Retour sur un crime non résolu

Michel Leurquin est enseignant. Mais il n’a pas sa plume dans sa poche. Alors qu’on lui doit déjà “L’histoire vraie des tueurs fous du Brabant”, il vient de boucler une nouvelle investigation de longue haleine, revenant sur l’assassinat de Christine Van Hees, une jeune fille de 16 ans dont le corps carbonisé sera retrouvé dans une champignonnière, à Auderghem, le 13 février 1984.

Le crime, horrible et jamais résolu, avait tétanisé la Belgique des années de plomb. Aujourd’hui, l’affaire est prescrite, raison pour laquelle Michel Leurquin espère que les langues vont se délier. Il a replongé dans les arcanes de ce dossier intriguant, inquiétant, développant une thèse tout à fait nouvelle, intéressante. Au fil des ans, les enquêteurs se sont penchés sur la piste d’une bande de punks qui traînait dans Bruxelles, l’un d’entre eux allant jusqu’à passer aux aveux avant de se rétracter.

Les policiers croiseront même la piste de Dutroux, par le biais des témoins “X”, mais là non plus, l’enquête n’aboutira pas. Les policiers ont classé l’affaire en 2014. Reprenant les différentes pistes une à une, l’auteur s’est intéressé à l’extrême droite, croyant déceler un motif politique dans ce crime crapuleux.

Cette piste débouche sur un vol d’armes dans une caserne de Vielsalm, dans la nuit du 12 au 13 mai 1984. L’auteur en est persuadé, des gens connaissent la vérité et ils sont toujours vivants. Ce livre, qui se lit comme un roman policier très fouillé, est également une perche lancée aux nouveaux témoignages qui permettraient, plus de trente ans après les faits, d’enfin connaître la vérité.

Après les tueurs du Brabant et le crime de la champignonnière, Michel Leurquin compte se pencher sur le Westland New Post (WNP), cette organisation néonazie dont, pense l’auteur, certains membres auraient pu fréquenter des skinheads, un temps suspecté d’avoir participé à l’assassinat de Christine Van Hees. La famille de cette dernière n’a pas souhaité participer à la rédaction de l’ouvrage, mais ne s’y est pas opposée.

Bron » L’Echo