Topic: Groep G
Professor dr. A. Masset heeft een excellent boek uitgegeven: "L'enquête criminelle sur les tueurs du brabant". Opmerking: ik heb de initialen veranderd om de leesbaarheid te verhogen! Maar met vraagteken want ik weet het niet 100%.
II.5 Axe de Recherche Lekeu
1. Remarque preliminaire
Cet axe de recherche s'intéresse à la personnalité de Marcial Lekeu, ancien gendarme, qui a pris la fuite vers les Etats-Unis, en Floride, le 22.08.1984. Cet axe de recherche tente de faire la lumière sur l'éventuelle implication du groupe G qui aurait été constitué au sein de la gendarmerie. Cet axe de recherche, coté au dossier sous la référence F27, comprend 4 cartons, CA 71, 72, 73 et 110, et est constitué de 356 pièces.
CA52, pièce 302, PV, CBW du 23.03.1993
CA52, pièce 305, CBW, PV 25594/93 du 12.05.1993
2. Analyse du Dossier
Apparition de Lekeu
La première pièce de ce dossier est constituée par un PV de trans mis du dossier de Termonde à Charleroi du 02.02.1989. (52) En effet, cette partie de l'enquête a essentiellement été effectuée par la cellule Delta de la BSR de Termonde dans le cadre des faits commis à Tamise, à savoir le cambriolage de la société textile Wittock- Van Landeghem, avec meurtre du gardien de nuit, et vol de 7 gilets pare-balles à Tamise le 10 septembre 1983.
Les enquêteurs de la cellule Delta ont attiré l'attention (53) du juge d'instruction Troch sur les déclarations d'un certain V(an Binst??) qui affirmait avoir, en octobre 1983, conduit son comparse L[Louvaert??] à un endroit situé au-delà de Marche-en-Famenne. lis auraient amené 2 gilets pare-balles chez une personne qui était alors gendarme. Le gendarme en question a pu être identifié comme étant Martial Lekeu, habitant à l'époque à Vaux-sur-Sûre. Avant son affectation à la brigade de Vaux-sur-Sûre, Lekeu était membre de la BSR de Bruxelles. Il ressort des informations recueillies que Lekeu avait des sympathies très prononcées pour l'extrême droite. (54) Les renseignements recueillis sur Lekeu sont très négatifs.(55) Après la perception d'une importante somme d'argent, près d'un million, la familIe Lekeu, à savoir Martial Lekeu, son épouse et les 4 enfants, ont quitté tout à fait inopinément la Belgique pour se rendre aux USA, en Floride, le 22.08.1984.
Il ressort de recherches complémentaires que Lekeu, sans l'autorisation de ses supérieurs, est allé en Espagne, à la Costa Brava, pour 3, 4 jours, en compagnie de 3 autres personnes en septembre 1983 (56) et qu'il y avait posté une carte postale adressée au personnel de la brigade de gendarmerie de Vaux-sur-Sûre; ladite carte postale était oblitérée à la date du 13.09.1983; les enquêteurs trouvent cet envoi suspect, comme fait pour se justifier, l'attaque à Tamise ayant eu lieu le 10.09.1983. (57) La cellule Delta a vérifié les registres de renseignements que Lekeu tenait en tant que gendarme et qu'il devait remettre au district de gendarmerie de Bastogne; dans un de ces registres, la cellule Delta a découvert une sorte de manifeste du groupe G, groupement d'extrême droite constitué au sein de la gendarmerie.
