Om bovenstaand lijstje van Ben verder aan te vullen zijn hieronder nog een aantal uitspraken van WNP'ers die Libert aangeven als hun opdrachtgever. Hoe meer PV's je leest hoe meer pijlen richting Michel Libert wijzen. Libert die, in deze brief, duidelijk maakt niet meer te behoren tot de "klasse van de gedomineerde" ...
Verhoor Karel DeLombaerde 14 juni 1984:
Je sais que le mouvement WNP a été infiltré par des membres de la Sûreté et notamment Monsieur Smets surnommé "Le Canard" Michel Libert m'avait precise que Monsieur Smets y avait donné des cours notamment à propos de filature, guérilla urbaine, je pense que c'est également Michel Libert qui m'avait précisé qu'il avait enseigné à tuer quelqu'un sans laisser de trace. Michel Libert était continuellement en rapport avec deux autres personnes de la sûreté surnommés "Le Chien" et "le lapin". Je n'ai jamais rencontré ces deux personnes. Michel Libert m'avait confié qu'ils allaient pousser la collaboration avec des deux personnes afin d'étendre le mouvement et de constituer un groupe secret en cas d'invasion communiste.
Verhoor Francine Lanoy (de moeder van Paul Latinus) van 22 juni 1984:
Après le double meurtre de la rue de la Pastorale, mon fils m'a confié qu'il croyait que ce meurtre avait été téléguidé par Smets (Canard) afin de décapiter le mouvement que mon fils avait créé. En tout cas, il m'a dit que c'était Libert qui avait mis dans la tête de Barbier que les deux personnes qui ont été tuées étaient des agents soviétiques. Toujours selon les dires de mon fils, M. Smets (Canard) aurait demandé à Barbier et à Libert de surveiller une maison qui aurait été occupée par des russes.
Verhoor van Karl De Lombaerde van 3 juli 1985:
Personnellement je suis rentré au WNP en 1983. Je tenterai de vous préciser plus exactement la date. J'ai été mis en contact avec Michel Libert par l'intermédiaire de notre organisation des anciens de la Légion Flamande. Libert m'a expliqué que le responsable du WNP cherchait quelqu'un pour donner des directives d'ordre philosophique et politique, le but du WNP, selon Paul Latinus, était de créer des cellules de partisans armés au cas d'une invasion de la Belgique par les soviétiques.
La collaboration entre la Sûreté et le WNP s'expliquait selon Paul Latinus et Libert par le fait que lors d'une invasion, la Sûreté devait fournir à ces cellules de partisans des armes. C'est ainsi que je savais que Libert travaillait pour la Sûreté. Libert était favorable à un renforcement des liens entre le WNP et la Sûreté de l'Etat. Tandis que Latinus qui ne fréquentait plus Smets depuis le début de l'année 83 y était adversaire. Selon Latinus, Smets et Raes étaient deux personnes qui avaient été infiltrées par le KGB. Il avait reçu cette information d'un groupement anglo-américain de contre-espionnage don’t le patron fut àun certain moment le général Heath.
C'est depuis cette date qu'il existait des tensions entre Libert et Latinus. J'avais fait moi-même le reproche à Libert de vouloir aller trop loin dans sa collaboration avec la Sûreté. Personnellement je trouvais que Libert devenait communisant et j'ai rompu les ponts avec lui. Paul Latinus m'a dit un jour qu'il en avait assez de l'intoxication communiste et il a donné l'ordre à Michel Libert de voler au TTR des télex de l'OTAN. C'est lui personnellement qui en avait pris la responsabilité. Ces télex ont été publiésdans la revue Althing afin que les autorités belges se rendent compte qu'il y avait des fuites à tous les niveaux. (…) A l'heure actuelle [juli 1985!], â mon avis, le WNP est dissout. Je sais que Libert s'occupe d'un autre mouvement, dont j'ignore le nom.
