Walter De Bock - archieven
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Tijdens het verhoor kon Weil op een bepaald moment ontsnappen. Een ambtenaar van de staatsveiligheid, afdeling contra-spionage, zou daarbij schoten hebben afgevuurd in volle Luxemburgstraat tussen 18 en 19u 's avonds. Deze agent was destijds lid van de Cepic geweest en had later de dienst verlaten nadat R""'aes hem over dit lidmaatschap ter verantwoording had geroepen. Hij treedt" ;u op als getuige van baron de Bonvoisin in diens klacht tegen Raes (bedoeld: Michel Dufrane-wdb). (bron: Hilde Geens in Humo van 25.2.88)
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In zijn brief dringt Saels tot driemaal toe aan op het getuigeverhoor van Dufrasne.
In de eerste bijlage komen de namen voor van de volgende ambtenaren van de Sûreté: Michel Dufrasne, Christian De Roock, Joseph Kausse, Victor Massart, André D'Hooge, René Bol, Bonnay de Nonancourt, Félix Janssens, Luc Delvoye en Théo Van Keymolen.
Eerstaanwezend kommissaris lste klas René Bol kreeg, evenmin als Massart, inzage van de rapporten van Smets ivm. extreemrechts om veiligheidsredenen.
Théo Van Keymolen is één van de vier leden van de CEPIC die Raes in de sûreté identificeerde.
Hij was, met Dufrane, betrokken bij de arrestatie en ondervraging van Weil.
Bonnay de Nonancourt was het hoofd van de technische sectie die werd losgehaakt van B-4. De chef van deze sectie was noodzakelijkerwijze op de hoogte van elke telefoonafluistering die zou georganiseerd zijn door de sûreté.
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5.10.83: Bonvoisin contra Raes: Getuigeverhoor de Bonvoisin voor or. Lyna:
(...)
"Vous me demandez quels sont les fonctionnaires de la sûreté qui pourraient faire des déclarations à l'appui de ma plainte et ce qui pourrait leur être demandé. Il y a tout d'abord Mr Dufrane qui pourra confirmer que les ? dont on disposait à la sûreté pourme surveiller et me nuire étaient pratiquement illimités (...) Il pourrait vous renseigner également au sujet des méthodes de provocation utilisés par la sûreté dont j'ai failli être victime lorsque Smets m'a rendu visite avec un document confidentiel intéressant le journal Pour. J'ai compris immédiatement qu'il essayait de m'inciter, en présence d'un témoin, à utiliser ce document"
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23.1.84: dossier BdB contra Raes: getuigeverhoor Michel Dufrane:
- Dufrane (né à Uccle en 1950, gehuwd met Danielle Dubay, beroep: fabricant de maquettes) verklaart o.m.
"Je suis entré à la sûreté en 1976. J'ai été directement à la brigade du contre espionnage. J'ai ensuite été à la protection des personnalités de la fin '77 jusqu'en juin de '78. Le 2.6.78 j'ai de nouveau été affecté à la brigade de contre espionnage. En '82 j'ai été convoqué par mr. Raes qui m'a demandé s'il était exact que j'étais membre du Cepic. Je lui ai répondu qu'effectivement j'étais membre de ce groupement depuis 1978. Mr. Raes a alors fait pression sur moi pour que je donne ma démission et, à titre de sanction, m'a renvoyé au service protection."
"Il était bien connu au sein de la Sûreté que s'il y avait des fuites, elles ne pouvaient provenir que de Christian Smets. Smets avait ceci de particulier qu'il était en rapport à la fois avec des gens d'extrême-droite, comme Lecerf et Mercier, et également avec des gens du journal Pour. Il utilisait l'extrême-droite contre l'extrême-gauche et inversément. Le bruit courait ainsi que c'était lui qui avait utilisé le Front de la Jeunesse pour détruire le journal Pour."
"Au moment où on m'a cherché des ennuis à moi, quatre des dirigeants de la sûreté m'ont assuré en me disant qu'ils savaient bien que je n'avais rien à me reprocher au sujet des fuites mais que celles-ci étaient dues à Smets et ses méthodes. Une toute nouvelle section a d'ailleurs été créée pratiquement pour lui, la section 'Spécial P', qui a accès à toute la documentation de la sûreté et qui peut demander le concours de tous les chefs de brigade. Smets est un homme qui cherche d'ailleurs les coups d'éclat, qui n'est pas regardant en ce qui concerne les méthodes utilisées. Quand une affaire a échoué dans son optique, comme l'affaire Graindorge, il faut qu'il en trouve une autre pour redorer son blason."
