Un mystère de trente ans a été tiré au clair, dans l’enquête sur les tueries du Brabant. La provenance d’un indice matériel trouvé en septembre 1982 en forêt de Soignes a pu être déterminée.
La solution a été livrée par un internaute sur le forum des tueries, créé par la fille d’une victime. Dans la mesure où il était susceptible d’impliquer un lien avec l’étranger, cet indice, une carte plastifiée de parcage alternatif, intriguait, le terme parcage étant peu usité en Belgique. Des recherches avaient été entreprises en France, en Suisse, au Canada, en principauté de Monaco.
En 2003, le document fut montré au public, sans solution à l’époque. Au final, l’explication, en ce qui concerne la carte en tout cas, met fin à la théorie d’un lien avec l’étranger.
Il s’agissait en fait du support d’un calendrier perpétuel offert à la clientèle, “dans les années 1960 ou 1970”, dans les stations-service du réseau de distribution Esso. “Quant à savoir si l’explication fera avancer le schmilblick…” s’interroge Michel Leurquin, du site www.tueriesdubrabant.be.cx. Preuve est en tout cas faite que, trente ans après, tout reste possible.
Pour les détails: le 30 septembre 1982, les tueurs du Brabant braquent à Wavre l’armurerie Dekaise. Un policier, Claude Haulotte, est abattu. C’est le premier assassinat attribué à la bande, il y en aura 27 autres jusqu’en 1985. Les tueurs utilisent une VW Santana volée dans le showroom d’un garage à Lembeek (Brabant flamand), qu’ils abandonnèrent en feu à Watermael-Boitsfort, drève des Tumuli, près de l’étang des Enfants Noyés.
En partie brûlés, divers objets furent trouvés le mois suivant en forêt de Soignes, près du ring O et de la clinique Dr. Dercheid. Ces divers objets, ne se trouvant pas dans la voiture au moment du vol à Lembeek, y ont donc été apportés par les gens en lien avec les tueries.
Outre la fameuse carte de parcage alternatif Esso dont l’origine est donc maintenant tirée au clair, s’y trouvaient également une balance de précision, une boîte de munitions de la marque Rottweill avec l’inscription 3,75, un morceau de journal provenant d’El Pais, le quotidien espagnol, et une douzaine de bouts de papier brûlés sur lesquels on pouvait encore lire Comte, Wauthier-Braine, Sart, Lez et Soignies; le nombre 74; les mots pilori et gendarmerie à côté, et ce qu’on a longtemps cru une immatriculation incomplète: ANU.75.
Pour AnU.75, une autre interprétation est proposée: dans le jargon scout, un An U est un animateur d’unité, et “75” peut faire référence à la 75e Unité qui, à Bruxelles, correspondrait à la 75e Sea Scout, les Scouts Marins?
Bron » La Dernière Heure