Apparition du groupe G (58,59)
Une des pages de ce carnet parle de la formation d'un noyau à l'intérieur de la gendarmerie et commence par: "le but premier de notre groupe con siste à former un noyau solide d'hommes résolus au sein du corps de gendarmerie, seul organe de police
Ch. F27, CA 71, pièce I
Ch, F27, CA 71. pièce 3, PV BSR Tennonde, 101423/88 du 29.11.1988
Salut SS, revues WNP et Front de la Jeunesse, cf. Ch, F27, CA 71, pièces 25, 33,44 et 73 bis
Ibidem, pièces 4, 6,8,24,33,37 (détournement), 68 (dossier disciplinaire)
Ch, F27, CA71, pièces 11,27,28 et 32
Ch, F27, CA71, pièce 8, BSR Termonde, PV 101560/88 du 07.12.1988
Découverte du carnet: Ch, F27, CA 71, BSR Termonde, PV 100078/89 du 20.01.1989, pièce 49, * 56
Détails: idem, PV 83/89, pièce 40, * 55
Fin pag 50
Debut pag 51: Nationale. Il nous faut un régime fort et des hommes compétents aux rênes du pouvoir". La cellule Delta, ayant pris contact avec le coordinateur national, le colonel de gendarmerie Michaux, est informée que des données sont déjà connues sur le groupe G puisqu'existe déjà un rapport Tratsaert, (60) rapport transmis par la voie hiérarchique selon ibidem pièce(65). Ce rapport Tratsaert précise que les contacts et les réunions en octobre 1976 ont eu lieu entre les gendarmes Lekeu, Miévis, Maquet, Galetta, Ponchelet et le membre du Front de la Jeunesse Francis Dossogne. L'adjudant Tratsaert est entendu sur les circonstances de rédaction de son rapport du 22.10.1976. (61) Il est un moment affirmé que Lekeu aurait eu des liaisons avec Maud Sarr, ce que celui-ci dément. (62)
Audition des membres du groupe G
Les enquêteurs de la CBW et le juge d'instruction Lacroix ont entendu les différents membres connus du groupe G, à savoir:
Didier Miévis (63): ce gendarme a été, sur sa demande, muté au district de Nivelles, ou il est devenu le secrétaire du capitaine Duteme, l'officier qui à l'époque dirigeait l'enquête sur les tueries du Brabant; Miévis a été écarté de cette enquête par la suite, dès que son appartenance au groupe G a été révélée. (64)
Thierry Maquet (65): celui-ci a été gendarme avec Bouhouche et ensuite Miévis au BCO de Bruxelles.
Devillet Bemard (66): celui-ci a quitté la gendarmerie pour entrer à la police judiciaire de Bruxelles; il souligne les contacts entre Lekeu et François.
Francis Dossogne (67): celui-ci n'est pas gendarme mais responsable du Front de la Jeunesse.
J-L Galetta (68): celui-ci, gendarme, nie avoir été membre du groupe G.
Ponchelet Daniel (69): soutient avoir peu connu Miévis et Lekeu et ne pas avoir fait partie du groupe G.
La cellule Delta interrogera également les gendarmes Balfroid, Bihay et Gosée, membres de la BSR de Wavre, qui participaient aux enquêtes sur les tueries du Brabant (70), notamment surles éventuels contacts entre Lekeu et les membres de la BSR de Wavre.
60: idem, pièce 49Q, *55
61: CA71, pièce 50, BSR Termonde, PV 100082/89 du 20.01.1989, *57
62: CA71, pièce 52 el CA72, pièce 120
63: CA72, PV BSR Termonde 100282/89 du 01.03.1989, pièce 85, * 59 + CBW, PV 23075/89 du 11.10.89,pièce 231
64: Ibidem, pièces 85 el 101
65: PV, BSR Termonde 100251/89 du 03.03.1989, pièce 92
66: PV 281289 du 03.03.1989, BSR Termonde, pièce 91
67: PV266/89 du 02.03.1989, pièce 90
68: PV 280/89 du 04.03.1989, pièce 138 + pièce 231, CBW, 23075 du 11.10.89
69: PV 290/89 du 04.03.89, pièce 93
70: BSR Termonde, PV 100283, 296 el 305/89 des 6, 7 el 8.03.1989, pièces 94, 95 el 106
Implication de L[ouvaert?]
Durant l'année 1984, devant différents services de police, le nommé V[an Binst?] avait affirmé que L[ouvaert??] lui avait révélé sa participation aux attaques du Colruyt de Nivelles, au meurtre de Van Camp à Ohain et aux faits de Beersel, et de Tamise. L[ouvaert??] est décédé d'une overdose. V[an Binst??] rétracte ces précisions sur la participation de L[ouvaert?], dans une audition de 1989(71). V[an Binst??] confirme cependant avoir eu le rendez-vous dans les Ardennes avec Lekeu mais non pas pour une remise de gilets pare-balles. Dans une nouvelle audition, V[an Binst??] raconte que ce serait Rage Maroun qui aurait donné 2 vestes pare-balles au gendarme Goffinon de la BSR de Bruxelles.(72)
Audition du commandant François
Le commandant François, de la brigade spéciale des stupéfiants, est entendu pour avoir été jadis en contact avec Lekeu; leurs contacts étaient d'abord professionnels puis amicaux ; il ignore tout des mouvements d'extrême droite.(73)
Conversation téléphonique Lekeu Juge d'InstructionTroch CA72, PV Juge d'instruction Troch, 08.03.1989, pièce 122, * 61
Le 8 mars 1989, a lieu une longue conversation téléphonique entre le juge d'instruction Troch et Marcial Lekeu. Pour ce qui concerne le groupe G, Lekeu confirme l'existence du groupe G dès 1976, comprenant un volet politique qui consistait à répandre la terreur dans le pays en organisant un mouvement d'extrême gauche qui commettrait des attentats, ainsi qu'un volet banditisme, seule chose dont il avait à s'occuper, à savoir la formation de jeunes; il précise, lorsqu'il a eu connaissance des premiers faits du Brabant walion, qu'il y a vu les plans du groupe G. Lekeu affirme que Bouhouche et Beijer faisaient partie du groupe G. Il précise n'avoir plus eu aucune nouvelle du groupe G après son départ de la BSR de Bruxelles en 1979.
