Le gendarme de Vottem avait déjà été arrêté pour dépôt d'armes...
Placé sous mandat de dépôt pour infraction à la législation sur les armes par le juge Laroche, à Paris, le gendarme liégeois Hubert Defourny, 33 ans, est depuis dimanche l'objet d'une enquête de la PJ de Liège qui a découvert chez lui, à Hermée (Oupeye), des armes, des uniformes, des emblèmes nazis et un stand de tir, mais fouille aussi les antécédants et les contacts de ce singulier sous-officier.
Entré à la gendarmerie il y a quatorze ans, marié et père d'un enfant, Hubert Defourny a été arrêté à Paris le week-end dernier avec des armes de poing qu'il venait de remettre à un restaurateur français, Jean-Louis Ducatel, et destinées, croit-on, à des milieux d'extrême droite. Defourny nie, tandis que Ducatel dit n'avoir été que l'intermédiaire dans des transactions pour lesquelles il touchait des commissions. Sept armes de poing ont été saisies à Paris et font actuellement l'objet d'expertises, tandis que les enquêteurs cherchent à remonter les filières du trafic. Defourny se rendait régulièrement en France, et son dernier voyage, effectué alors qu'il était en congé (il devait reprendre son service hier), avait été surveillé par une équipe mixte composée notamment de membres de la brigade nationale de la police judiciaire venus de Bruxelles.
Sous-officier au quatrième groupe mobile caserné à Vottem, chargé notamment d'escorter les détenus au palais de Justice de Liège, Defourny avait déjà eu des ennuis à deux reprises. Il y a quelques années, il avait été placé sous mandat d'arrêt et détenu pendant cinq jours à Verviers pour dépôt illégal d'armes de guerre non démilitarisées. Un collectionneur d'Aywaille avait également été impliqué à l'époque, mais l'affaire se termina sans condamnation pour les deux hommes. Sur le plan disciplinaire, Defourny écopa d'une sanction de principe et fut alors muté au groupe mobile de Vottem.
On le savait fanatique d'armes et d'emblèmes nazis. Il fréquentait des membres de l'amicale para-commando de Liège, sans l'avoir lui-même été, et certains laissent entendre qu'il a pu bénéficier à la gendarmerie de la protection d'un officier supérieur ainsi que d'un un ancien sous-officier aujourd'hui pensionné, et proche lui aussi de l'amicale para-commando.
On cite aussi le nom d'un personnage curieux ayant eu maille à partir avec la Justice pour s'être présenté à diverses reprises comme agent de la Sûreté, un certain Marc Goffin, qui fréquentait régulièrement certains gendarmes du groupe mobile de Vottem. (*)
Parmi les nombreuses armes trouvées dimanche lors de la perquisition chez Hubert Defourny, rue Fexhe-Slins à Hermée (Oupeye), une seule serait détenue sans autorisation. L'aménagement d'un stand de tir en sous-sol de l'habitation n'est pas en soi une infraction, à moins qu'il ne soit établi que ce stand ait servi à des exercices. De même, la détention d'emblèmes, de drapeaux, d'uniformes n'est répréhensible que dans la mesure où ils ont été utilisés. De nombreux documents saisis sont actuellement analysés à la police judiciaire de Liège.
Defourny n'est apparamment pas répertorié comme membre inscrit à l'un ou l'autre groupe d'extrême droite en Belgique. Mais on sait qu'il y a une dizaine d'années, les gendarmes qui appartenaient au Front de la jeunesse n'y étaient pas inscrits, de crainte de représailles à l'intérieur du corps, au cas où leurs noms seraient découverts. C'est ainsi qu'avait été informellement créé le «Groupe G» (comme Gendarmerie), dont a parlé l'ancien gendarme Martial Lekeu, parti vivre en Floride.
Bron: Le Soir | René Haquin | 28 September 1989
(*) Vreemd verhaal. Het toeval wil dat Willy Acke het in zijn nota's op een bepaald moment ook heeft over een "Marc Goffin":
"Le monde est dangereux à vivre! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire." Volg ons via »
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