Over de brandstichting van Le Jambon:
Un jambon égaré dans les contes d'Hoffmann
Dans l'histoire d'Orange mécanique, de violences et de rapines commises dans la zone verte du sud de la capitale, évoquée dans nos éditions du 8 novembre, il était aussi question d'un incendie criminel commis au restaurant Le Jambon. Deux jeunes - qui ne sont certes pas des enfants de choeur mais ne sont pas nécessairement des incendiaires criminels pour autant - sont accusés d'en être les auteurs: Jean-Pierre et Patrick.
Ils nient farouchement. Lundi matin, devant la 54e Chambre que préside Mme Claire De Gryse, deux jeunes avocats, Mes Philippe Ferri et Claudine Wiart sont montés au barricades avec un courage qui a fait impression. C'est que leur plaidoirie mérite d'être glissée dans le dossier de M. le procureur général Krings, qui a dénoncé comme on sait certaines pratiques policières douteuses.
Plaidant pour Jean-Pierre, Me Ferri démontrera aisément la fragilité de l'accusation. Aucun élément matériel, rien que des rumeurs, des on dit, des témoignages indirects. Fragilité des rapports de police aussi, pour qui l'on est rarement présumé innocent. En février, on demande à Jean-Pierre ce qu'il a fait pendant une nuit de juillet de l'an dernier. Jean-Pierre croit se souvenir qu'il était en compagnie d'une certaine amie. On interroge la demoiselle: les dates ne concordent pas. Dans le procès-verbal, cela devient: Jean-Pierre a tenté de construire un faux-alibi.
Les mauvaises fréquentations
Moins innocentes furent les révélations amenées par Me Claudine Wiart pour la défense de Patrick. Des contes d'Hoffmann- beaucoup moins agréables que ceux d'Offenbach. Car c'est un certain Hoffmann qui, en cette affaire, a chargé Patrick. Un indicateur depuis longtemps, professionnel si l'on peut écrire, et qui n'hésite pas à jouer donnant, donnant. L'avocate fait allusion à une lettre que cet Hoffmann- écrit à la Police judiciaire, lettre dans laquelle, faisant état de ses bons services, il demande protection de l'autorité.
Un soir d'août 1987, Patrick a été copieusement rossé dans le milieu par un Albanais, un certain Brahim, sous les yeux de deux copains du truand. Notons - le détail importe - que les deux copains n'interviennent pas. Surprise de Patrick, au lendemain de son arrestation, lorsqu'il se voit interrogé par... un des copains de l'Albanais. Infiltration du milieu, ou fréquentations douteuses? Or, comme cet Albanais faisait partie de la bande à Dikke Léopold et Jean Bultot, et qu'on nage dans un marais où un certain Mendez a perdu la vie, Patrick dira à l'audience:
Ce dossier de l'incendie du restaurant Le Jambon en cache un autre, Madame la Présidente. On veut me faire porter le chapeau... Je suis innocent.
Me Claudine Wiart révèle aussi que le directeur de la prison de Forest a dit à Patrick: Votre vie est en danger. Tiens! Pourquoi? Toujours est-il que ce directeur fit transférer Patrick à la prison de Saint-Gilles, le confiant à l'honorable successeur de Jean Bultot.
La peur...
La Présidente n'apprécie pas. Elle trouve insolite la présence d'un officier judiciaire sur les lieux où l'on tabasse Patrick. Mais elle dit au prévenu:
Pourquoi n'en n'avez-vous pas parlé au juge d'instruction?
Je n'ai pas osé, madame. Les aveux m'ont été dictés. J'ai subi treize interrogatoires. On n'ose plus parler quand on se trouve en présence de quelqu'un qui vous a déjà tabassé. On m'a interrogé à deux heures du matin, une autre fois à quatre heures du matin. "Je vais te faire plonger au maximum" a dit l'interrogateur, le "copain" de l'Albanais. Je n'ai eu qu'une seule occasion de vraiment dire la vérité, et tout ce que j'ai subi. C'était devant M. Joosten, en Chambre du Conseil...
Il est vrai que M. Herman Joosten est ce magistrat belge qui parviendrait, s'il le fallait, à confesser Satan lui-même... Il n'y a pas eu de réplique de l'accusation. Les avocats ont demandé l'acquittement pur et simple de leurs clients. Jugement le 12 décembre.
Bron: Le Soir | Guido Van Damme | 15 november 1988
Het gaat hem blijkbaar om een zekere Brahim Sinanaj, een kompaan van Jean Bultot en betrokken bij de diefstal van aandelen in Wieze:
Sinanaj coincé par la P.J.
Brahim Sinanaj, cet Albanais de 40 ans, bien connu des milieux judicaires, a été intercepté par les hommes du Groupe de recherches et d'interventions de la police judiciaire, jeudi vers 11 heures, alors qu'il se trouvait boulevard Emile Bockstael. Ex-patron du Jambon, une taverne incendiée en juillet 1987, Sinanaj avait été condamné par défaut à quatre ans de prison et à 60.000 F d'amende, la semaine dernière, dans le cadre du procès "Bultot et consorts". relatif à un vol de titres commis au domicile du curé de Wieze en mars 1985.
Bron: Le Soir | 19 november 1988