"Quant à M. de Bonvoisin, je ne l'ai pratiquement jamais rencontré quand j'étais membre du Cepic. J'ignorais même qu'il en était le trésorier."
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11.5.87: Kausse, Massart, Dufrane en Estiévenart getuigen:
Kausse verklaart dat zijn kollega Smets over zijn infiltratie in WNP in de jaren '81-'82 nooit rapport heeft uitgebracht aan zijn dienstoversten. Dat soort infiltatie behoort, volgens hem, helemaal niet tot de nomale werkmethodes van de staatsveiligheid. Dat is de rol van de informateurs. In werkelijkheid was Smets, aldus Kausse, een sympatisant en een aktief medewerker van WNP, een kollaborateur van de neo-nazis. Kausse heeft zelf wel rapporten ingeleverd over WNP maar toen die niets uithaalden, zo zei hij, besloot hij de rijkswacht te alarmeren. Kausse beweert dat hij al lange tijd bedreigd en gevolgd wordt door extreemrechts in opdracht van zijn kollega's. Eens liet hij zich daarover ontvallen: 'Als ik het ooit nog eens merk dan draai ik me om en ik schiet erop'.
Kommissaris Victor Massart verklaart dat zijn dienst in maart '83 ontdekte dat WNP bestond. Op dat ogenblik bestonden er geen rapporten over in de staatsveiligheid, zo zei hij. Daarna vernam hij van IRC Libert dat Smets lid was van WNP en dat hij hen zelfs lessen had gegeven. Toen hij daarnaar informeerde, waren zijn dienstoversten stomverbaasd, aldus Massart. Massart heeft ook de indruk dat Smets via de bladen Pour en NEM informatie over extreemlinks aan extreemrechts doorspeelde en omgekeerd maar bewijzen daarvan heeft hij niet. Volgens Massart staat het vast dat er in de staatsveiligheid meer dan eens lekken waren waarvan WNP gretig wist gebruik te maken om de sûreté te verschalken.
Michel Dufrane, ex-agent van de staatsveiligheid, verklaart dat Smets in '82 een biezondere sectie had opgericht 'om de vuile zaakjes van de patron', Raes, op te lossen. Hij werd nadien onder druk gedwongen om ontslag te nemen.
Ook Bernard Estiévenart verscheen als getuige.
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18.5.87: Bonvoisin bezorgt hof 'Pour'- dokument van Smets:
de Bonvoisin stuurt via Saels (sedert '82 zijn advokaat) een brief aan de voorzitter van het assisenhof van Brabant, mevr. Lumen. Saels meldt in die brief dat de naam van zijn kliënt op het proces van de dubbele moord herhaaldelijk gevallen is ivm. de nota over de fiscale situatie van 'Pour' die hij destijds gekregen heeft van Smets. Dat is juist, aldus Saels, en mijn kliënt die over het repressief dossier in de zaak van de klacht tegen Raes en Smets beschikt, wenst dat ik U dit dokument bezorg. 'L'avant-dernier paragraphe a été considéré par mon client comme une provocation de la part de M. Smets, provocation à laquelle il n'a nullement cédé'.
Mijn kliënt, aldus Saels, wenst U ook het pv van getuige Michel Dufrane voor or. Lyna (dd. 23.1.84) over te maken. In dit pv verklaart Dufrane dat lekken in de sûreté alleen van Smets kunnen afkomstig zijn en dat die zijn methode van werken de provokatie is. "Quand une affaire a échoué dans son optique, comme l'affaire Graindorge, il faut qu'il en trouve une autre pour redorer son blason", aldus nog Dufrane in dit pv.
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10.88: Breydel, Dufrane, De Reys, Teichmann, de Jonghe d'Ardoye à Ixelles:
Lors des élections communales à Ixelles figurent sur la liste du bourgmestre Albert Demuyter quantité de candidats dont les liens avec l'histoire de l'extrême-droite sont notoires:
Le vicomte Yves de Jonghe d'Ardoye (1953 ° ), échevin sortant et 4ième sur la liste, a été vers 1968 actif au JBJ de son ami Jean Breydel avec Christian Vanden Boeynants, dans les années 75/80 directeur des conférences du CEPIC, en '76 élu conseiller communal sur la liste PSC de Teichmann, en '77 attaché au cabinet de VDB, en '80 membre du comité de l'arrondissement de Bruxelles du PSC et en '86 vice-président du conseil provincial du Brabant pour le PSC. Depuis lors, il est passé au PRL. Sa soeur Michèle s'est mariée, en 1967, avec le frère de Benoit de Bonvoisin.
