Merovinger wrote:"Bewijsstukken verdwenen uit dossiers Roze Balletten"
"Agenda's, telefoonlistings en andere documenten over de diverse Roze Balletten-dossiers zijn spoorloos verdwenen uit het Brusselse Justitiepaleis". Dat stelde de Brusselse onderzoeksrechter Bruno Bulthé gisteren voor de Bende-commissie [Tweede Bendecommissie]. In februari 1990 startte Bulthé een onderzoek naar het onderzoek in alle toen gekende seksdossiers met minderjarigen.
Bulthé ontdekte toen de verdwijning van overtuigingsstukken uit verscheidene dossiers. "Ik veronderstel dat het interessante documenten waren en niet het telefoonnummer van de loodgieter of de tandarts. Waar deze documenten naartoe zij, weet ik niet. Als ik dat wel wist, zou ik de schuldigen vervolgd hebben. De daders moeten het Justitiepaleis goed gekend hebben. De Brusselse griffie is immers een echt hol van Ali Baba met drugs, documenten en wellicht het grootste wapenarsenaal van de hoofdstad".
Bron: Het Laatste Nieuws | 5 maart 1997
Tueries: des dossiers roses, puis deux 'noms'
Après avoir exploré les pistes menant à l'extrême droite, négligées par Nivelles, la commission parlementaire bis sur les tueries du Brabant a plongé le nez hier dans ce qu'il est convenu d'appeler les pistes roses: les dossiers Montaricourt (la Madame Claude des années 70), Fortunato Israël (une des "filles" de Madame Claude dont s'éprit Roger Boas), Eurosystem hospitalier (le consortium pour lequel Fortunato recrutait des péripatéticiennes pour des princes arabes), le dossier Pinon, plein de rumeurs sur des ballets roses et des morts de mineurs d'âge jamais identifiés, ainsi que d'autres dossiers évoqués aussi à la commission Dutroux.
Quels liens avec les tueries du Brabant? Une hypothèse toujours résurgente mais jamais vérifiée: les tueries auraient visé à éliminer des gens qui savaient.
En février 1990, surprise par Maud Sarr, une prostituée qui aligna une liste de noms de politiques, de magistrats, de policiers et gendarmes qu'elle disait avoir eus pour clients, la première commission "tueries" voulut en avoir le coeur net.
Le substitut bruxellois Edwig Steppé relança la piste, ouvrit une enquête sur les enquêtes menées depuis 15 ans et en chargea le juge Bruno Bulthé. Deux mois plus tard, il reçut l'ordre formel de l'actuel procureur du Roi Benoît Dejemeppe de ne plus s'en mêler. En balisant les vieux dossiers, Bulthé constata dès janvier 1991 que des pièces à conviction avaient disparu: un petit agenda noir, des listes d'adresses, de numéros de téléphone et même les fiches de référence au greffe. Plus de trace et pas de copie.
Quant au dossier Montaricourt - Israël, la partie Montaricourt est arrivée jusqu'au tribunal (avec des condamnations), la partie Israël a été classée sans suite.
- Ce n'est pas normal, remarque le président Van Parijs.
- J'ai la même lecture que vous, opine Bruno Bulthé.
L'instruction du juge Bulthé aboutit en 1993 à un non-lieu.
Après ces deux magistrats, la commission a entendu le commissaire de la P.J. de Bruxelles Georges Marnette, un superflic, l'un des plus décriés aussi: certains disent aujourd'hui qu'il a "monté" le dossier Di Rupo, protégé Nihoul et même partouzé en présence de mineurs.
Dans les années 1983-85, Marnette fut l'homme du dossier WNP, la milice néo-nazie de Paul Latinus, "suicidé" en avril 1984, et dont l'amie disait après sa mort qu'elle ne retrouvait plus le "dossier Pinon".
A la fin des années 80, c'est aussi Marnette qui reçut - et enferma aussitôt dans son armoire blindée - les "trois cassettes" audio (des conversations relatives aux ballets roses, entre Pinon, des avocats et le procureur Poelman) remises par le Dr André Pinon à la P.J.
Le président Van Parijs: Nous avons un papier de la mère de Latinus qui écrit: Georges recherche le dossier Pinon pour le détruire. Il a reçu des ordres.
Marnette: Pas au courant. Pour moi, c'est neuf et c'est faux. J'ai même essayé de retrouver ce dossier. En vain.
Van Parijs: Mais vous avez été confronté à ce sujet.
Marnette ne s'en souvient pas.
Quant aux trois cassettes "Pinon", où sont-elles?
- Il n'y avait rien sur les tueries du Brabant. Plusieurs personnes les ont auditionnées. Je les ai enfermées pour éviter toute publicité autour de cette affaire. Pour moi, elles sont au greffe. Remises au parquet général par mon ancien chef Reyniers.
Quant aux partouzes...
- Ma spécialité à la P.J. n'était pas les moeurs mais le grand banditisme. Mais, quand j'étais inspecteur, de 1973 à 1981, j'ai infiltré quasi tous les bars, clubs, boîtes à partouzes (dont les Atrébates) du "milieu". C'était une pratique habituelle. Bien sûr, on n'y était pas en jeans, mais dans la tenue des partouzes. Une serviette autour des reins ou un peignoir. Evidemment si j'avais vu des mineurs, j'aurais aussitôt ôté mon peignoir et repassé mes holster et brassard.
Y a-t-il vu de hauts personnages? Qu'on pouvait faire chanter? Oui! Qui? J'ai deux noms en tête. A huis clos. Y a-t-il eu rétention d'informations moeurs à la P.J.? Non, dit Marnette: les infos circulaient bien entre moeurs et banditisme.
Bron: Le Soir (René Haquin) | 5 maart 1997
Outre les dossiers roses, la commission revient sur Mendez, Boas, Zwarts, WNP, tueries des pistes dans les dossiers interdits.
(…) Le juge Bulthé avait aussi demandé au procureur l'accès au dossier à charge du marchand d'armes Roger Boas, convaincu qu'on avait fait chanter certaines personnes citées. Il a essuyé un refus. C'est dans ce dossier qu'on retrouvait le réseau de call-girls parmi lesquelles Israël, l'amie de Boas.
- Ces noms de personnalités, je n'ai pas pu les faire coller en raison de la disparition de pièces au greffe, a expliqué Bulthé.
Et bien d’autres blocages
Quant au dossier Pinon, c'est le Loch Ness. Tout le monde parlait. Personne n'avait rien vu. Ou c'était un dossier mal foutu, ou il manque des pièces.
Quant aux cassettes Pinon enfermées dans l'armoire du commissaire Marnette, la première commission "tueries" voulut les entendre: elles étaient devenues inaudibles. Elles contenaient notamment des entretiens avec les avocats Guy Yernaux et Jean-Paul Dumont. Le juge Bulthé ne peut expliquer pourquoi il a entendu Yernaux et pas Dumont, ni Marnette.
Hier en fin de soirée, le commissaire Glen Audenaerde a expliqué comment les documents et les cassettes Pinon lui furent arrachées manu militari par Marnette, sur ordre de l'ancien chef de la PJ Frans Reyniers, pense Audenaerde. L'incident est révélateur de la guerre qui déchirait la PJ de Bruxelles il y a six ans. Après son audition par la première commission "tueries", Audenaerde avait d'ailleurs été viré aux "vols à l'étalage".
Bref, sur ce chapitre moeurs, les questions des chantages exercés sur des personnalités et des protections qui en découlent sont loin d'être vidées!
Bron: Le Soir (René Haquin) | 5 maart 1997