Champignonnière: La piste néonazi
C’est un nostalgique du IIIe Reich que la justice recherche désormais dans le cadre du meurtre de la champignonnière. Des témoins auraient en effet aperçu un homme de 20 ans portant des insignes nazis sur les lieux du crime peu avant qu’on y découvre le corps calciné de Christine Van Hees. Quinze ans après les faits, l’enquête reprend donc la toute première piste …
Dans l’affaire de la champignonnière, la justice relance la piste punk … mais y ajoute des descriptions néonazies!
Il sera beaucoup question cette semaine du crime de la champignonnière, un assassinat qui avait soulevé une émotion énorme, il y a quinze ans, avec la mise à mort à Auderghem d’une jeune fille de seize ans. l’an passé, les témoins X ont cru pouvoir orienter les recherches dans un milieu de partouzes auxquelles prenaient part, en vrac, Michel Nihoul, Marc Dutroux, quelques juges et des hommes politiques. On sait aujourd’hui ce qu’il en faut en penser.
Mercredi, Appel à témoins consacre une séquence importante à l’affaire de la champignonnière. Il résulte on ne peut plus clairement du reportage que la justice revient à la piste du départ, celle d’un meurtre dans les milieux punk.
Nous pouvons donner aujourd’hui des précisions qui retracent de façon très précise le trajet suive le 13 février 1984 par Christine Van Hees entre Anderlecht et Auderghem, qui confirment que Christine a été vue en compagnie de punks et donnent sur ceux-ci des détails vestimentaires (néo) nazis.
Christine quitte (vers 16h30) l’institut Marie Immaculée, 51, rue des Résédas à Anderlecht. Une copine l’accompagne. Christine voyait parfois un garçon dans le parc du Busselenberg (il serait intéressant que ce garçon, qui n’est pas suspect, se fasse aujourd’hui connaître).
Cette fois, les filles rejoignent la rue Wayez, entrent dans la librairie Club et Christine croise un copain. Elles quittent la librairie vers 17h15 pour prendre le metro à la station Saint-Guidon, derrière la place de la Vaillance. La copine descend à la station Jacques Brel. Christine poursuit seule vers Pétillon et Hankar (linge 1A).
Vers 18h, quelqu’un l’aperçoit au coin de la Chaussée de Wavre et de la rue Madoux, à deux pas de la champignonnière. Un garçon l’accompagne: il paraît 17 ans - il en aurait 32 aujourd’hui -, 1m70, mince, des cheveux châtains mi-longs! Une demi-heure plus tard, des riverains entendent des cris provenant de la champignonnière. A 20h47, les pompiers sont appelés pour un incendie dans le bâtiment désaffecté. Ils y découvrent les restes calcinés de Christine.
Que sait-on des jeunes gens s’étant trouvés dans la champignonnière? En fait, beaucoup!
Vers 17h déjà, deux jeunes gens on été aperçus s’introduisant dans le bâtiment. L’un des garçons a de longs cheveux, environ 20 ans. Il porte un sac fourre-tout en marche légèrement voûté.
Vers 19h, deux jeunes entre 20 et 25 ans sortent de la champignonnière et traversent précipitamment le boulevard du Triomphe à hauteur de l’entrée 5 de la VUB. On voit surtout un troisième jeune: c’est un punk, il mesure 1m80, paraît très maigre, porte des bottes, un imperméable en cuir noir et arbore des emblèmes de type SS et une croix de fer avec ruban rouge autour du coi!
Ca, ce sont des données précises d’enquête. Qui étaient ces gens? Après quinze ans, il est peut-être temps que l’un d’eux soulage sa conscience. C’est, en tout cas, ce nostalgique du IIIe Reich qui la justice cherche aujourd’hui à identifier …
La première piste
Le dossier de champignonnière est désormais géré par le juge Damien Vandermeersch. Pendant des années, il l’avait été par son collègue Jean-Claude Van Espen. Ces révélations - sur la présence d’un jeune qui se promenait un soir de février ’84 avec des insignes SS ) sa longue capote noire nazie - confirment que les recherches reprennent plus que jamais dans le milieu qui existait à Bruxelles (place Agora …) au début des années quatre-vingt, celui de bandes de punks ultraviolents. Plusieurs suspects - S., Renaud Th., Serge Cl., etc. - étaient déjà connus il y a dix ans. Serge Cl., dit l’Iroquois, a même passé quatre années en prison avant de bénéficier d’un non-lieu … et d’obtenir la condamnation de l’Etat belge pour la durée excessive de sa détention préventive …
L’an passé, les témoignages des X avaient tout remis en question. On se rend compte aujourd’hui à quel point ces récits étaient éloignés des données objectives du dossier, de tous ces témoignages amassés au début de l’enquête. Si même les meurtriers de Christine Van Hees ne sont pas connus, ce qu’on sait du dossier circonscrit les recherches dans un contexte punk bien précis.
Terrible d’imaginer qu’il ait fallu quatorze ans et sept mois pour exploiter dans le public des informations, des témoignages connus. Il faudra attendre mercredi soir l’émission Appel à témoins. Nous découvrons avec horreur aussi que, ce soir-là du 13 février ’84, plusieurs témoins ont entendu Christine débattre, appeler à l’aide, hurler. Pas un n’est intervenu quand il était encore temps.
Le 13 février, les derniers instants de Christine
16h30: Christine Van Hees quitte l’Institut Marie Immarculée, rue des Résédas à Anderlecht [Google Maps].
17h15: Elle se rend dans une libraire rue Wayez [Google Maps] et y croise un copain
17h30: Avec un amie, elle prend le métro à la station Saint-Guidon [Google Maps]
18h00: Vers 18h, on l’aperçoit au coin de la chaussée de Wavre et de la rue Charles Madoux à Auderghem [Google Maps]
18h30 - 19h00: Entre 18h30 et 19h, des voisins entendent des cris provenant de la champignonnière (coin de la rue de la Stratégie et du Boulevard du Triomph à Auderghem [Google Maps]). Vers 19h, des témoins voient sortir trois individu dont un homme affublé d’insignes néonazi.
20h47: C’est l’heure à laquelle on prévient les pompiers pour l’incendie de la champignonnière. Ils y découvriront le corps de Christine Van Hees.
Bron: La Dernière Heure | Gilbert Dupont | 21 september 1998
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