Interessant artikel over een groep Nederlandse, para-militaire jongeren die betrapt werden in het fort van Aubin-Neufchâteau [Google Maps]. Het heeft waarschijnlijk niets met de Bende te maken maar ik heb het hier wel geplaatst als achtergrondinformatie.
Aubin: un groupe paramilitaire Hollandais dans un ancien fort
Les forts de Liège tiennent toujours! Cette petite phrase du mois de juin 1940 est à jamais chargée de résonances héroïques. Est-ce ce souvenir qui a attiré dans le fort d'Aubin-Neufchâteau, à la frontière du pays de Herve, un groupe paramilitaire et l'a incité à envoyer sa bannière frappée d'une croix celtique? Ou la recherche d'un site propice à l'entraînement? L'enquête a commencé avec l'arrestation de huit personnes.
C'est un promeneur qui a donné l'alerte: des inconnus en tenue militaire circulaient dans le fort d'Aubin-Neufchâteau, à quelques kilomètres à l'ouest de Visé. Le site est zone militaire. On est dans l'arrondissement administratif de Liège, canton de Dalhem mais, au plan judiciaire, dans celui de Verviers.
La première patrouille de la gendarmerie de Blégny arrivée sur place à l'aube de mardi a interpellé deux hommes de faction et saisi un drapeau marqué de la croix celtique, mais il y avait encore du monde à l'intérieur; un renfort a donc été demandé et les lieux investis par des hommes du 4e Groupe mobile de Vottem: il y avait là huit autres personnes dont deux femmes, âgées de 17 à 29 ans, toutes de nationalité hollandaise sauf un Allemand et un Belge (tous deux domiciliés aux Pays-Bas). La frontière est d'ailleurs à moins de 15 km via les Fourons.
Dans cette région, les Hollandais n'ont pas la meilleure des réputations. A Fourons, on se souvient qu'un Hollandais armé, on a dit un policier en civil, a un jour participé de manière agressive à une manifestation flamingante tandis que, près de Visé, dans la réserve naturelle de la Montagne Saint-Pierre, on n'apprécie que très modérément le fait que des promeneurs hollandais sont réputés venir y arracher les orchidées sauvages.
Do you smoke hasch?
Le "camp" d'Aubin s'effectuait en tenue militaire: smoke, bottines d'exercice, un casque (américain), un masque à gaz; on était armé (un pistolet, un revolver de petit calibre, des baïonnettes et des poignards et, en outre, une batte de base-ball - c'est très à la mode comme fausse arme de défense).
Les enquêteurs ont en outre trouvé des douilles indiquant que des exercices de tir avaient eu lieu et 20 gr de haschisch dans une veste et dans un des quatre véhicules immatriculés en Hollande.
Une neuvième personne qui revenait d'une corvée de ravitaillement a tenté de s'enfuir en aperçevant les gendarmes, mais a été également interpellée.
Finalement c'est donc un groupe de onze personnes qui a été intercepté dont neuf Néerlandais. Les véhicules, les armes, les uniformes, les vivres: tout a été saisi.
Dans la soirée de mardi, le juge d'instruction Claude Vieillevoye qui a délégué M. Dewayde, le substitut du procureur du Roi, Mme Dumonceau déléguée par M. Longrée, descendaient sur les lieux.
Du calibre 22 et un ancien "casque bleu"
Du site du fort on pouvait apercevoir les feux bleus des véhicules judiciaires qui avaient amené, de l'autre côté de la vallée, au Bois Mauhin, le parquet de Verviers qui a effectué simultanément une deuxième descente suite à la découverte du corps sans vie d'une habitante, Mme Peeters tuée d'une balle.
Coïncidence? le projectile qui a tué Mme Peeters serait de calibre 22 comme ceux tirés par les para-militaires du fort. Un premier interrogatoire a notamment révélé parmi ces derniers deux ex-militaires dont un soi-disant ancien "casque bleu" de la force internationale envoyée au Liban par l'ONU, âgé de 26 ans. Toutes les personnes interpellées ont nié appartenir à un groupe paramilitaire subversif et prétendent être venues à Aubin-Neufchâteau fêter Noël en s'amusant au tir.
