Topic: Huiszoekingen Quaregnon: Juni 1999
Tueries du Brabant: les enquêteurs chez les Gitans Perquisitions dans l'axe de la filière boraine
Une bonne soixantaine d'enquêteurs de la cellule d'enquête tueries du Brabant ont déclenché lundi matin des perquisitions spectaculaires dans trois bâtiments et dans des campements attenants, chaussée de l'Espérance, entre Quaregnon et La Bouverie, dans le Hainaut. Les fouilles de bâtiments, de caravanes et de voitures dans ce milieu gitan semi-sédentarisé ont suscité remous et énervement, sans conséquences significatives.
Ces devoirs étaient planifiés dans le cadre des enquêtes de routine qui visent à vérifier le millier d'informations récoltées et analysées par la cellule d'enquête de Jumet à la suite de la diffusion de 2 séries de portraits-robots de suspects.
L'axe de la filière boraine reste intéressant , a précisé le juge d'instruction Jean-Claude Lacroix, en rappelant qu'on se pose toujours des questions liées aux soupçons qui ont pesé sur les membres de la filière boraine acquittés en 1988 par la cour d'assises de Mons. On se souvient que, récemment, Michel Cocu, présenté comme le chef de la filière mais acquitté en 1988, reprochait aux enquêteurs de Jumet de continuer à le harceler.
Michel Cocu peut toujours être interrogé sur des faits qui n'ont pas été examinés par la cour d'assises, a commenté le juge Lacroix, évoquant notamment l'attaque contre l'armurerie Dekaise à Wavre en 1982, l'assassinat du taximan Angelou en janvier 1983 et les tueries dans les magasins Delhaize en 1985. Me Moerman, l'avocat de Cocu, réagit: Un homme a été acquitté. Je trouve indécent que son nom revienne sur les lèvres d'un juge.
En marge des perquisitions de lundi dans les campements de Quaregnon, certains ont évoqué le nom de Robert Becker, dit "Baloo", un Gitan domicilié au début des années 80 dans un campement de Jemappes, qui fut arrêté sur dénonciation de Cocu au lendemain de la tuerie chez les bijoutiers Szymusik à Anderlues, en décembre 1983. "Baloo" produisit un alibi: ce soir-là, il prenait un verre avec un policier dans un café de Flénu. Désigné par des témoins pour s'être trouvé sur les lieux d'autres tueries, il fut aussi mis hors de cause par la justice...
Les perquisitions se sont terminées par la saisie de quelques objets, dont des pièces d'armement qui sont à l'analyse, et par l'interrogatoire à Jumet de deux personnes qui ont été laissées en liberté.
Bron: Le Soir | René Haquin | 8 juni 1999