De twee feiten die gelinkt worden aan Alain Coëlier:
2 Januari 1979: Gangsters plegen een overval op een gepantserde bestelwagen voor de winkel Carrefour de la Beaujoire in Nantes. Een overval met oorlogswapens door personen met... maskers van Giscard.
30 September 1980 - Genève: Gangsters plegen een gewapende overval op het hoofdkantoor van Rolex. Ze gaan aan de haal met 97 kg goud en een zak robijnen. De buit, destijds geschat op 13 miljoen frank, is nooit teruggevonden door de boeven, wier gezichten verborgen waren onder carnavalsmaskers van Giscard, Mitterrand en Marchais. Alain Coëlier werd gearresteerd in Nantes en veroordeeld tot 5 jaar gevangenisstraf.
Forumlid Merovinger heeft deze feiten ook al genoemd » Forum De gelijkenissen met sommige feiten van de Bende van Nijvel zijn treffend.
Nantes. Enquête : Alain Coëlier, l’une des dernières figures du « vieux » milieu
Avec la disparition d’Alain Coëlier, il y a 10 ans, c’est aussi le milieu nantais traditionnel, qui a défrayé la chronique des années 1980 à 2010 avec ses braquages retentissants, ses bars à filles et ses règlements de comptes, qui s’est éteint.
Pendant 30 ans, il a été de (presque) tous les mauvais coups de l’histoire du banditisme français. Le braquage du siège de Rolex, le 3 septembre 1980, à Genève, est encore dans toutes les mémoires : 97 kg d’or et un sac de rubis dérobés par Giscard, Mitterrand et Marchais ! Estimé à 13 millions de francs de l’époque, le butin volé par les malfrats aux visages dissimulés sous des masques de carnaval n’a jamais été retrouvé. Les braqueurs si. Arrêté à Nantes, Alain Coëlier, écopera de 5 années de prison. L’un de ses avocats de l’époque, Jean-Michel Pollono, aujourd’hui disparu, n’a jamais oublié ce jour où il a accompagné son client à la Société Générale, place Graslin à Nantes, où il avait des coffres : ‘P’tit Alain’en est ressorti avec deux sacs de sport bourrés de billets….
Le nom d’Alain Coëlier était déjà apparu, quelques mois avant Rolex, dans l’attaque d’un fourgon blindé devant le Carrefour de la Beaujoire à Nantes, le 2 janvier 1979. Un braquage à l’arme de guerre par des individus portant… des masques de Giscard. Mais la police ne parviendra pas à le confondre.
Une place dans le « gratin du milieu »
Le « casse » de Rolex marque le premier coup d’éclat de l’ancien mécano poids lourd, alors âgé de 28 ans. Il y a gagné un surnom - « P’tit Alain »- et une place dans la pègre française. À sa sortie de détention, celui qui est né à Sainte-Luce-sur-Loire en 1952 côtoie le gratin du « milieu », notamment lyonnais et marseillais. Parmi ses proches ? Jacques Grangeon, une figure du gang des Lyonnais, abattu au fusil-mitrailleur par un commando de tueurs avec sa compagne dans sa villa ultra-protégée de Marbella, en 1996. Quelques jours plus tôt, « P’tit Alain » dînait chez le couple.
Le parrain marseillais Francis Vanverberghe, surnommé « Francis le Belge », qui mourra exécuté par deux tueurs dans un bar à Paris en septembre 2000, l’a aussi adoubé. C’est avec l’un de ses lieutenants, Jean-Louis Camérini, que « P’tit Alain » montera à l’été 1987 l’enlèvement en Espagne, à Marbella, de la petite Mélodie Nakachian, la fille de la chanteuse de pop-rock Kimera, alors au sommet de sa gloire. Onze jours après son enlèvement sur le chemin de l’école, la fillette, alors âgée de 5 ans, est libérée et la douzaine de membres du gang de ravisseurs, qui réclamaient 78 millions de francs, interpellés. Seuls Alain Coëlier et Jean-Louis Camérini échappent au coup de filet. Le caïd nantais a tranquillement rejoint Saint-Gilles-Croix-de-Vie… sur un voilier. Et traversé la France pour dîner avec « Le Belge » dans un restaurant d’Ixelles, dans la banlieue de Bruxelles.
Finalement interpellé le 5 août 1988 à Barcelone, avec Jean-Louis Camerini, il sera condamné à 10 ans de prison.
Entre-temps, « P’tit Alain » a connu quelques démêlées avec la justice à Nantes, liées à la gestion de ses bars à hôtesses, en ville et à Pornichet. Il lui a aussi fallu s’expliquer sur une escroquerie meurtrière à l’assurance en 1986 : l’incendie de son cabaret Le Petit Club, rue de l’Héronnière à Nantes, dans lequel le poseur de l’engin incendiaire a perdu la vie. En représailles, des amis de la victime enlèvent et tuent un proche de « Ptit Alain ». L’homme, étranger au « milieu », est brûlé vif dans un champ de Guémené-Penfao.
Pour cette arnaque, les juges nantais condamneront Alain Coëlier à 10 ans de prison. Mais le truand nantais a déjà pris la poudre d’escampette, direction l’Espagne.
3,3 tonnes de coke
On m’a bien proposé d’acheminer de la cocaïne vers l’Europe. Je n’ai pas donné suite. Je ne touche pas à ça…, confiait-il à Presse Océan, du fond de sa prison de Barcelone, à la fin des années 80.
Pourtant, son nom réapparaît en 1997 dans l’équipage d’un chalutier rempli de drogue voguant vers les côtes anglaises. Las : les SAS, les agents des forces spéciales anglaises, se sont trompés d’une centaine de mètres : ils sont intervenus dans les eaux internationales. La procédure tombe et Alain Coelier est remis en liberté après quelques mois de détention. Le soir même, pourtant sous le coup d’un mandat d’arrêt pour l’affaire du Petit Club, il passe la soirée à Nantes dans un bar à filles du quartier République avec quelques figures du banditisme local avant de reprendre, dans la nuit, la direction de l’Espagne.
« P’tit Alain » disparaît des radars jusqu’à l’été 2006 et l’arraisonnement du Spes Nostrapar la marine espagnole au large des Canaris. À son bord, 3,3 tonnes de cocaïne, pour une valeur de 2 à 300 millions d’euros ! À la barre du voilier qui lui appartient ? Alain Coëlier. Mais là encore, la procédure vacille pour une histoire d’eaux internationales.
Après 4 ans de détention provisoire, le maximum en Espagne, « P’tit Alain » est libéré, début juillet 2010. Il ne lui reste plus que quelques jours à vivre.
Bron: Presse Océan | Pierre-Marie Hériaud | 11 Juli 2020