Mais vu le caractère très structuré de l'organisation du groupe, les armes, les uniformes, la présence dans un domaine militaire, huit des intrus ont été placés sous mandat d'arrêt pour infraction à la loi du 29 juillet 1934 proscrivant les milices privées et à la loi du 3 janvier 1933 sur la détention d'armes.
Pour quoi faire?
Trois Hollandais ont été relâchés: la femme, la jeune fille mineure et le ravitailleur. Aucune identité n'a été révélée car des vérifications sont en cours pour déterminer si ces gens sont connus et appartiennent éventuellement à des organisations plus vastes. Que venaient faire ces militaristes dans un fort belge à l'abandon? Plus qu'un camp, plus qu'un simple exercice de survie, c'est clair: les armes, les munitions l'indiquent.
Peut-être venaient-ils singer les exercices militaires d'orientation et de familiarisation avec l'obscurité. L'armée belge en organisait encore assez couramment cette année-ci dans des forts de la Deuxième Guerre mondiale déserts; jusqu'au jour de juillet où l'égarement et une chute dans un puits ont causé des blessures très graves à deux miliciens verviétois. Les nostalgiques d'Aubin seront présentés le 29 décembre à la chambre du conseil qui confirmera ou infirmera les mandats d'arrêt délivrés contre eux.
Bron: Le Soir | Michel Hubin | 28 december 1989
Que faisaient ces "petits soldats"?
A quoi "jouaient" lundi et mardi, autour d'un drapeau blanc à croix celtique noire, ces "petits soldats" âgés de 17 à 29 ans, équipés d'armes blanches et de deux armes de poing de calibre 22 dans l'enceinte toujours militaire du fort désaffecté d'Aubin, près de Visé?
Une manière non traditionnelle de passer Noël, auraient expliqué aux gendarmes les Hollandais (dont certains sont originaires de Kerkrade et Langraaf à une dizaine de kilomètres au nord d'Aix-la-Chapelle), l'Allemand et le Belge (probablement originaire de Neu-Moresnet, toujours dans la région des Trois Frontières). Ils nient appartenir à un quelconque mouvement subversif, mais la croix celtique n'est-elle pas l'emblème de groupes d'extrême droite proches d'Ordre noir en Europe occidentale? Que font-ils sur un domaine militaire interdit au public même s'il est facilement accessible, avec des armes, des uniformes, des sentinelles, une réserve de nourriture? Y sont-ils venus avec la complicité d'un ancien de l'armée, se croyant ainsi à l'abri des regards indiscrets?
La commune de Dalhem et l'amicale du fort de Neufchâteau bénéficient de concessions sur le domaine militaire du fort, et des herbages du domaine sont cédés à des cultivateurs, nous dit le ministre de la Défense, Guy Coëme. L'armée en reste propriétaire et l'utilise encore, mais rarement.
Ne dramatisons pas du boy-scoutisme dévoyé, diront certains. Pas si simple. Des entraînements au combat ou au tir, à Marche-les-Dames ou à Bourg-Léopold, des camps de survie à La Roche ou Ster-Francorchamps ou Vielsalm, organisés il y a une dizaine d'années par le Front de la jeunesse ou le VMO, ont appris à de jeunes extrémistes la manière de réussir par la suite des raids en ville, qu'il s'agisse de kidnapper un fêtard du Drapeau rouge pour le passer ensuite à tabac, de boycotter une opération 11.11.11, de faire dégénérer une manifestation à Forest-National, d'incendier la maison Belgique-Vietnam à Ixelles, de faire de la provocation sur les jeunes Marocains à City 2 et même, un soir, d'abattre un immigré au café La Rotonde à Laeken avant de se faire évacuer la nuit suivante vers l'Espagne puis le Paraguay. C'est peut-être plus inquiétant que du boy-scoutisme dévoyé.
Le Westland New Post organisait aussi des week-ends et des camps au pays des Rièzes et des Sarts. Le comité d'Ouwendijk en organisait dans la région de Maredsous. Des Hollandais patrouillent chaque été dans la région de Marche-en-Famenne, avec véhicules tout-terrain et tenues paramilitaires. Que diable font tous ces "petits soldats"?
Bron: Le Soir | René Haquin | 28 december 1989
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