L'ex-chef d'état-major José Charlier et un ancien patron du SDRA refusent de donner des noms. À deux ans de la prescription, la juge d'instruction rencontre des obstacles et bute sur des refus et sur des silences. Des témoins refusent de répondre et de coopérer dans l'enquête sur les tueries du Brabant.
La justice a souhaité faire entendre des militaires à la retraite des services belges de renseignements de l'armée. Deux officiers supérieurs dont l'ancien chef d'état-major général José Charlier ont refusé de répondre aux questions. C'est ce qu'affirme l'avocat Michel Graindorge interviewé hier par nos confrères de La Dernière Heure, et qui cite d'autres noms. Michel Graindorge qui, en possession d'informations, révèle aussi: "La juge a des noms dans le collimateur."
Mais Me Graindorge dit clairement les choses: "Cessons de rêver. C'est perdu au niveau d'un éventuel procès et de condamnations […] À supposer même que la juge procède à des arrestations ce week-end, le délai de deux ans qui reste sera trop court pour les juger." Pour Me Graindorge, pourtant, "la piste suivie par la juge Martine Michel et ses enquêteurs va dans la bonne direction: c'est celle de l'extrême droite avec des implications dans l'appareil d'État et pour le compte peut-être des Américains".
À la veille des trente ans lundi de la tuerie du Colruyt de Nivelles le 17 septembre 1983, Me Graindorge lance enfin un appel aux politiques pour "une prolongation de 10 ans de la prescription (jusqu'en 2025 donc)". Michel Graindorge: "En enquêtant dans l'appareil d'État en lien avec les services de renseignements, la juge a fait interroger Charlier et Legrand qui ont en leur temps dirigé SDRA 8."
Le lieutenant-colonel Bernard Legrand a dirigé cette section du SDRA (Service de renseignements de l’armée) que composaient des militaires qui enduraient des entraînements spéciaux. Également en lien avec SDRA, le futur lieutenant général José Charlier qui est aujourd'hui âgé de 79 ans fut, de 1988 à 1995, le chef d'état-major général de l'armée belge. Selon Graindorge , les deux ont été entendus dans l'enquête sur les tueries. Et les deux ont refusé de parler.
L'enquête voulait des noms, ceux des membres de Gladio, le réseau stay behind (réseau dormant) créé après guerre en Belgique sous l'égide des Américains en prévision d'une éventuelle 3e Guerre mondiale."Legrand a répondu: No comment. Et Charlier a refusé de répondre." Refus de répondre dans un dossier de 28 assassinats. Refus de répondre à un juge d'instruction. Au nom du secret défense? Sans motif, répond l'avocat, "le mur de Berlin est tombé depuis un quart de siècle".
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De orders en bevelen staan duidelijk boven ethiek, burgerzin en burgerplicht. Een schande!