Een feit dat ook Danièle Zucker en Lionel Ruth niet is ontgaan:
15 février 1984, l’affaire Maurice Douillet, une exécution de sang-froid, près de Ronquières, présente tellement de ressemblances
Les travaux de la profileuse Danièle Zucker, dans l’affaire des Tueries du Brabant, relevaient des constantes entre plusieurs faits. D’ordres géographique, balistique (l’utilisation d’un calibre.22 et d’un 7,65 mm) et comportemental, telle la manie d’achever les victimes d’un tir derrière l’oreille droite. Les lieux étaient fouillés, les auteurs recherchant argent, armes et – atypique – aliments, vins et champagne.
Dans ses recommandations, Danièle Zucker ajoutait qu’elle ne serait pas surprise d’apprendre que d’autres crimes que les 28 connus aient été commis entre 1981 et 1985. En particulier en 1984, cette année où rien ne leur est attribué. Pourquoi se seraient-ils 'interrompus' pendant plus d’un an, entre décembre 1983 et septembre 1985 ?
Bref, encouragés par Danièle Zucker, les enquêteurs s’attelaient à fouiller les archives. Comme rien n’était numérisé, ils devaient compulser les BCS (Bulletin central de signalements) 'à la main', l’un après l’autre. L’entreprise était fastidieuse mais une surprise de taille les attendait: un assassinat atroce à Ittre (Brabant wallon).
Le 15 février 1984 en tout début matinée, le corps sans vie d’un certain Maurice Douillet, était trouvé dans le hall d’entrée de son habitation, en retrait de la rue de Bornival, où l’homme de 76 ans vivait seul. Le corps gisait dans une mare de sang, sur le dos, un bras recroquevillé en arrière. Avec, selon les articles de presse, “le visage complètement défiguré”.
Invalide de guerre, veuf depuis douze ans, ayant perdu son fils dans un accident de voiture, M. Douillet, qui était né le 11 mars 1907, était décrit comme “sans histoire”. D’un naturel méfiant, il avait fait protéger la propriété par un système d’alarme qui semblait n’avoir pas fonctionné.
L’affaire était confiée au juge de Nivelles, Jean-Michel Schlicker, et vite oubliée. Il est vrai qu’un crime atroce qui accaparait la presse avait eu lieu à Auderghem la nuit précédente, celui d’une jeune fille de 16 ans, Christine Van Hees, retrouvée sur un bûcher, le corps en partie calciné. L’Affaire de la Champignonnière elle aussi est restée non élucidée
Le 7 août 2009, le chef d’enquête sur les tueries, Lionel Ruth, incité par Danièle Zucker, exhumait des archives l’assassinat de Maurice Douillet. Le commissaire cherchait un crime qu’on avait perdu de vue, un crime d’une extrême violence et présentant des similitudes. Bingo ! Avec l’affaire Douillet, il serait servi.
Les tueurs du Brabant, lors d’au moins neuf faits, ont utilisé un .22 ou un 7,65 mm. Maurice Douillet a été exécuté au moyen des deux, d’un.22 et d’un 7,65 mm. Il a essuyé le premier tir, de calibre 7,65, alors qu’il se trouvait à l’extérieur de son domicile, devant chez lui. Il aurait ensuite été traîné dans le hall d’entrée et là, achevé de trois tirs de calibre.22 dans la tête, dont un derrière l’oreille droite.
Pour ceux qui connaissent le dossier, la similitude avec les meurtres du policier Claude Haulotte le 30 septembre 82 à Wavre et du concierge José Vanden Eynde le 22 décembre suivant à Beersel, saute aux yeux.
Comme pour ce dernier, un vêtement avait été posé sur le visage de Douillet. Comme à Beersel, son habitation a été fouillée de fond en comble. Comme à Beersel, un même genre de butin – des armes et de l’argent – a été volé. Comme à Beersel, les auteurs ont consommé sur place – ils ont mangé des glaces et des gaufres.
Et ça ne s’arrête pas là. À Beersel, l’Auberge du Chevalier avait fait l’objet d’un premier cambriolage en septembre 1982, alors que José Vanden Eynde, qui sera tué lors du deuxième en décembre, dormait à l’étage. Du vin, du champagne avaient été volés ainsi que la caisse enregistreuse du restaurant. La caisse fut retrouvée à proximité des étangs des Sept Fontaines, à Rhode-Saint-Genèse. Les armes volées chez Maurice Douillet ont également été retrouvées à Rhode-Saint-Genèse, également dans les Étangs des Sept Fontaines.
Elles ont été retrouvées avec des objets provenant d’un vol commis au préjudice d’un habitant de la rue de l’Abbaye de Cîteaux à Wauthier-Braine. C’est encore un détail mais l’indication 'Wauthier-Braine' apparaît sur un document manuscrit découvert en forêt de Soignes, près de la clinique Dersheid à La Hulpe, après l’attaque à Wavre de l’armurerie Dekaise où un.22 et un 7,65 mm avaient été volés.
Enfin, cette rue de Bornival où M. Douillet a été assassiné, se trouve à 1 km à vol d’oiseau du Large de Fauquez à Ronquières, où les auteurs des faits “Brabant wallon” ont jeté des objets dans le canal en 1985, parmi lesquels des armes volées chez Daniel Dekaise trois ans plus tôt.
Chaque policier a sa théorie sur les coïncidences. L’accumulation, si elle ne démontre rien, justifiait à tout le moins une enquête approfondie.
Nous étions donc le 7 août 2009 et le commissaire Ruth, espérant que les scellés (pièces à conviction) de l’affaire Douillet n’avaient pas été détruits ou perdus depuis vingt-cinq ans, suggérait de les retrouver afin qu’il soit procédé à des expertises balistiques de comparaison avec le point 22 et les trois 7,65 utilisés par les Tueurs lors d’au moins neuf faits. Sauf qu’en janvier 2010, Lionel Ruth était écarté.
Même si c’est hypothétique, chacun jugera, maintenant que la piste Beijer se referme.
Bron: La Dernière Heure | Gilbert Dupont | 22 Juni 2023