Audition de l'adjudant Goffinon
L'adjudant Goffinon de la BSR de Bruxelles détaille ses contacts avec Hage Maroun, ce dernier ayant dénoncé V[an Binst?] et L[ouvaert?] pour certaines tueries du Brabant; il s'explique également sur la personnalité de Lekeu, de Bouhouche et de Beijer.(74)
Audition de Hage Maroun
Ce libanais, marchand d'armes, explicite ses contacts avec l'adjudant Goffinon, avec L[ouvaert?] et V[an Binst?], et nie avoir remis des vestes pare-balles à Goffinon(75 ).
CAn,CBW, PV 22475/89du 30.01.1989, pièce 80, * 58
CA72, BSR Termonde, PV 100308/89 du 09.03.89, pièce 107, * 60
CA 72, PV BSR Termonde, 100311/89 du 09.03.1989, pièce 108
CA 72, BSR Termonde, PV 100350 el 351/89 du 16.03.1989, pièces 125, 127 el 149
PV de la BSR Termonde, n° 367/89 du 16.03.1989, pièce 126
fin pag 52
Audition de Bouhouche
Madani Bouhouche est entendu par la BSR de Termonde pour ses relations avec Lekeu et Beijer; il affirme avoir connu Lekeu à la BSR de Bruxelles en 1977, alors que tous deux y étaient, et affirme ne pas être au courant du groupe G et a fortiori de ne pas en avoir été membre ni avoir sympathisé avec des mouvements d'extrême droite. (76) Les pièces 130 à 180, reprennent diverses auditions, par la cellule Delta de personnes ayant appartenu à l'extrême droite, notamment Michel Libert, Francis Dossogne, P(?), présenté comme un informateur pour certains faits attribués aux tueurs du Brabant, Barbier, D, L, mère de Latinus: mise à part l'audition de Dossogne, ces auditions ne nous apprennent rien sur la personnalité de Lekeu. Les enquêteurs vérifient également si une clé retrouvée à Ronquières ne serait pas une clé qui s'adapterait sur le bureau de Lekeu à la gendarmerie de Vaux-sur-Sûre. (77)
Audition de Robert Beijer
Robert Beijer soutient avoir peu connu Lekeu lorsqu'ils étaient à la BSR de Bruxelles et nie être membre du groupe G. (78)
Etats de service de Lekeu
La cellule Delta a relevé les états de service de Lekeu les jours ou ont été commis les tueries du Brabant: on relève que Lekeu n'était pas de service le jour des attaques à Tamise, au Colruyt de Nivelles et du meurtre du restaurant des "Trois Canards".(79)
Entretiens Lekeu - journaliste Dupont
En février 1989, le journaliste Gilbert Dupont, de la Dernière Heure, a eu plusieurs entretiens en Floride avec Lekeu à Orlando; à son retour, le journaliste a été entendu par le juge d'instruction Troch.(80) Lekeu a précisé au journaliste que Beijer et Bouhouche faisaient partie du groupe G.
Audition de Lekeu à Atlanta (81)
Martial Lekeu a été entendu à Atlanta les 30, 31 août et Ier septembre 1989 par les juges d'instruction Lacroix et Troch dans le cadre d'une commission rogatoire internationale. Lekeu a déclaré à I'époque avoir eu des opinions d'extrême droite et même avoir rendu visite à Degrelle en Espagne. Le "Front de la Jeunesse" recherchait des moyens pour
CA72, BSR Terrnonde, PV 100362/89 du 17.03.1989, pièce 129, * 62
pièce 169
CA 73, BSR Terrnonde, PV 100546/89 du 09.05.1989, pièce 191, * 63
CA73, BSR Terrnonde, PV 100897/89 du 08.08.1989, pièce 203
CA 72, PV Juge d'instruction Troch, 14 et 15.03.1989, pièces I \7 el [21; surles articles de la Dernière Heure voyez pièce 113i el suivanles.
