Ben wrote:Over de gebeurtenissen in Givet (zie 'Rapport observatie betoging in Givet - 27 maart 1982'):
In de archieven van de extreem-rechtse cel vinden we ook sporen van een infiltratie bij Ecolo. Latinus en zijn trawanten gingen 's nachts de vuilniszakken ophalen aan het Ecolo-lokaal in de Stevinstraat in Brussel. Alle interessante papieren werden eruit gevist en met de loep bestudeerd. Gewapend met deze inlichtingen was het niet moeilijk om daarna een tweetal leden van WNP te laten infiltreren.
Deze WNP'ers - allebei militairen - namen onder andere deel aan de anti-nuclaiere betoging in Chooz en aan bepaalde acties in Brussel tegen de prijsverhoging van het openbaar vervoer.
In 'L'Ardennais' (een krant die uitgegeven wordt in Charleville) verscheen in maart 1982 (*) een artikel over de infiltratie van WNP in de betogingen in Chooz: 'Een rapport dat teruggevonden werd in de archieven van WNP behandelt de infiltraties in Chooz, Vireux en Givet in maart 1982. Hoewel het rapport gedeeltelijk in code opgesteld is, laat het niet de minste twijfel bestaan over de aanwezigheid van WNP-infiltranten in de betoging. Hun bedoeling was maar al te duidelijk: de betoging te laten ontaarden."
"Er is geen enkele twijfel meer mogelijk. Nu komt het er alleen nog op aan te weten of de Belgische regering van dit alles op de hoogte was. Of is ook de regering buiten spel gezet, niet alleen door haar eigen politie maar vooral door de nazi-machine?"
Bron: Operatie Staatsveiligheid | René Haquin
(*) Zou Haquin zich niet van datum vergissen? Vermits de infiltraties in maart 1982 waren, lijkt het me straf dat die krant in diezelfde maand er al een artikel over heeft geschreven.
In de Franstalige versie van het boek schrijft Haquin dat het artikel van L'Ardennais dateert van 12 september 1983. Dat lijkt juister te zijn.
Hierbij nog wat meer informatie over de manier waarop de plaatselijke pers toen verslag uitgebracht had over de betogingen in Vireux en Chooz.
La lutte de Chooz vue par la presse locale
Dès son premier numéro de juillet-août 1980, le bulletin du comité calcéen Point-Chooz dénonce letraitement de l’information par la presse locale. Aujourd’hui d’un même contenu sous deux titres les quotidiens L’Union et L’Ardennais étaientalors indépendants: le premier rattaché à L’Union de Reims et le deuxième faisait partie du groupe de L’Est républicain de Nancy. L’Ardennais valorise les prises deposition favorables au projet de centrale, insistant sur les créations d’emploi attendues. Lors de l’enquête d’utilité publique, L’Ardennais et L’Union minimisentle nombre de manifestants de façon systématique. Les manifestations sont ramenées à des rituels folkloriques un peu ridicules. Les journalistes des deux journaux reprennent la vision d’EdF ou de la préfecture; ils nient la légitimité populaire des opposants et les réduisent au refus d’une centaine de personnes.
Un jour, un journaliste rend compte honnêtement des événements dans L’Ardennais… ce sera son seul article! La violence lors de la première enquête est minimisée, L’Ardennais parle de jets de pierressymboliques et loue "la patience à toute épreuve" et le "stoïcisme" des gendarmes mobiles. Les deux journaux mettent l’initiative des violences sur le dos des manifestants exclusivement. Pour les journalistes, les blesses sont peu nombreux et les blessures, toujours légères. Ainsi, une grenade à tir tendu dans le visage d’une femme occasionne douze points de suture autour de l’oeil, heureusement épargné: c’est "une blessure légère" pour la presse locale.
Les exactions des forces de répression sont tues ou légèrement évoquées: tirs tendus, charges aveugles sans sommation, pneus crevés, vitres de voitures brisées, usage intense des gaz lacrymogènes, usage d’autres gaz (chlore?) plus nocifs… Les journalistes n’en parlent pas ou peu. Par contre, des antinucléaires sont qualifies "d’irresponsables", "d’incontrôlés", voire de "casseurs". Les coups de matraque sont présentés comme étant recherches par des manifestants, sans doute masochistes. Dans une affaire précise, le 12 juin 1980, les violences policières sont rapportées d’une manière si confuse dans L’Ardennais que le doute est permispour le lecteur sur l’identité des auteurs – flics ou antinucléaires ? – des exactions.
Par la suite, après la relance du projet de centrale par les socialistes, la presse locale s’empresse de vouloir enterrer la lutte: "baroud d’honneur", "démobilisation" qualifient les manifestations. Cependant, la répression de Fumay (février 1982) est telle que certains faits ne peuvent être cachés aux lecteurs, d’autant que des journalistes ont été menacés. Mais, même là, alors que la violence était disproportionnée, on renvoie dos à dos manifestants et forces de répression: "de part et d’autre, on semblait déchaîné" écrit L’Ardennais.Bientôt apparaissent dans les colonnes de ce journal les premières références à la présence "d'autonomes" parmi les antinucléaires.
Pour les affrontements de juin 1982, L’Ardennais sort le grand jeu: "l’entêtement des antinucléaires", les "casseurs de tout poil", le journal dramatise et fait dans le larmoyant: "apocalypse", "scènes de désolation et de terreur" et autres images des "Ardennes et ses souffrances". L’Ardennais gonfle la présence des "autonomes" n’hésitant pasà avancer des proportions chiffrées (le journaliste n’indique pas les critères lui permettant de distinguer un "autonomes" d’un antinucléaire équipé pour les confrontations avec les flics).
Le journal consacre ses colonnes à l’interview d’un de ces "autonomes" plutôt creux. Nous ne nions pas la présence de manifestants attirés par la violence (cf. le récit) de même que les comportements imbéciles et nuisibles de certaines de ces personnes, mais la presse locale en exagère la proportion et le rôle pour dénigrer la lutte. Les "désespérados", "anarchistes" et "extrémistes" sont montrés du doigt pour faire percevoir aux lecteurs l’extrême violence comme un phénomène extérieur.
Enfin, L’Ardennais va monter en épingle la présence lors d’une manifestation de membres d’un groupuscule néo-nazi belge (WNP: Westland New Post). Largement infiltrés par les flics belges, quelques-uns de ces néo-nazis étalent venus incognito en mission d’entrainementen mars 1982. Consacrant, de longs mois après [het artikel dateert immers van 12 november 1983 en handelt over de betoging van maart 1982], sa une à cette révélation, le quotidien local sème la confusion en évoquant une possible manipulation du mouvement antinucléaire par les nazillons. Ce qui servira au PCF ardennais pour déclarer après la destruction de cinq véhicules d’EdF que "ces nouveaux agissements sont en liaison avec la confirmation de la participation d’éléments néo-nazis aux manifestations anti-nucléaires". Décidément, les successeurs des staliniens en ont garde le goût de la calomnie. Et le PS de Givet ne fut pas en reste pour exploiter cette aubaine ...