Verhoor van Jean-Louis Nemry van 10 juli 1985:
Suite à des cours théoriques, il y a eu des exercices pratiques, soit l'opération Espéranza. A mon avis, lors de cette filature, rue des Erables, il a dû se passer quelque chose. J'ai eu en effet nettement le sentiment que deux individus ont eu un contact dans la rue. Je me rappelle avoir pris des photos en télé de plaques minéralogiques. Au cours de ces filatures, une personne de notre organisation se trouvait près de la pâtisserie, une autre dans la rue des Erables et moi dans la rue des Platanes. Un rapport de ces filatures a été fait. Je crois qu'à l’époque, j'étais en compagnie de Frédéric Saussez.
Quelques temps après les filatures, alors que je me trouvais dans l'appartement de Libert, le Kom Serg Bru, soit le commandant du service de renseignements de Bruxelles est venu chercher ledit rapport. Je n'ai pas vu cette personne, je pense qu'il devait s'agir du "canard". Lorsque Libert est rentré dans la pièce où je me trouvais, il m'a dit que cette personne nous avait félicité pour le travail effectué qui avait donné des renseignements sur un traffic d'armes et de drogue. Je sais que par la suite, Libert a fait effectuer un autre exercice auquel je n'ai pa s participé, rue de la Pastorale. Je crois qu’à la réflexion, que cette opération se situait avant l'opération Espéranza. Michel Libert avait bien noyé le poisson de façon à ce que les gens qui participaient à cette filature ne puissent pas connaître la finalité de l’opération.
Peut-être même qu'à l'époque, Libert ignorait la finalité de la filature. Certaines personnes étaient chargées de repérer les antennes radio rue de la Pastorale et rue des Aléxiens ou dans les environs, d'autres personnes devaient surveiller d'autres éléments de détails dans la rue. Le tout devant faire un rapport cohérent parla suite. (…) Libert nous avait dit nottament que dans l'éventualité d'une interpellation par lapolice, entre autres au cours de l'opération Espéranza, il fallait montrer notre carte du WNP, que décliner les renseignements autorisés par la conversion Le la Haye relativement aux prisonniers de guerre et de tenir 24 heures. Pendant ce laps de temps, il prendrait contact avec nos protecteurs de la sûreté pour nous faire relâcher.
Verhoor van Marc De Jode van 12 juli 1985:
J'ai fait les exercices pratiques de filature à la demande de Libert, rue de la Pastorale où je devais surveiller la maison de Vandermeulen que je connaissais pas mais dont on m'a dit qu'il était un agent de l'Est. J'y ai été deux ou trois fois sur une semaine. Il y avait aussi une autre adresse àsurveiller près du Marché aux Puces. (…)
Au point de départ, je ne voulais pas voler les documents Télex [de fameuse Navo telexen]. Devant mon refus, Libert a affirmé que l'on s'en prendrait à des membres de ma famille [!!!!]
Verhoor Eric Lammers 25 september 1985:
C'est par Marcel Barbier, que je connaissais auparavant que je suis entré au WNP. A ce moment, j'ai rencontré Libert. C'était début 81, Libert m'a proposé de faire partie d’un groupe parastatal travaillant pour la Sureté. (…) A de nombreuses reprises nous avons servi de courrier au groupement et cela se déroulait à la gare du Midi et à la gare Centrale. Nous étions en surveillance et devions repérer un homme avec un journal (La Dernière Heure) plié sous le bras. Nous devions l'interpeler et nous exhiber mutuellement une carte orange, et citer un chiffre code lié au groupe "date-heure". Soit un paquet, soit une enveloppe nous était remis que nous remettions à Libert.
Cela a duré plusieurs mois. J'ignore ce que contenaient les colis et enveloppes. Personnellement je n'ai jamais eu de contactes discrets ni des cours avec des membres de la Sûreté. Tout ce que je sais, c'est que Libert nous avait brossé un tableau des gens de la Sûreté dont il fallait se méfier, car, disait-il, ces personnes travaillaient pour le KGB. Libert nous avait cité Raes, Devliegere et Smets. Par contré il nous avait cité des gens valables comme Joseph Kausse et son équipe.