Hieronder nog een artikel uit het archief van Le Soir:
Crimes impunis (3/9) - Willy Pans, le 15 août 1985, à Wavre Abattu de sang-froid à Walibi L'ombre des tueurs du Brabant
Eddy Meeùs, le directeur de Walibi qu'il a conçu et réalisé avec une obstination exceptionnelle et un réel talent, est un homme heureux en ce début d'après-midi du 15 août 1985, jeudi de l'Assomption. Le soleil est radieux et la foule continue de se presser à l'entrée du parc d'attractions qui, en fin de journée aura recensé quinze mille visiteurs. La recette sera bonne. D'ailleurs, Intergarde est déjà venu à deux reprises enlever une partie de la recette afin de la mettre en lieu sûr, une opération que l'ancien grand propriétaire de centaines d'hectares de quinquina au Congo a menée à bien durant plus de sept ans avec ses fils avant de faire appel à un service spécialisé dans le transfert de fonds.
Intergarde intervient selon le rythme des entrées et la quantité d'argent encaissée. La société a opté pour une certaine discrétion. A l'époque, les fourgons blindés ne roulent ni le week-end ni les jours fériés. A supposer que l'on y ait recours, ils ne viendraient qu'une fois par jour à Walibi, ce qui postulerait l'obligation de stocker une importante quantité d'argent et de susciter la convoitise. Brusquement, cinq coups de feu claquent à l'entrée du chemin d'accès à une porte d'entrée arrière, près du parking réservé au personnel.
Willy Pans, né le 22 avril 1949, célibataire, domicilié 66, rue du Dernier Patard à Baisy-Thy, qui est venu chercher la (troisième) recette de la journée, s'effondre alors qu'il s'apprête à regagner sa voiture. Son agresseur s'enfuit en emportant la cassette qui contient environ 1,3 million de francs (32.500 euros). Avec ses deux complices qui ont partagé avec lui un repas frugal en attendant l'arrivée du transporteur de fonds, il s'enfuit à bord d'une voiture qui sera rapidement retrouvée dans un parking de Louvain-la-Neuve.
Le trio a donc passé un certain temps à flâner et à feindre un pique-nique quasi familial dans un endroit pourtant inhabituel. La présence de ces hommes à un endroit insolite n'a pas échappé à quelques visiteurs qui associeront leurs souvenirs pour aider à l'élaboration du portrait-robot d'un des agresseurs, un homme âgé de 30 à 35 ans, de corpulence athlétique, au visage allongé, nez fin, cheveux foncés tombant sur les oreilles avec mèche sur le front, lunettes à monture foncée rectangulaire.
L'espace de quelques heures, le juge d'instruction Christian Baeyens et ses enquêteurs croiront détenir deux des auteurs de l'agression. Une piste sérieuse les a menés dans le Namurois où ils effectueront plusieurs perquisitions et procéderont à des auditions serrées. Le 20 août, les suspects pourront établir leur bonne foi, l'un d'eux exhibant un ticket de train l'ayant, le jour des faits, mené à un motocross où des dizaines de personnes affirmeront l'avoir vu.
En 1990, le dossier fera l'objet d'une ordonnance de non-lieu, mais la commission parlementaire bis installée à propos des tueries du Brabant recommandera de la rouvrir. Il sera confié au juge d'instruction Georges Lobet qui y travaille toujours.
L'ombre des tueurs du Brabant
L'attaque de Walibi a lieu peu avant les dernières tueries dans les Delhaize de Braine-l'Alleud, d'Overijse et d'Alost attribuées à la bande dite des tueurs fous du Brabant. Puisque l'on ne peut négliger aucune piste, certains tentent d'opérer des comparaisons avec la manière de procéder des tueurs de Wavre. L'agression a été préparée avec minutie. La Honda Quintet, à bord de laquelle les trois hommes sont arrivés à Walibi et qui a été retrouvée quelques heures plus tard dans un parking de Louvain-la-Neuve, a été volée en 1983 dans l'agglomération bruxelloise.
Rien ne prouve cependant que les voleurs soient les assassins. Le soir du 15 août 1985, les enquêteurs découvrent près de la sortie du parking de Walibi une Renault 4 volée le 21 novembre 1984 à Bruxelles. Devait-elle être utilisée comme véhicule de secours en cas d'anicroche ? En tout cas, elle est dotée de fausses plaques pressées avec la même matrice que les "doublettes" qui équiperont la Mercedes 44 utilisée par l'ancien gendarme Bouhouche lors de son arrestation en 1986.
Willy Pans a été abattu de cinq balles. La première a déchiré le coeur et le foie, les quatre autres ont été tirées dans la tête alors que le malheureux s'est vraisemblablement déjà écroulé. L'expert en balistique déterminera que les balles portent les traces d'un canon de pistolet HKP 7.
L'arme ne sera pas retrouvée, mais les enquêteurs apprendront que deux HKP ont été achetées en 1984 chez un armurier luxembourgeois abusé par une fausse licence présentée au nom de Roger Van Vliet, un nom d'emprunt qui apparaîtra sur les faux documents émaillant le dossier des ex-gendarmes Bouhouche et Beijer. La froide détermination du tueur ainsi que le recours à des procédés précis de vol et de maquillage de voitures ont donc fait penser à une possibilité de relation entre l'assassinat de Willy Pans et les sinistres exécutions des tueurs fous.
Cette éventualité n'est pas entièrement satisfaisante dans la mesure où ces derniers se contentaient habituellement de quelques kilos de café, de bouteilles d'huile ou d'alcool. A Walibi, on a tué pour voler la recette...
Bron: Le Soir | Jean Vandendries | 16 Juli 2003
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