10 ans après, des suites judiciaires dans le volet "Frisbee"
"Frisbee" était en fait le nom de code de 3 CDs, qui devaient déclencher le scandale du SREL en 2012 avec les conséquences politiques que l'on connaît.
Dix ans après les faits, cette affaire va avoir des suites judiciaires. La Chambre du Conseil du tribunal a décidé que les employés du SREL Marco Mille, Frank Schneider et André Kemmer allaient être poursuivis et qu'un procès allait avoir lieu.
Bref rappel des faits
Quand le témoin Eugène Beffort avait déclaré sur notre antenne qu'il avait vu un personnage suspect en 1985 lors de l'attentat au Findel, suspect qu'il avait identifié comme étant le Prince Jean, et qu'il avait communiqué ces informations au Premier ministre, l'émotion avait été grande. Le Premier ministre Juncker et le Grand-Duc Henri en avaient évidemment parlé. Et soudain, la rumeur s'était mise à circuler que la conversation avait été enregistrée. Et des CDs cryptés auraient été réalisés à partir de l'entretien enregistré au plus haut niveau, avait dit l'électronicien Loris Mariotto à son contact au SREL.
Les trois CDs avaient été dénommés plus tard "Frisbee" au SREL, le Service de renseignement de l'Etat luxembourgeois. Et son directeur, Marco Mille, le sous-directeur, Frank Schneider et l'agent André Kemmer avaient voulu faire savoir à Jean-Claude Juncker que cet enregistrement existait. Mais ce jour-là, le Premier ministre n'était pas en forme et la conversation avait sérieusement dérapé. Fin janvier, Marco Mille était retourné voir le Premier ministre, armé d'une montre espion et il avait enregistré son entretien, où il était question qu'il y avait des CDs cryptés et que le SREL avait réalisé des écoutes de Loris Mariotto sans les autorisations juridiques nécessaires. Le fait que Marco Mille avait de son côté, enregistré le Premier ministre, ne devait sortir que plus tard.
Trois anciens membres du SREL poursuivis
Il semble que l'enregistrement avec la montre espion, ne connaîtra pas de suites judiciaires : les faits seraient prescrits. Le Parquet souhaite cependant que les trois hommes du SREL passent devant la Chambre correctionnelle et cela, pour avoir mis illégalement sur écoute au SREL Loris Mariotto et l'avoir enregistré, une fois pendant 40 minutes, quand ils voulaient découvrir ce qui se trouvait sur ces fameux CDs cryptés et ce que l'électronicien savait de cela. Et les données de contact de 20 conversations téléphoniques privées de Loris Mariotto avec son épouse, auraient aussi été enregistrées illégalement.
Le Parquet demande également que Marco Mille soit poursuivi pour avoir sorti les trois CDs du SREL.
Selon nos informations, la Chambre du conseil a suivi le réquisitoire du Parquet, qui veut un procès en correctionnelle. Les points retenus précisément par la Chambre ne sont pas connus. Cela serait toujours couvert par le secret de l'instruction. Nous avons cependant appris qu'il y avait déjà appel contre la décision de la Chambre du conseil et ce sera la Cour d'appel de la Chambre du conseil, qui devra trancher.
Cela peut prendre du temps. Le volet initial de l'affaire dite du SREL est entré dans une phase décisive sur le plan judiciaire. Il faut encore préciser qu'on ignore toujours ce qui figurait sur les CDs cryptés.
Bron: RTL | 16 mei 2017 | 5minutes.rtl.lu
Affaire "Frisbee": RTL dispose de la conversation téléphonique Kemmer-Mariotto
S'il devait y avoir un premier procès dans l'affaire SREL, l'un des principaux accusés serait celui qui avait enregistré illégalement Loris Mariotto. Nous disposons de la transcription de cet entretien téléphonique.
Frisbee est le nom donné au CD sur lequel figure la conversation. La police l'a confisqué et l'a retranscrit mot à mot, pour autant que cela soit compréhensible. Le 26 janvier 2007, l'ancien employé du SREL, André Kemmer, avait enfin obtenu de Loris Mariotto le fameux CD crypté, où devait figurer un entretien entre le Grand-Duc et le Premier ministre Juncker sur l'affaire "Bommeleeër".
Quand André Kemmer est arrivé au SREL avec le CD, ils ont remarqué qu'ils ne pouvaient ni le lire ni l'écouter par les procédés habituels et André Kemmer a reçu l'ordre de téléphoner à Mariotto. Une conversation qui a débuté à 19h40, qui a duré 40 minutes et qui a été enregistrée via un téléphone-test du SREL. La transcription de la discussion fait 17 pages.
Il s'agit d'une conversation très bizarre. L'un, André Kemmer, veut absolument savoir et entendre si le Grand-Duc et le Premier ministre figurent bien sur le CD et l'autre, Loris Mariotto, parle et parle, sans vraiment le reconnaître de manière décisive. Autrement dit : André Kemmer n'obtient rien à entendre.
En-dehors de cela, on remarque que les deux se connaissent depuis un bout de temps. Mariotto se montre familier avec Kemmer, il est nerveux, il tente de détourner la conversation, il mélange tout et André Kemmer essaye de mettre la pression et d'obtenir plus de précisions.
Ce qu'il apprend, selon les mots de Loris Mariotto, c'est où l'entretien crypté a été enregistré:
"soit au ministère soit au Palais, je pense, je suppose que c'était au Palais plutôt qu'au ministère."