Le docteur Paul Teichmann (1928 ° ), le lOème candidat de la liste est un échevin sortant qui appartient depuis mai '87 au groupe du bourgmestre venant du PSC. Il a quitté ce parti parce que, selon lui, le président Deprez a saboté le gouvernement Martens-Gol pour le remplacer par une alliance avec les socialistes qui mènera à l'éclatement du pays.
Teichmann a été un sympathisant de l'OAS et un dirigeant d'organisations d'extrême-droite dans les années '60 (dont le MAC, Jeune Europe et Révolution Européenne avec Emile Lecerf et Jean Breydel). Ancien Lt.colonel médecin de réserve et ancien ceinture noire de judo. Il est gestionnaire d'une polyclinique. Teichmann est conseiller communal depuis 1970 et vice-président du Foyer Ixellois depuis '85. Il est père de 7 enfants. Dans un tract électoral Teichmann appuie spécialement la candidature de Michel Dufrane.
Le comte Thierry de Looz-Corswarem (1932 °), échevin PRL sortant en conseiller communal d'Ixelles depuis 1964, est le 6ième candidat de la liste. Lui aussi est un transfuge du PSC et dans un tract électoral il traîte le président du PSC, Gérard Deprez, de gauchiste. En '88, de Looz se présente comme membre de l'association des 'Descendants des Membres du Congrès national' et de la Ligue des Vétérans du roi Léopold III. Il est, en outre, administrateur de la sa des Grottes de Han et de Rochefort et membre de Pro-Belgica, Bloc de la Liberté, de l'asbl 'Aide aux Réfugiés Cambodgiens', de Pro Vita et administateur de l'asbl 'Promo-J-XL'.
Michel Dufrane (1950 ° ), est membre du PRL et 32ième candidat sur la liste. Ancien membre du CEPIC avec son ami Jean Breydel à partir de '78, il fut inspecteur à la sûreté de l'état entre '76 et '84. Dufrane a joué un rôle très actif dans les déboires de la sûreté avec l'extrême-droite à l'intérieur comme à l'extérieur de ce service. Il est le témoin principal du baron Benoit de Bonvoisin dans sa campagne contre "les agents du KGB à la direction de la sûreté" (Raes, De Vlieghere, Smets).
Grégory De Reys (1940 ° ), le 35ième candidat sur la liste, est expert comptable et fiscal. Il apparaît, avec sa femme Nicole Schils, à partir de '86 dans l'administration de la revue d'extrême-droite d'Emile Lecerf, Europe Magazine. En juillet '86 il négocie avec les créanciers le report de la mise en faillite de la société éditrice de la revue, la s.a. CIDEP par le tribunal de commerce. Ensuite, en 87, lui et sa femme apparaissent parmi les actionnaires importants de la revue en collaboration avec l'ancien patron de presse Maurice Brébart. Déjà en '85 Mme Nicole De Reys-Schils était devenue l'administrateur délégué de la revue.Lors des élections d'octobre '88, il est soutenu en tant que candidat par l'Europe Magazine. L'homme est, depuis plusieurs années, dans la mouvance libérale de la capitale puisqu'il travaille pour la mutualité 'Le Bleuet'. Il se défend d'appartenir à l'extrême droite, son père ayant été exécuté par les Allemands en 1940.
Le chevalier Jean Breydel (44 ° ), le 39ième candidat sur la liste, fut vers 1970 le dirigeant du JBJ après avoir un militant de divers mouvements d'extrême-droite dans les années '60 avec Emile Lecerf.
Breydel a toujours été, avec son ami Benoit de Bonvoisin, un confident de Vanden Boeynants qui l'a nommé, en '76, secrétaire-général du CEPIC et, par la suite, architecte au ministère de la Défense Nationale. Dénoncé par la sûreté, dans la fameuse note de la sûreté de '81 pour ses liens avec l'extrême-droite, il entre en rupture avec le PSC à partir de la fin '82. Breydel devient ensuite un des dirigeants du nouveau parti d'extrême-droite, le PLC, avant d'entrer au PRL ou il devient le conseiller du président Louis Michel. Breydel n'a jamais renié ses sympathies pour les idées et les hommes d''extrême-droite parmi lesquels il compte beaucoup d'amis.
Détail piquant: sur la liste du bourgmestre Demuyter figure à la 14ième place Mme François Jottard (1951 ° ), conseiller PRL sortant, qui est depuis 14 ans la secrétaire personnelle de Jean Gol et qui est aussi chef de groupe du bourgmestre au conseil communal. Comme on sait, Gol a eu beaucoup de problèmes avec la campagne subversive de l'extrême-droite contre la sûreté au ministère de la Justice, surtout avec le Nouvel Europe Magazine de De Reys et avec Benoit de Bonvoisin, l'ami de Breydel et Dufrane.