Tribunal correctionnel de Bruxelles
On n'a pas fait de cadeau, jeudi matin, à la chambre correctionnelle présidée par M. Van Gheluwe, Mme Pensis occupant le siège du ministère public. On avait, dans le prétoire, amené deux rangs de chaises supplémentaires pour les quarante-quatre prévenus d'une organisation internationale de petits truands qui s'étaient spécialisés dans le vol et l'écoulement de chèques. Le tribunal a frappé fort, s'attaquant avec énergie à cette forme de criminalité croissante.
La bande était bien organisée. Les uns volaient le chéquier, d'autres servaient d'intermédiaires en payant 3.000 F l'unité et d'autres enfin jouaient les faussaires et écoulaient les chèques, en France ou ailleurs. A en juger par les sommes réclamées par les parties civiles, on doit compter en centaines de milliers de francs, plusieurs millions.
La bande avait même son petit code: combien de bouteilles de vin? A combien la bouteille? A traduire: «Combien de chèques volés? A quel prix unitaire me les céderas-tu?» Police judiciaire et gendarmerie ont opéré un joli coup de filet, et les enquêteurs ont soigneusement complété ce travail. Un long procès, méticuleux dans son instruction d'audience, vient de s'achever ce jeudi matin par un jugement dont la lecture a pris trois tours d'horloge.
Voyons sa conclusion immédiatement: 10 ans de prison pour Simone Menin; 7 ans et 6 mois pour Alain Savonet; 6 ans et 6 mois pour Marc Audenaerde; 6 ans pour Renée Mauguy et Claude Nitelet; 5 ans et 3 mois pour Emile Menin; 5 ans pour René De Rycke; 5 ans et 4 mois pour Didier Bauwens; 4 ans et 6 mois pour Eric Botteman; 4 ans pour Marcel Biltereyst et Rodolphe Culot; 2 ans et 6 mois pour André Van Snick; 2 ans pour Michel Salgi et Guy Vandenbosch; 1 an et 8 mois pour René Arnauts; 1 an et 3 mois pour Théopile Biesemans; 1 an pour Jean Latui et Joseph Houteveld; et une collection de peines inférieures à 1 an, pour le petit personnel imprudent, souvent assorti du sursis.
Un seul acquittement: celui de la petite amie d'Alain Savonet. Et c'est elle qui réagira le plus violemment à la sentence, lançant une série d'injures à la face du tribunal et en particulier de Mme Pensis, procureur du Roi. Mais ceux-ci ont eu la noblesse de ne pas requérir pour injures. Sans doute avaient-ils observé que la jeune femme, se rendant compte que son bien-aimé serait au trou pour un bon nombre d'années, avait eu une crise de larmes.
La note est salée, et pas seulement au pénal. Le tribunal a commencé par réquisitionner au profit de l'Etat les petites limousines dont se servaient les membres du gang des chèques volés: des Mercedes, BMW, CX Citroën et on en passe. Puis il a mis la main aussi sur les comptes bancaires de ces messieurs dames tant au Luxembourg qu'en Belgique. Ainsi démunis, les condamnés devront rembourser les nombreuses parties civiles, et souvent le compte est à six chiffres.
Seule partie civile à avoir été déboutée: l'organisation Eurochèque. Le tribunal a estimé que s'il fallait rembourser les banques lésées par le gang, Eurochèque n'avait pas fait la démonstration d'un dommage personnel. Et il lui faudra payer même les frais de la procédure qu'elle a engagée.
Dans la même salle correctionnelle, mais le tribunal étant cette fois présidé par Mme Hauzeur, Paul, le fameux «joueur» qui résistait tellement difficilement à la colère, et dont le destin a été repris en main par une épouse courageuse (nous en avons parlé en détail dans nos éditions du vendredi 10 mars) a été condamné à deux mois de prison. Encore un mauvais moment à passer, puis, pour l'été, «Paul, Pauline et leurs trois enfants» pourront repartir vers une vie nouvelle plus tranquille et sage.
Bron: Guido Van Damme | 24 maart 1989 | archives.lesoir.be
Opvallend is de naam van Simone Menin (en ene Emile Menin). Weduwe van Michel Dewit, een verband met Leon en Philippe De Staerke als ook Achille Haemers (en zn). Wat ook een grappig gegeven is... Eric Botteman(ne), onlangs neergeschoten en samen met Leon De Staerke gearresteerd toen hij een overval pleegde.