Loris Mariotto dit, à propos des deux personnes qui lui ont apporté le CD pour le déchiffrer, que l'un s'appellerait Feltes ou Fettes et qu'il travaillerait au Service des Grand-Ducs. Et vu que le SREL n'a pas pu ouvrir le CD ou a pensé qu'il n'y avait rien dessus, il y a ces informations:
"ce CD est décrit, jusqu'au dernier bit, ainsi tu ne vois pas qu'il est décrit. (…) C'est du travail, je te le dis ! De toute façon, je n'ai plus le programme ici, et, je ne peux plus le ...,hmhm, je ne peux plus le décoder, ha (…) si vous le donniez à un spécialiste, si vous le donniez à quelqu'un qui s'y connaît vraiment en cryptage, eh ben,"
... André Kemmer reçoit donc des tuyaux techniques sur la manière dont on peut, peut-être, éventuellement, ouvrir le CD:
"un cryptage ne passe jamais en Windows, oublie Windows, ok? (…) un cryptage est toujours créé à partir d'un code machine, toujours"
Et ce cryptage serait très ancien sur le plan de la technique informatique, il vient de l'ex-Yougoslavie, c'est un vieux programmateur courageux, qui connaît encore les anciens procédés de cryptage, qui s'en serait occupé. Bien entendu : Loris Mariotto est d'accord sur un point : il sait ce qui est dessus.
"je t'ai dit ce qui était là-dessus, ce que j'avais entendu"
Et ça s'envenime quand il met en garde son vieil ami Kemmer:
"C'est très dangereux, crois-moi (…)"
"le contenu est dangereux (…)"
Loris Mariotto affirme encore qu'il aurait 6 copies du CD, qu'il aurait lui-même cryptées et qu'il pourrait décrypter facilement.
"C'est ma garantie ! Tu ne croyais quand même pas que j'allais rester là comme ça, sans protection?"
André Kemmer en apprend donc beaucoup, mais il n'avance pas sur le point essentiel. Il n'apprend rien sur ce qui figure sur le CD et même quand il supplie ou fait pression pour en entendre 10, 30 ou 60 secondes, afin d'être certain que le Grand-Duc et le Premier ministre figurent sur le CD, il se fait éconduire et il reçoit le conseil de transmettre le CD crypté à quelqu'un qui s'y connaît. Et sur ce:
"Bon week-end"
Bron: RTL | 5 juli 2017 | 5minutes.rtl
Historique
Quand le témoin Eugène Beffort avait déclaré en novembre 2005 sur notre antenne qu'il avait vu un personnage suspect en 1985 lors de l'attentat au Findel, suspect qu'il avait identifié comme étant le Prince Jean, et qu'il avait communiqué ces informations au Premier ministre, l'émotion avait été grande. Le Premier ministre Juncker et le Grand-Duc Henri en avaient évidemment parlé.
Et soudain, la rumeur s'était mise à circuler que la conversation avait été enregistrée. Et des CDs cryptés auraient été réalisés à partir de l'entretien enregistré au plus haut niveau, avait dit l'électronicien Loris Mariotto à son contact au SREL. Les trois CDs avaient été dénommés plus tard "Frisbee" au SREL, le Service de renseignement de l'Etat luxembourgeois. Et son directeur, Marco Mille, le sous-directeur, Frank Schneider et l'agent André Kemmer avaient voulu faire savoir à Jean-Claude Juncker que cet enregistrement existait et ce qu'il contenait éventuellement.
Mais ce jour-là, le Premier ministre n'était pas en forme et la conversation avait sérieusement dérapé. A partir de là, Marco Mille avait perdu toute confiance en son chef. Mais le SREL voulait absolument avoir les CDs cryptés. L'opération avait été baptisée „Frisbee“ en interne. Ce n'est que fin janvier 2007 qu'il les avait finalement obtenus de Mariotto. Le Service tenait alors à savoir ce qu'ils contenaient. Mais sans succès. André Kemmer avait alors appelé Mariotto avec un téléphone particulier du SREL et cette conversation avait été enregistrée sans les autorisations nécessaires. Cinq jours plus tard, Marco Mille était retourné voir le Premier ministre, armé d'une montre espion et il avait enregistré son entretien, où il était question qu'il y avait des CDs cryptés et que le SREL avait réalisé des écoutes de Loris Mariotto sans les autorisations juridiques nécessaires. Le fait que Marco Mille avait de son côté, enregistré le Premier ministre, n'était sorti que plus tard, et ce dernier l'avait confirmé sur RTL en novembre 2012. A l'époque, Marco Mille travaillait déjà depuis près de deux ans chez SIEMENS.
L'enregistrement avec la montre espion, ne connaîtra pas de suites judiciaires. Le Parquet souhaite cependant que les trois hommes du SREL passent devant la Chambre correctionnelle et cela, pour avoir mis illégalement sur écoute au SREL, Loris Mariotto et l'avoir enregistré, une fois pendant 40 minutes, quand ils voulaient découvrir ce qui se trouvait sur ces fameux CDs cryptés et ce que l'électronicien savait de cela. Et 20 conversations téléphoniques privées de Loris Mariotto avec son épouse, auraient aussi été enregistrées illégalement. Les trois enregistrements "Frisbee" auraient en outre été sortis du SREL, cela aussi, de manière illégale, selon le Parquet.
Bron » 5minutes.rtl
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