Zijn advocaat Didier De Quévy omschrijft hem als "intelligent, koelbloedig, berekenend, zeer sympathiek, een heer".
“Un homme intelligent, ayant du sang-froid, poli, un gentleman”
"Intelligent, beaucoup de sang-froid, calculateur, très sympathique, un gentleman." C’est la description que fait Didier De Quévy de Francis Verzar, perquisitionné jeudi passé en France dans l’enquête sur les tueries du Brabant.
Le célèbre pénaliste a défendu Verzar en 1991, jugé à Liège avec Eric Lammers pour l’assassinat trois ans plus tôt de deux bijoutiers à Anvers.
C’est ici qu’il faut rappeler qui est Lammers, surnommé la Bête. Eric Lammers, c’est le type qui sourit continuellement. Il a appartenu au WNP, cette milice d’extrême droite dont le chef, Paul Latinus, dit le Maréchal , fut retrouvé pendu à du fil de téléphone dans la cave de son habitation en Brabant wallon la veille d’un rendez-vous avec la police judiciaire. Lammers, qui le tenait pour une balance, l’a traité de “rat”. Au WNP, on s’entraînait au tir dans les bois de Hourpes et de Ronquières, deux lieux courus par les tueurs.
Parlez-en à Lammers, comme le fit notre consœur Martine Ernst (RTBf) en 2014, vous le verrez sourire. Cela fait 40 ans que les enquêteurs tournent périodiquement autour d’Eric Lammers, et l’homme qui traite de “ rat” celui qui avait rendez-vous à la PJ sourit.
En 1991, ce Lammers, défendu par Me Jean-Paul Dumont, est jugé à Liège avec notre Francis Verzar pour l’assassinat des bijoutiers d’Anvers. Les jurés condamnent le premier à mort, le second à l’emprisonnement à perpétuité.
“M. Verzar s’est effondré comme une masse” , confie, hier, Me De Quévy. “Entre autres choses, M. Verzar s’y connaît en informatique et en mathématiques. Il avait calculé scientifiquement qu’il serait acquitté. Malheureusement, là, il se trompait.” Avec son confrère Patrick Houyoux, Me De Quévy avait pu lui obtenir les circonstances atténuantes, ce qui tenait du miracle. “Les circonstances étaient horribles et l’on sentait dès le départ les jurés décidés à condamner alors qu’il y avait pour M. Verzar des possibilités d’acquittement. Il n’y avait pas grand-chose contre lui, aucun indice matériel, et M. Verzar n’était accusé par personne.”
Eric Lammers a purgé 17 ans; Verzar, 11. “Rarissime”, concède, hier, Me De Quévy. “M. Verzar est intelligent. Il a effectué seul les démarches, sans mon aide”, et est sorti en 2001. Le pénaliste fut donc fortement surpris, quelque temps plus tard, de le rencontrer, par hasard, dans un cocktail à Uccle. “‘Vous ne vous souvenez pas de moi?’ Je reconnais mon client, que je croyais toujours en prison, et m’entends dire : ‘M. Verzar, vous êtes déjà là?’”
En mars 2007, le même Francis Verzar tombe cette fois dans une affaire de mœurs et de proxénétisme où il est question de films porno et de femmes fouettées. “Le tribunal a acquitté M. Verzar, précise Me De Quévy. Tout reposait sur des accusations peu crédibles, une affaire de basse vengeance.”
Pourquoi revenir à Verzar? Selon des sources, les enquêteurs ont trouvé, dans un agenda lui appartenant, l’identité de quelqu’un qui possédait, dans les années 1980, une voiture dont l’immatriculation, copiée, a été fixée sur une VW Golf utilisée par les tueurs en 1983 : leur première, celle volée à Ohain sur le parking du restaurant Les Trois Canards, ensuite utilisée pour le fait d’Anderlues (un couple de bijoutiers tués, autres que ceux d’Anvers), enfin abandonnée par les auteurs dans le bois de Hourpes (voir ci-dessus : sûrement encore un hasard?).
Didier De Quévy décrit Verzar comme “issu d’un milieu bourgeois tout à fait honorable, très sympathique, poli, un gentleman, ayant du sang-froid, calculateur, très intelligent, sûr de lui”. Quant au physique, “très grand (vendredi, nous mentionnions 2 mètres) , mince, avec de petites lunettes”.
En revanche, le ténor des assises réfute que Francis Verzar boite. “J’ai le souvenir lointain d’un accident de moto mais, à supposer qu’il boitait, c’était imperceptible.” Un passionné de tir? D’armes? “Ce n’est pas le souvenir que j’ai.” Cela dit, c’est un fait que les policiers français ont trouvé une grenade et des munitions la semaine passée.
Il n’a jamais été question d’arrêter Verzar; la juge Martine Michel ne le demandait pas. L’homme n’est pas suspecté de participation directe.
Mais il y a des règles: on effectue une perquisition au domicile des personnes qui paraissent avoir participé aux faits incriminés ou détenir des pièces, informations ou objets, relatives à ceux-ci. Francis Verzar est le dernier nom à apparaître. Le Belge de 57 ans est serein, pas du tout aux abois. Il n’a pas contacté son ancien avocat, précise ce dernier.
Au moins 28 personnes furent tuées entre 1982 et 1985 par les tueurs du Brabant.
La Dernière Heure | Gilbert Dupont | 13 Juli 2020
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