Topic: Waterloo: 19 Juli 1995
Samenvatting
Wat? Moord op Gabriel "Michel" Zerbib
Wanneer: 19 Juli 1995, rond 23u
Waar? Op de parking van het GB-warenhuis van Waterloo » Google Maps
Hoe? De man had een afspraak op de parking. Hij werd echter vermoord met drie schoten in het hoofd. Er werden in totaal zes schoten afgevuurd.
Status: Onopgelost
Qui a assassiné Michel Zerbib, une figure connue des milieux branchés de la capitale? Et pourquoi?
Habituellement, la découverte d'un cadavre sur le parking d'un grand magasin fait plus de bruit. Mais, dans la torpeur de l'été, l'assassinat de Michel Zerbib (36 ans), le mercredi 19 juillet vers 23 h 30, derrière le Bricocenter de Waterloo, n'a pas intéressé grand monde. Sauf les milieux judiciaires. Car la victime, qui a été exécutée de trois balles dans la tête, était connue de plusieurs services de police. De la PJ et de la BSR de Bruxelles, entre autres. En fait, Le Roi d'Espagne, une taverne-restaurant qu'il gérait à la Bascule, un quartier huppé de la capitale, n'était pas seulement fréquentée par une clientèle de qualité. Quelques fois, l'établissement servait aussi de lieu de rendez-vous à des truands patentés. En outre, les policiers ont recueilli des rumeurs difficilement vérifiables selon lesquelles le père de la victime, qui est décédé il y a une dizaine d'années, aurait eu des contacts avec des membres de l'entourage des frères Zemmour, des truands français qui eurent leur heure de gloire au début des années 70 et qui furent décimés par la brigade antigang en février 1975, au cours d'une fusillade au bar Le Thélème, à Paris.
Pourtant, de son vivant, Michel Zerbib n'était pas considéré comme un truand. "Ses fréquentations n'étaient pas toujours recommandables et il a parfois eu des petits ennuis, affirment ceux qui l'ont connu. Mais il est difficile d'imaginer que cela ait pu aller plus loin." Des policiers qui l'ont fréquenté se contentent, eux, d'affirmer que "Michel n'était pas méchant, mais il n'était pas tout à fait net non plus".
Pourquoi, dès lors, a-t-il été assassiné? Mystère. En tout cas, il est certain que Zerbib a été attiré dans un guet-apens et qu'il devait avoir confiance en ceux qui l'ont appelé. Autrement, il ne se serait pas rendu seul sur le parking désert d'un grand magasin à une heure aussi tardive. Pour le moment, les enquêteurs de la PJ de Nivelles semblent privilégier l'hypothèse d'un "règlement de comptes dans le milieu des jeux". Mais ce n'est qu'une théorie parmi d'autres. Car, si le cafetier ne cachait pas que les appareils de bingo lui rapportaient plus que les consommations débitées dans son établissement, il fréquentait aussi et depuis longtemps un milieu interlope. Il y a quelques années, des témoins l'ont vu à L'Equipe, une boîte proche de l'avenue Louise, à Bruxelles, en compagnie de comparses de Patrick Haemers. A la même époque, Zerbib fréquentait de nombreux noctambules, dont l'un deviendra dealer d'héroïne et apparaîtra, plus tard, dans l'enquête sur l'assassinat de l'ingénieur commercial de la FN Juan Mendez.
Autre piste possible: le patron du Roi d'Espagne aurait peut-être été abattu au cours d'une "explication" qui aurait mal tournée avec des truands yougoslaves. Car Zerbib fréquentait également des "caïds" du milieu albano-yougoslave de Bruxelles. A ce propos, il semble qu'il aurait eu une altercation avec des membres de leur entourage et qu'il les aurait mis à la porte de son établissement. Selon d'autres théories, ces mêmes Yougoslaves n'auraient pas trop apprécié que le cafetier entretienne de bons contacts avec des membres de la BSR et de la PJ.
En tout cas, pour le moment, les interrogatoires se poursuivent à un rythme soutenu à la PJ de Nivelles. Amusées ou hautaines, les figures du "Tout-Uccle" défilent au commissariat de la rue de Soignies pour y être entendues. Outre les proches de la victime, on y a vu, pêle-mêle, d'autres gérants de débits de boissons, un conseiller en transactions immobilières honorablement connu et qui était assez lié à Zerbib, un ex-détective privé, des commerçants de la Bascule...
Par ailleurs, à la 23e brigade de la PJ, la brigade à compétence nationale de la police judiciaire, où Zerbib était connu de plusieurs inspecteurs et commissaires, un ex-agent immobilier (il est en faillite) dont la soeur fréquente des truands originaires de l'ex-Yougoslavie, a récemment été entendu sur les menaces dont sa famille serait l'objet. Et sur Michel Zerbib.
Bron: Le Vif/L'Express | Serge Dumont | 4 Augustus 1995
Rebondissement dans l'enquête sur l'assassinat du restaurateur ucclois Michel Zerbib, le 19 juillet dernier, sur le parking du Bricocenter de Waterloo (voir Le Vif/L'Express du 4 août). En effet, les policiers de la PJ de Nivelles ont découvert que Zerbib et l'un de ses employés détenaient un important stock d'armes. Parmi celles-ci: des grenades à main et des mitraillettes de type "Ingram". Du matériel de professionnel.
Zerbib cachait aussi des lingots d'or fondus, des bijoux sans doute volés ainsi qu'un stock de cartes d'identité vierges. Ce qui démontre qu'il faisait au minimum du recel. Pourtant, le restaurateur passait pour "un garçon un peu macho mais plutôt inoffensif". Or Zerbib, qui se vantait présomptueusement de travailler pour le Mossad, le service secret israélien, était surtout un informateur de la 23e brigade de la PJ, qu'il a notamment tuyautée à propos de "braqueurs" yougoslaves qui ont récemment attaqué un agent de change. De là à penser qu'il a été abattu pour cette raison, il n'y a qu'un pas. En tout cas, après l'arrestation de ces truands, Zerbib, qui se sentait menacé, a porté une arme durant quelques semaines. Ce qui ne lui a manifestement pas servi à grand-chose.
Bron: Le Vif/L'Express | 11 Augustus 1995