CA 73, Juges d'instruction Lacroix el Troch, 30, 31.08 el 01.09.1989, pièce 204-205, * 21
Renforcer le pouvoir de la gendarmerie dans l'optique d'un Etat fort; c'est ainsi qu'il a affirmé avoir été chargé en 1977 de recruter de jeunes criminels et de les préparer à certaines actions, via l'asbl AJA qui a tenu un "camp" nature à Barvaux. (toutes les auditions menées avant cette déclaration de Lekeu infirment pareille dimension de cette asbl.) Comme alibi pour les faits commis à Tamise, Lekeu invoque le fait qu'il se trouvait alors en Espagne.
Concemant le meurtre de Van Camp au restaurant "Les trois Canards", Lekeu a déclaré avoir rencontré Van Camp dans un restaurant de Bruxelles, "Le vieux Berchem", ou Van Camp était en compagnie de membres du CEPIC dont le baron de Bonvoisin. Les précisions données par Lekeu ont fait l'objet d'une série de devoirs d'enquête au retour des juges d'instruction d'Atlanta, notamment l'identification et l'audition des personnes citées par Lekeu.
Il en fut notamment ainsi avec:
Les exploitants du "Vieux Berchem" (pièces 211 à 213);
L'audition de W[...], président de l'asbl AJA, dont Lekeu fut membre actif, et qui avait pour objet d'aider les enfants (pièce 222);
L'enquête sur une éventuelle relation entre Lekeu et Latinus (pièces 232 et suivantes; PV Delta 101104/89 du 12.10.1989):
Il en ressort que Lekeu confondait les faits et les personnes qu'il a connues avant 1980 avec des faits commis et des personnes impliquées dans le cadre des tueries (p.ex. pièce 272).
L'audition de L[ekeu?], membre de la Sûreté de l'Etat, parent éloigné de Lekeu avec lequel il avait quelques contacts. L[ekeu?] confirme que Lekeu lui a parlé du groupe G, et lui a confié avoir relevé une identité de schéma entre les tueries et le groupe G, et lui a indiqué que Tratsaert faisait partie du groupe G. (82)
La tentative, négative, d'établissement de liens entre Cocu et Latinus, ou entre Lekeu et Latinus, notamment par présentation de photos (pièces 279, et 336).
L'analyse de la liste des membres du Golden Eagle club , groupe de parachutistes de Bertrix dont le président était P[?]: aucune personne liée à un mouvement d'extrême droite n'y est mentionnée.
La tentative, négative, d'établissement d'un lien entre Gaston Dossogne, du milieu para-commando, et Lekeu (pièces 288 et 330).
La demande d'enquête sur les liens entre Lekeu et Vandeneynde, victime de l'attaque de Beersel, ... (devoirs échelonnés de fin 89 à 1990). De même, en 1991 et en 1996, a été tenté l'établissement des liens entre Lekeu et Bultot, ou entre Lekeu et De Bonvoisin. 83
CA 73, PV Jl Troch, 19.07.1989, pièce 251, * 64
CA 71. pièce 34C, * 54; CA 11 0, pièce 356, CB W, PV 25841/96 du 05.04.1996
Fin pag 54: 3. Conclusion axe Lekeu
Cet axe de recherche lié à la personnalité de Martial Lekeu ne met en lumière aucun élément matériel tenant à la solution des tueries du Brabant. Les déclarations de V[an Binst?] impliquant L[ouvaert?] dans certaines tueries, ont été rétractées. L[ouvaert??] est décédé par overdose. La seule liaison que fait Lekeu entre les tueries et le groupe G, dont il affirme n'avoir connu l'existence qu'entre 76 et 79, consiste en une identité de schéma, sans autre élément matériel.
L'enquête n'a pas permis de déterminer la survie du groupe G dans les années 80. Les précisions, apportées par l'audition de Lekeu à Atlanta en 1989, n'ont pas été confirmées par l'enquête ultérieure. Le dossier consulté ne nous a pas fait prendre connaissance d'un éventuel mandat d'amener ou mandat d'arrêt délivré à charge de Lekeu; il y est cependant précisé que Lekeu a été désignalé au BCS après avoir été entendu sur commission rogatoire en août-septembre 1989. Cet axe de recherche a essentiellement été développé par la cellule Delta de Termonde.