Uit het verhoor van Michel Libert van 22 februari 1988 (dus een paar dagen voor het proces over de diefstal van de telexen van de NAVO) door de speurders van de cel Mendez.
Q: Connaissez-vous les nommés Bouhouche Madani et Beijer Robert, faisaient-ils partie du WNP? Vous me soumettez les photographies de ces personnes.
R: Je connais effectivement le nommé Bouhouche Madani, il m’a été présenté par le nommé Weykamp Alain. Je ne pourrais plus vous préciser l’époque. Il m’a été présenté comme une personne pouvant fournir occasionnellement des renseignements et de ce fait, il a été considéré comme membre auxiliaire du WNP. Il a sûrement reçu une carte du WNP avec la mention "AX" (ndr= auxiliaire). Je ne sais pas être affirmatif à ce sujet. Vous me demandez si on m’a précisé à l’époque la profession de Bouhouche. J’ai su qu’il appartenait à un service officiel mais je ne saurais pas vous dire si on m’a directement précisé qu’il était gendarme. Je tiens à vous préciser que je procédais à de rares occasions à une interview d’un future membre. Si ce fut le cas pour Bouhouche, c’est parce qu’il m’a été présenté par Weykamp du fait qu’il existait un climat de connaissance entre cette personne et moi-même. Weykamp était l’ami de Barbier qu’il avait connu au Front de la Jeunesse. Vous me demandez si j’ai revu par la suite Bouhouche. Je l’ai revu une fois lorsque je suis sorti de prison. [dus in het voorjaar 1984] J’avais appris qu’il était devenu détective privé et qu’il était susceptible de me fournir des renseignements sur la profession du but, de point de vue de sa légalité. Je ne tenais pas à rester à charge de l’état, je comptais donc devenir indépendant et de créer une société de multiservices.
Vous me demandez si Bouhouche m’a spontanément donné ou demandé des informations. Je vous répondrai que, d’après ce que je me souviens, il ne m’a demandé aucun renseignement. Il est fort probable qu’il ait fourni spontanément des renseignements, mais je ne saurais pas vous dire si cela a été fait par mon intermédiaire ou par "la chaîne de parrainage".
(...)
Q: En dehors des boîtes aux lettres, est-il arrivé de louer des appartements ou des boxes?
R: Effectivement, des appartements et des boxes ont été loués mais ils étaient destinés à recevoir les archives du Mouvement. Je précise que les frais de location étaient supportés par le bureau BURAFEX (Bureau des Affaires Extérieures).
Q: Connaissez-vous la nommée Nicole Schollaerts qui a procédé à l’intervieuw de Saucez Frédéric lorsqu’il a voulu être incorporé au WNP?
R: Durant les années 1980 – 1981, Nicole Schollaerts procédait aux intervieuws de futures membres du WNP, brillant par leurs capacités. J’ai également tenu ce rôle par la suite, de temps à autres, pour les chaînes de parrainage qui m’étaient attribuées. Nicole Schollaerts était membre du WNP avec le grade de Colonel. Elle était domiciliée à l’époque rue des Eperviers ou Résidence des Eperviers à Auderghem (dans le quartier de l’église St-Julien). Vous me demandez de préciser qu’il s’agissait bien du domicile de l’intéressée, ou s’il s’agissait d’un appartement loué par le WNP. Il est possible que ce soit l’un ou l’autre. Je ne pourrais vous répondre avec certitude à ce sujet.
Q: Avez-vous connaissance que Nicole Schollaerts était un agent de la S.E. ou en faisait partie.
R: Tout ce que je peux vous préciser, c’est qu’elle était un agent d’un sevice officiel, visiblement de style actif vu le rôle qu’elle jouait, mais j’ignore le statut exact qu’elle avait.
Elle n’était pour moi qu’un supérieur hiérachique au sein du WNP. A un moment donné, je n’était plus tenu à avoir des contacts avec cette personne et de ce fait, je ne l’ai plus rencontrée. Je sais que du courrier arrivait encore régulièrement au domicile de cette personne. Peu avant mon arrestation, Latinus m’a fait savoir que pour les cas spécifiques, je devais m’adresser à une nommée Simone Dolimon (phonétique) domiciliée à Wavre ou Ottignies qui, d’après Latinus, travaillait également pour la S.E.
Q: Etiez-vous vous-même en contact avec des membres de la S.E.?
R: Oui, d’abord avec Christian Smets, ensuite avec Bernard Estiévenart, puis avec Joseph Kausse et puis, sur ordre de Bernard Mercier, avec Perrat, commissaire à Charleroi, qui me demandait de travailler avec lui et de ne rien dire aux membres de la S.E. de Bruxelles (Joseph Kausse). Je n’ai pas suivi les instructions de Perrat et je suis resté en contact avec Kausse.
Q: Comment les membres du WNP faisaient-ils parvenir leurs demandes de renseignements?
R: Tout transitait par BURAFEX, mais les rapports avec Kausse ont toujours été verbaux et directs. Chaque demande d’un service officiel était identifiée par un nom ou un numéro code. Lorsque je répondais à leur demande, c’était par écrit. La réponse était reproduite en sept ou neuf exemplaires pour info à d’autres services compilés dans un dossier.
Bron: PV 100418 van 22 februari 1988 | Goffinon Guy en Vega y Laruelo | BOB Waver - cel Mendez