du citoyen, le programme du mouvement prévoit d’imposer “une Justice plus rapide” et ajoute qu’“il faudra que le détenu lui-même pourvoit à ses besoins”. “De nouvelles formes de terrorisme, le banditisme et le trafic de drogue” apparaissant, “on créera au besoin une nouvelle législation (…) La peine de mort effective et non théorique devra être appliquée dans certains cas”.
Selon le programme, les “conditions nouvelles de la guerre” nécessitent la “guérilla sur les arrières. Cette réalité exige le maintien de la conscription et exclut la notion d’armée de métier (…) L’armée doit vivre dans la nation et posséder une valeur de formation civique et de formation de la jeunesse”.
Le programme relève trois causes à la crise économique: “la hausse du prix des matières premières”, “l’imprévoyance des pouvoirs publics” et le mauvais “climat psychologique et social”. On voit poindre dans les remèdes deux thèmes chers à l’extrême droite: les petits indépendants et le corporatisme. “L’indépendant [est le] moteur de la vie économique”. Il faut “favoriser au maximum le développement des petites et moyennes entreprises essentielles à l’économie du pays” et “valoriser l’épargne” car “les petits épargnants sont victimes d’une véritable spoliation”. Tout ceci alors que “l’Europe doit développer des unités de production à haute valeur ajoutée, donc techniquement avancées”.
Il faut de plus rechercher “une plus grande solidarité économique par la co-responsabilité des partenaires sociaux (associer patrons, ouvriers et cadres a la gestion des entreprises dans lesquelles direction et propriété sont éventuellement séparées)”. Les aspects anti-capitalistes du programme sont nombreux: “le capital a perdu tout dynamisme et ne voit plus, dans l’entreprise, qu’une valeur refuge facilement négociable et n’ayant aucun rapport avec l’homme au travail”. Le capital et le travail sont des “forces complémentaires” et “dans l’entreprise privée, il faut en revenir a une gestion commune et responsable”. Par exemple “en supprimant les poids inutiles (malades cycliques, bavards politiques parasitaires, etc.). (…) Le travail doit accepter le principe de membres sains remplaçables pour l’intérêt commun”.
De son côté, “le capital doit accepter les pertes de capitaux ou d’investissements dans le même intérêt”. Et de préciser les alliances: “l’ami, c’est le capital industriel, c’est-à-dire productif, et non le capital spéculatif, qui, lui, s’avère toujours l’ennemi et du travailleur et du capital industriel”. D’où un mot d’ordre: décentralisation de l’économie. “La centralisation avantage en effet le capital financier anonyme au détriment des hommes qui travaillent dans l’entreprise”.
Quatre propositions plus concrètes sont formulées:
“il faut concevoir une interdiction absolue de l’immigration d’origine non-européenne tant que la Belgique n’aura pas retrouvé son plein niveau d’emploi”. “Préférence d’emploi sera, en tout cas, accordée, en toutes occasions, aux travailleurs nationaux”;
les syndicats “doivent posséder une personnalité juridique et se soumettre au contrôle fiscal”. “Il faut (…) libérer les forces nouvelles du syndicalisme et supprimer l’emprise (…) des syndicats subordonnés a des intérêts non-professionnels”. “La grève doit retrouver son sens d’ultime recours des travailleurs [et] doit être voulue par l’ensemble des travailleurs”;
“il faut réformer le gouffre à milliards qu’est la Sécurité sociale” sans autre précision. De manière plus générale, on trouve à plusieurs endroits l’intérêt de certains fondateurs de Forces nouvelles à l’égard des médecines parallèles;
“il faut (…) instaurer pour la mère de famille un salaire minimum garanti”, car “la femme qui élève ses enfants dans le milieu familial indispensable à leur épanouissement prépare la production dans la communauté de demain”. “Toute mère en bénéficiera, mariée ou non, ce qui règle à la base, de manière saine, le problème de l’avortement”.
Quant à l’avenir, la jeunesse y occupe une place prépondérante: “Elle a besoin d’un idéal a sa mesure (…) La construction de la nation européenne, la construction d’un continent neuf, dont elle sera la force nouvelle, peut le lui apporter”. Deux moyens: le sport et la culture. Dans ce dernier domaine, il convient de créer des “centres de la jeunesse” qui “n’auront aucun rapport avec les actuelles "maisons de jeunes", simples tentatives d’utiliser la jeunesse a des fins politiques”. Enfin, “pour concrétiser la solidarité nationale, les mouvements de jeunes participeront à la vie du pays (travaux agricoles, propreté des villes, etc.)”.
L’enseignement a un rôle prépondérant. “Les technocrates qui dirigent (…) le ministère de l’Education nationale (…) suivent les directives mondialistes de l’Unesco”. Le Parti des forces nouvelles s’oppose au "'rénové' qui constitue un nivellement par le bas afin de former des masses dociles et aisément manoeuvrables”. Quelques propositions sont avancées: "abandonner la philosophie qui inspire le 'rénové'", “assurer la transmission des valeurs fondamentales qui ont fait la Belgique et l’Europe”, “favoriser la formation et le renouvellement de véritables élites”, “éliminer les étudiants professionnels”, “établir (…) un examen d’entrée très rigoureux (…) [et] accorder à tous les étudiants ainsi sélectionnés un pré-salaire”.
Ce programme n’a, en fait, jamais été présenté aux électeurs.
Des mini-programmes ont été édités par la suite - par exemple dans le numéro de décembre 1987 de leur revue -, le ton et les propositions y sont relativement modérés en comparaison à la prose teintée de néo-nazisme qui les entoure.
L’axe quasi unique de sa propagande a porté sur l’immigration nord-africaine et turque. On retrouve l’influence de la Nouvelle Droite française dans des slogans tels que “Mener le combat de civilisation pour une renaissance européenne” ou “Participer à la lutte pour l’identité européenne et contre la société multiraciale”. Les choses sont parfois dites plus clairement quand il s’agit de la “défense de la race blanche”.
Dans leur revue sont publiés des textes de François Brigneau, d’Olivier Mathieu et de Robert Faurisson, un hommage à Robert Brasillach, des articles vantant les mérites de l’aile strasserienne du national-socialisme allemand, de l’ancien Waffen SS Jacques Leroy, de Léon Degrelle ou d’Abel Bonnard (ancien ministre du gouvernement de Vichy), ...
Bron » www.cairn.info | L’extrême droite francophone face aux élections | Philippe Brewaeys, Véra Dahaut, Anaïs Tolbiac | 1992
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