De daders van deze moord werden in 1988 veroordeeld:
Le meurtre du bijoutier courageux de Jumet
Ce matin, s'ouvre, devant la Cour d'assises de Mons, le procès de cinq jeunes habitants de Charleroi, accusés notamment d'un hold-up aux conséquences mortelles dans une bijouterie à Jumet.
Le samedi 5 octobre 1985, à Jumet, vers 8 h 50 du matin, deux jeunes gens d'une vingtaine d'année, Eric Tresinie et Ahmet Makhlout, font irruption dans la bijouterie de M. A. Deraedt, rue de Dampremy, 81, [Google Maps] pour y dérober des bijoux, tandis qu'un troisième homme, Giancarlo Garilli attend dans la rue, à bord d'un véhicule volé par Daniel Droumart, moteur en marche, prêt à fuir.
Menacé du canon de la carabine M16 pointé sur lui par Eric Tresinie, le commerçant, qui n'a pas "froid aux yeux", tente de s'emparer de l'arme et est violemment repoussé par son jeune agresseur. Profitant de l'intrusion de sa femme, ameuté par le bruit, le bijoutier saisit une statuette pour l'utiliser contre Tresinie, qui abat aussitôt le courageux bijoutier de cinq balles tirées en plein visage. Les voyous quittent alors précipitamment les lieux, s'engouffrent dans la voiture pour se rendre à un dépôt d'immondices où ils abandonnent celle-ci, après s'être débarrassés par la fenêtre des cagoules qu'ils portaient lors de l'agression.
Le butin est trié dans un appartement appartenant à une jeune mère de famille, chez qui Tresinie et "sa bande" avaient l'habitude de se rencontrer et à l'insu de laquelle les accusés prétendent avoir organisé les différents cambriolages dont ils sont les auteurs. L'arme est restituée à son propriétaire, Alain Vassamillet, qui la jettera dans la Sambre. Enfin, le sac de bijoux est caché par ses ravisseurs dans la "Cité parc de Marcinelles" où il sera ultérieurement découvert par des enfants.
D'autres délits, tel le hold-up des Mutualités Chrétiennes de Charleroi, le 26 septembre, avaient été, au cours de la même année, commis par ces jeunes gens, dans des conditions identiques, mais certes moins dramatiques car sans mort d'homme.
Bien que présentant certains traits psychopathiques comme le refus de l'autorité, aucun trouble mental ne semble exister dans le chef des accusés. La motivation fournie est simple: "besoin d'argent".
La police a retrouvé les coupables grâce aux similitudes qui ont été établies avec les autres vols dont ceux-ci étaient déjà soupçonnés, à un coup de téléphone dénonçant les trois noms de Tresinie, Makhlout et Garilli et aux cheveux trouvés dans les cagoules jetées hors de la voiture... pour qu'elles ne trahissent pas, précisément.
C'est M. le conseiller Verrecke qui présidera la Cour, l'accusation étant soutenue par Mme l'avocat général Monique Delos. A la défense, on trouve Me Michel Bouchat pour Trésinie, Mes Philippe et Jean-Philippe Mayence pour Makhlout et Garilli, Me Jean-Luc Dessy pour Vassamillet et Me Jean-Marie Henrotin pour Droumart.
Bron: Le Soir | 10 Oktober 1988
Verdict nuancé pour les cinq inculpés
C'est avec un verdict nuancé que la cour d'assises du Hainaut, présidée par M. Vereecke, a provisoirement conclu le procès de Eric Tresinie, Ahmet Makhlout, Juancarlo Garilli, Alain Vassamillet et Daniel Droumart, tous de la région de Charleroi. On sait que ces jeunes gens, dont l'âge va de 23 à 28 ans, devaient répondre de plusieurs vols avec violences dont l'un s'est terminé par le meurtre en 1985 d'un bijoutier de Jumet, M. André Deraedt.
C'est le premier accusé, Tresinie, qui tira cinq coups de feu sur le malheureux artisan tandis que le deuxième, Makhlout, raflait les bijoux. Ils avaient été amenés sur place par une voiture volée par Droumart et conduit par Garilli, tandis que Vassamillet avait prêté l'arme du crime, une carabine 22 long volée quelque temps auparavant par Tresinie, lequel le lui avait confié.
Pour l'avocat général, Mme Monique Delos, un lien de corréité est établi entre les accusés et il suffit pour dire qu'ils sont tous les cinq coauteurs de l'homicide volontaire en même temps que du vol.
Mais y a-t-il eu homicide volontaire? Tresinie, au cours de son interrogatoire, a soutenu qu'il n'avait jamais voulu tuer. J'ai perdu le nord, j'étais pris de court, j'ai appuyé sur la gâchette sans le vouloir, c'est un accident, a-t-il clamé. Son avocat, Me Bouchat, a insisté sur le caractère fortuit du drame. Selon lui, son client voulait simplement intimider et il n'avait pas intérêt à tuer M. Deraedt, puisque celui-ci ne les connaissait pas. L'avocat général avait rétorqué qu'il n'était pas aussi désemparé qu'il voulait bien le dire, puisqu'il avait réarmé cinq fois son arme et avait encore eu assez de présence d'esprit pour la dissimuler sous une salopette.
Pour les autres vols dont un hold-up aux Mutualités chrétiennes de Charleroi, mis à charge de Tresinie et Droumart, il n'y avait eu guère de contestation. Pour Vassamillet, qui n'est poursuivi que pour le recel d'une carabine dérobée lors d'un précédent vol commis par Tresinie, son défenseur Me Dessy, déclara qu'il n'avait fait au fond que vouloir rendre service à ce dernier.
Quarante-deux questions furent posées au jury qui répondit oui à 32 d'entres elles. Il en résulte que Tresinie, Makhlout et Garilli sont déclarés coupables du vol avec homicide, Tresinie étant, en plus, déclaré coupable du vol avec violences aux Mutualités chrétiennes de Charleroi et de divers vols avec effraction, Droumart se voit reconnu coupable de vol aux mêmes Mutualités et de vol simple, tandis que Vassamillet n'est déclaré coupable que de recel de la carabine 22 long volée.
Ce matin, la cour se réunira à nouveau et ce n'est qu'alors que les cinq hommes connaîtront les peines qui sanctionneront leurs méfaits.
Bron: Le Soir | Maurice Willam | 14 Oktober 1988
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