Une dizaine de pistes suivies par les enquêteurs après les fusillades de Wavre et Hoeilaart
L’enquête relative au hold-up sanglant de Wavre et à la fusillade de Hoeilaert qui a suivi jeudi dernier, n’a pas sensiblement progressé au cours du weekend. On sait que la voiture retrouvée incendiée dans la forêt de Soignes, douze heures après les événements de Wavre, avait été volée au mois de mai à Lembeek, plus précisément sur le parc d’un garage automobile où elle était exposée. Ce véhicule n’avait jamais été immatriculé et les bandits espéraient sans doute, en faisant disparaître toute trace (y compris les numéros de moteur et de châssis) retarder le travail de la police.
Une dizaine de pistes sont actuellement suivies, parmi lesquelles celles des deux évadés de Lantin, Anthemus et Royen. Des vérifications sont effectuées et l’on tente notamment d’identifier les véhicules suspects qui auraient pu servir de relais aux gangsters. Parmi ces véhicules, une Mercedes dont le propriétaire a été retrouvé et interrogé, mais lui aussi a été mis hors de cause.
Trois réactions à noter aussi après cette double fusillade au cours de laquelle un policier a été tué et deux gendarmes blessés.
Celle du syndicat national du personnel de la gendarmerie et du syndicat de la police qui constatent que, depuis près de six ans, les ministres de l’Intérieur et de la Justice n’ont pas encore examiné le mémorandum relatif à la protection de la population et à la sécurité des policiers et des gendarmes. Les deux organisations exigent aussi la convocation du comité interministériel ‘Sécurité violence’ et demandent à y être représentés.
Réaction également d’Infor-Justice dont le président M. Payfa estime que le pouvoir judiciaire doit agir avec plus de fermeté.
Enfin le procureur du roi de Nivelles et le juge d’instruction chargé du dossier demandent que des éléments relatifs à la progression de l’enquête ne soient pas publiés sans leur accord.
Dans cette affaire cependant, une erreur de base a été commise par le parquet de Bruxelles qui a déclenché l’état d’alerte aussitôt connue l’attaque à main armée de Wavre et la fusillade de Hoeilaert, et qui a levé l’ensemble du dispositif ce jour-là vers 12h10 déjà, convaincu du fait que les trois suspects appréhendés à bord d’une Jaguar étaient bien les auteurs du hold-up sanglant. Il fallut plusieurs heures pour que l’on se rende compte que ces personnes n’avaient rien à voir avec les événements dramatiques qui s’étaient produits le matin. Mais l’on peut croire que si le parquet avait maintenu cet état d’alerte et si, au fil des heures, la surveillance s’était faite plus discrète, les forces de l’ordre auraient pu repérer la Volkswagen Santana bleue que les bandits ont ramenée peu après 22 heures en forêt de Soignes pour y mettre tranquillement le feu.
Bron: Le Soir | René Haquin | 5 oktober 1982