In het schitterende archief van Le Soir vond ik dit artikel over het DNA-onderzoek. Het artikel gaat vooral over Latinus maar er staan een paar interessante zaken in over Simeone.

Le juge est descendu aux cimetières de Court-Saint-Etienne et de Saint-Gilles Tueries: Latinus et Simeone, premiers exhumés

En charge avec le président Jean-Claude Lacroix des enquêtes toujours en cours sur les tueries du Brabant, le juge d'instruction Jean-Pol Raynal a fait exhumer vendredi les corps de Paul Latinus, le chef du très mystérieux groupe néo-nazi Westland New Post, retrouvé pendu à 34 ans dans sa cave de Court-Saint-Etienne le mardi 24 avril 1984 et inhumé au cimetière de la commune. Le juge a aussi fait procéder à l'exhumation du corps d'un truand sicilien originaire de Boussu, Agnello Simeone, trouvé mort dans sa cellule à la prison de Saint-Gilles le 2 décembre 1993, trois jours après avoir été condamné à 9 ans de prison pour extorsion de fonds, vols avec violences et faits de moeurs. Simeone était enterré à Saint-Gilles.

Les corps ont été transférés dans deux funérariums où, samedi, le Dr Beauthier, médecin légiste carolorégien, a procédé à des prélèvements dentaires, osseux, de tissus et de cheveux pour les comparer aux nombreux tests génétiques déjà effectués pratiqués au départ d'indices matériels ainsi que sur plusieurs dizaines de témoins, de victimes ou de ou suspects. Les deux corps ont été réinhumés dans les cimetières lundi.

Des tests ADN visant des personnes décédées de mort violente ou ayant fait l'objet d'autopsies (comme pour l'ex-gendarme Martial Lekeu décédé en Floride, de Michel Baudet ou de Josiane Debruyne, ex-acquittés de la filière boraine), ont déjà été effectués. Avec Latinus et Simeone, ce sont les toutes premières exhumations ordonnées dans le cadre de cette enquête. D'autres sont programmées.

Latinus, meurtre ou suicide? A la veille de sa mort, Latinus parlait d'implications possibles de membres du WNP dans les tueries du Brabant. Sa mort fit l'objet d'une longue enquête au terme de laquelle la thèse du suicide fut retenue, sans convaincre tout le monde. Il y eut exhumation et autopsie en 1984 dont il ne reste aujourd'hui aucun prélèvement utilisable.

Latinus avait "balancé" le WNP au lendemain des arrestations de Barbier et Libert à l'automne 1983. Il impliquait des agents de la Sûreté. Ces dossiers d'instruction ont (volontairement?) été mal qualifiés et ont été menés jusqu'à la prescription tant par la justice civile que militaire à la fin des années 80. Sans que la justice fasse la lumière sur ces pages sombres de l'histoire criminelle du pays.

A la même époque, des pièces du dossier du WNP ont été saisies à la Sûreté de l'Etat par le juge Hennart, alors en charge de l'instruction du dossier Mendez. Elles n'ont donné lieu qu'à un débat parlementaire concluant au manque de tranparence des services secrets.

Quant à Agnello Simeone, son pedigree de truand violent correspondait à un profil précis décrit par des témoins dans le cadre de l'enquête. L'homme, cité par les Borains à propos des tueries, avait déjà un lourd passé à l'époque de son décès à l'âge de 37 ans: vols avec effraction, hold-up, trafic de chèques, règlements de comptes dans le milieu de la prostitution ...

Son nom fut aussi associé à des bandes criminelles basées à Bruxelles et dans le Borinage. Les deux exhumations s'inscrivent donc dans deux grands axes définis par la commission parlementaire bis sur les tueries du Brabant: les enquêtes liées à la nébuleuse du Westland New Post et aux connotations politiques des tueries, et les enquêtes ciblées sur le grand banditisme, visant les bandes criminelles ayant sévi dans les années 80.

Les enquêteurs ne disposeront des résultats des premiers tests de comparaison que dans quelques semaines, avec des résultats (faibles, moyens ou très fiables) à comparer ensuite à de multiples autres protocoles avant de les soumettre au magistrat instructeur, à charge pour lui de voir si, par comparaison à tous les autres éléments du dossier, il y a lieu ou non de considérer qu'ils sont "durs" et iindicatifs méritent importants.

Bron: Le Soir | René Haquin | 21 september 1998