Re: Michel Piro
Justice Requête rejetée pour les parents de Julie et Mélissa Deux acquittements dans le dossier Pirot
Pas plus qu'à la cour d'assises de Mons, en mai 1999, les parents de Julie et Mélissa n'ont pu, la semaine dernière, devant la cour d'assises de Charleville-Mézières cette fois, se constituer partie civile dans un dossier les concernant, estiment-ils.
Dans le chef-lieu des Ardennes françaises se tenait le procès des deux présumés tueurs de Michel Pirot, froidement abattu le 5 décembre 1996 sur un parking autoroutier près de Charleroi. En mai 1999, la veuve de Michel Pirot, Véronique Laurent, avait écopé de 15 ans de réclusion pour avoir commandité le meurtre de son mari dont elle ne supportait plus la violence et qui menaçait de vendre les fauves de son "Arche de Noé", à Nalinnes. Lors de l'enquête et du procès de Mons, Véronique Laurent, 36 ans, avait accusé Patrick Verdin, son beau-frère, et Thierry Sliman, deux repris de justice de Charleville, d'être les tueurs à gages.
Les parents de Julie et Mélissa espéraient à nouveau se constituer partie civile dans ce nouveau dossier. Car, en 1996, Michel Pirot, proxénète à ses heures, disait qu'il comptait faire des révélations fracassantes sur l'affaire Dutroux. On attendait ses déclarations à l'occasion d'un souper au bénéfice des mouvements blancs. L'assassinat est intervenu quelques semaines avant le repas. Les familles Russo et Lejeune estiment que cette exécution a privé l'enquête d'un témoin peut-être capital.
A Charleville donc, la Cour a repoussé la thèse du complot monté pour empêcher les révélations sur l'affaire Dutroux. En outre, faute de preuves et d'indices matériels, les deux Français ont été acquittés. Qui, alors, a tué Pirot?
Bron: Le Soir | Michel Petit | 18 april 2001
Meurtre mystérieux sur l'E 54 à Luttre: Un restaurateur tué de deux balles
Mercredi, vers 4 heures du matin, un restaurateur de Nalinnes a été abattu sur l'aire de Fromiée, située peu après la sortie de Luttre sur l'autoroute A 54 qui relie Charleroi à Bruxelles. Un meurtre particulièrement mystérieux qui laisse les enquêteurs de la PJ de Charleroi perplexes. Michel Piro, 50 ans, exploite un restaurant un peu particulier: "L'Arche de Noé", qui se trouve à proximité du carrefour du Bultia, à Nalinnes. C'est un véritable mini-zoo où l'on peut manger à quelques mètres des cages des lions et des tigres. Le restaurant jouit d'une certaine réputation dans la région.
Ce mercredi, Michel Piro et son épouse, Véronique Laurent, 36 ans, prennent très tôt, vers 3 h 30, la route de Bruxelles pour aller acheter des victuailles au marché matinal, en prévision d'un week-end chargé. Véronique prend le volant de la camionnette. Sur l'autoroute, elle est cependant prise d'un besoin pressant. Le couple décide de s'arrêter sur l'aire de Fromiée. Véronique descend, s'éloigne vers les buissons et perd la camionnette de vue.
C'est alors qu'elle entend deux détonations. Elle revient précipitamment et découvre son mari mort, gisant dans son sang, au travers des sièges de la camionnette. Averties par la jeune femme, les forces de l'ordre ne tardent pas à arriver. Le meurtrier de Michel Piro n'a laissé aucune chance à sa victime, constatent-elles. Un premier projectile tiré à travers la vitre a fracassé l'épaule, le second l'a atteint sous l'oreille. Véronique Laurent n'a rien vu; tout au plus a-t-elle aperçu une voiture de teinte sombre et de grosse cylindrée s'éloigner. Un camionneur qui dormait dans son engin ne pourra lui non plus donner aucun renseignement précis sur ce véhicule.
