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“Tueries du Brabant: la méga chasse à l’ADN a-t-elle des chances d’aboutir? “Mission impossible!”
Trop de pièces à conviction ont été polluées par de multiples manipulations.
Sur la photo, je pose (plus jeune de 20 ans) dans la salle des pièces à conviction de la Cellule Brabant wallon. Sur la tête, le chapeau d’Alost.
Depuis l’annonce mardi de la méga chasse à l’ADN, treize enquêteurs criminels, travaillant ou ayant travaillé dans l’affaire, ont réagi. Pour tous, "les chances sont minces".
Pour certains : "nulles". Y a-t-il un espoir réel de résultat ? "On part de l’idée que les pièces à conviction ont été conservées de façon optimale et n’ont subi aucune contamination pendant 30 ans. C’est totalement faux."
Le chapeau d’Alost était une pièce à conviction en or. Il a été trouvé sur le parking du Delhaize d’Alost, plié, probablement tombé de la veste du Géant. C’était donc la pièce à préserver à tout prix . Or en 1996, un journaliste la manipule à mains nues. On connaissait pourtant l’ADN depuis 1994-1995.
Que dire dès lors des indices manipulés à l’époque des faits, entre 1982 et 1985, quand l’ADN judiciaire n’existait pas?
C’est peu dire, dans ces conditions, que des enquêteurs doutent des chances réelles de succès des centaines de prélèvements d’ADN annoncés. Pour eux, "c’est mission impossible".
commencer, des erreurs se sont produites dès le départ dans le tri des pièces. Des objets ont été liés à tort aux faits. Conservés par erreur, ils peuvent avoir fourni récemment des ADN de personnes complètement étrangères.
Le second obstacle tient à la myriade de personnes qui ont touché les objets sans précaution. On parle de dizaines d’enquêteurs, de policiers et de gendarmes de Bruxelles, Termonde, Alost, Wavre, Nivelles et de brigades locales qui ont manipulé les pièces à conviction comme on le faisait avant l’arrivée de l’ADN judiciaire.
Il n’y a pas que les enquêteurs. L’imperméable Burberry trouvé dans le restaurant des Trois Canards : des gens comme Louvaert, Van Binst, Johnny De Staercke, d’autres, ont dû l’enfiler pour être présentés aux témoins.
Des magistrats, comme Jean-François Jonkheere, ont touché les objets. Le président Jonkheere a porté le chapeau d’Alost. Quant aux armes, elles ont été exposées un nombre incalculable de fois, étalées sur des tables autour desquelles des gens de toutes sortes ont défilé, les ont touchées et au-dessus desquelles ils ont parlé, produisant des postillons de salive bien riches en ADN. Un autre exemple, la banquette de la VW Golf trouvée à Beersel : une flopée de curieux l’ont touchée avant l’arrivée des policiers.
On a peine à imaginer le nombre de personnes, malheureusement non traçables (en outre beaucoup sont décédées), susceptibles d’avoir contaminé les pièces à conviction. Les nouvelles traces ADN renvoient-elles aux auteurs? Ou à ces personnes qui n’ont rien à voir? Même l’ADN le plus solide, celui du mégot trouvé dans le taxi d’Angelou, est sujet à doutes. Il n’existe aucune certitude qu’il ait été fumé par un auteur et pas par un ancien client. "C’est courageux, ça montre qu’on va tout tenter jusqu’à la dernière minute. On aura tout essayé. Mais c’est mission impossible."
Ajoutons que si des centaines de profils suspects sont invités à se soumettre au prélèvement d’ADN, les y contraindre n’est (en théorie) pas possible. Qui croit qu’un auteur ira spontanément donner son ADN?”
Bron: La Dernière Heure | Gilbert Dupont | 11 Januari 2020