Un dossier qui date de 1983 Le dépeceur aurait déjà sévi
Le suspect dans l'affaire du cadavre de Lot a déjà été arrêté pour un meurtre suivi d'un dépeçage à Namur. Arrêté, il avait été remis en liberté et avait bénéficié d'un non-lieu.
Et un rebondissement supplémentaire dans l'affaire du cadavre dépecé découvert, à Lot, dans le canal Bruxelles-Charleroi. L'auteur présumé, Claude Dubois, pourrait ne pas en être à son coup d'essai. Son nom fut déjà amplement cité dans une affaire similaire en 1983. Il avait néanmoins bénéficié d'un non-lieu en 1989.
Le 22 octobre dernier, un éclusier apercevait une partie de cadavre démembré, à Lot. Appelés sur place, les pompiers de Hal sortirent de l'eau le buste criblé de balles d'un homme âgé d'une trentaine d'années. Quelques heures plus tard, le reste du corps était découvert à Leeuw-Saint-Pierre: la tête, le bassin et le bras gauche. A ce jour, le bras droit n'a toujours pas été retrouvé.
Difficilement identifiable, la victime ne portait ni tatouage ni signe distinctif. Néanmoins, transmises à Interpol, les empreintes digitales ont parlé et permis d'établir que la victime était Karim Mounouar, un Algérien de 33 ans qui avait notamment séjourné illégalement au Danemark. Par la suite, l'homme avait séjourné aux Pays-Bas avant de s'établir avenue Coghen, à Uccle. Il avait travaillé comme peintre en bâtiment rue Vanderkindere. Les enquêteurs allaient très vite découvrir que Karim a probablement été dépecé non loin de là, dans un ancien garage de la même rue.
Mardi, Claude Dubois, 58 ans, était interpellé chez un ami à Anderlecht alors que la police fédérale le traquait depuis une semaine déjà. Il a été placé sous mandat d'arrêt par la juge Sophie Huguet bien qu'il nie toute implication dans la mort de Karim.
Le 19 décembre 1983, le nom de Claude Dubois apparaissait déjà dans les colonnes des journaux pour des faits étrangement similaires. A l'époque agent immobilier, Dubois avait été arrêté et placé sous mandat d'arrêt par le juge d'instruction namurois Marotte: il était soupçonné d'avoir tué et dépecé Colette Dumont, une habitante de Watermael-Boitsfort. Le cadavre avait été retrouvé dans la Meuse, à Beez. Il avait probablement été jeté par-dessus le viaduc.
Lors d'une perquisition, du sang avait été découvert sur des vêtements appartenant à Dubois, un revolver avait été également trouvé. Enfin, le jour de la disparition de la victime, cette dernière avait effectué un retrait de 500.000 francs. Coïncidence, le même jour, le compte de Dubois était crédité d'un versement de plus de 200.000 francs.
Mais déjà à l'époque, Claude Dubois avait nié tout en bloc. Après quelques mois de détention préventive, il avait été remis en liberté et l'affaire s'était tassée pour finalement être oubliée. En 1989, Dubois bénéficiait d'un non-lieu.
Fin des années 90, le dossier est remonté à la surface dans le cadre de l'affaire du dépeceur de Mons. Les rituels se ressemblent et l'implication de Dubois dans les meurtres sordides et non élucidés attribués au dépeceur fut envisagée. Mais une fois encore, aucune suite réelle ne fut donnée.
Dix-huit ans après, le nom de Claude Dubois ressurgit donc dans une affaire qui ressemble beaucoup à celle de Beez. Au parquet de Namur, on déclare que le délai pour la prescription est de dix ans. Donc, les faits sont prescrits depuis deux ans. Pour que le parquet de Bruxelles puisse se saisir de l'affaire Dumont et rouvre le dossier, il faudrait qu'il trouve une affaire antérieure à 1999 dans laquelle Claude Dubois pourrait être impliqué.
Bron » www.lesoir.be