Michel Piro ne se connaissait pas d'ennemis, c'est du moins ce qu'affirment son entourage et son épouse. La victime avait, avant de se reconvertir dans la restauration, géré un "bar à filles", sur la N5, à Loverval, à quelques kilomètres à peine de l'Arche de Noé. Faudra-t-il aller chercher dans ce passé un peu trouble du quinquagénaire des inimitiés coriaces qui auraient pu pousser quelqu'un au crime? Les enquêteurs ne semblent pas privilégier, à ce stade de l'enquête, l'une ou l'autre piste. On a juste entendu l'épouse de la victime, témoin privilégié du drame.
Bron: Le Soir | Franco Megetto | 6 december 1996
Le meurtre de Michel Pirot, qui intéressait Neufchâteau, élucidé à Charleroi
Le patron de l'Arche de Noé assassiné par son épouse
Le 5 décembre 1996, Michel Pirot, 50 ans, était abattu de deux balles tirées à hauteur de la tête sur l'aire de Fromiée, parking autoroutier situé le long de l'A 54 Charleroi - Bruxelles, à Luttre [Google Maps]. Une exécution dans les règles, opérée dans des circonstances rocambolesques et que vient enfin d'élucider la police judiciaire de Charleroi.
Michel Pirot était le patron d'un restaurant, l'Arche de Noé, à Malines, qui a la particularité d'héberger une véritable ménagerie exotique - le détail a son importance. Son épouse, Véronique Laurent, 36 ans, exploitait le restaurant avec lui. Le jour du drame, le couple avait pris la route de Bruxelles pour aller au marché matinal, faire le plein de victuailles.
Sur la route, Véronique Laurent avait prétexté un besoin urgent pour s'arrêter à Fromiée. Elle s'était éloignée du véhicule, avait-elle expliqué, et avait entendu deux détonations.
A son retour, son mari était mort; une voiture de grosse cylindrée s'en allait. Pour les enquêteurs, dirigés par le commissaire Jean Laitem, l'histoire était cousue de fil blanc. Et la veuve joyeuse, qui n'avait même pas attendu l'enterrement pour ouvrir le restaurant, était le suspect numéro un. Restait à la faire craquer. L'enquête a duré. Ce qui a valu au commissaire Laitem des interpellations de la part du parquet de Neufchâteau, qui voyait dans cette affaire la patte de Dutroux: Pirot, disait la rumeur, avait des révélations à faire sur Julie et Mélissa.
Rien de tout cela en fait: l'intuition des enquêteurs était la bonne. Les révélations plus ou moins officieuses proches de la veuve semblaient accréditer la thèse du complot familial, mais il semble que l'impulsion décisive soit venue de France où résidaient les deux tueurs recrutés de Michel Pirot. Quoi qu'il en soit, Véronique Laurent a été convoquée lundi après-midi à la P.J. de Charleroi où elle s'est présentée librement. Confrontée aux indices qui l'accablaient, elle est passée aux aveux et a donné tous les détails de l'assassinat.
Depuis quelque temps déjà, la jeune femme supportait de plus en plus mal les violences conjugales qui la laissaient rarement indemne. De plus, Michel Pirot savait l'attachement qu'avait Véronique pour ses fauves. Il ne manquait pas de menacer de les abattre. La veuve a avoué qu'elle avait senti, peu avant l'assassinat, qu'il allait passer aux actes. Elle ne l'a pas supporté et s'est ouverte à un lointain parent, vivant en France, d'expédients divers.
L'homme a marqué son accord et a engagé un complice. Ils devaient normalement obtenir une rémunération, mais Véronique Laurent n'a jamais su les payer. Le coup a été minutieusement préparé, et tout s'est passé dans les règles. La veuve avait omis un seul détail, elle était pratiquement la seule à profiter un tant soit peu de ce crime aux allures de règlement de comptes.
Elle a été inculpée par le juge d'instruction Victoria Lohet d'assassinat. Les deux hommes de main, dont l'identité n'a pas été communiquée et qui sont actuellement détenus pour d'autres causes à Reims, pourraient faire l'objet, s'ils sont de nationalité belge, d'une extradition dans les plus brefs délais.
Bron: Le Soir | Franco Megetto | 26 November 1997