Plusieurs parties civiles viennent de lancer une procédure de dessaisissement à l’encontre de la juge d’instruction en charge de l’enquête. Elles estiment que la magistrate ne s’intéresse pas assez à la piste des frères Slimane, en France. Des victimes qui peuvent aussi, désormais, compter sur le soutien d’un ancien juge d’instruction français bien décidé à “secouer” la justice belge. C’est une information RTL.
C’est probablement l’ultime investigation dans le dossier des tueurs du Brabant. Elle concerne les frères Slimane, aujourd’hui décédés, deux truands ultra-violents originaires du nord de la France et qui connaissaient très bien la Belgique. C’est l’avocat français Patrick Ramael, ancien juge d’instruction réputé, qui a obtenu via la cour d’appel de Mons l’exécution de nouveaux devoirs d’enquête. Mais selon lui, les recherches n’avancent pas. Il vient de lancer une procédure à l’encontre de Martine Michel, juge d’instruction dans l’enquête des tueurs du Brabant.
“Je perçois un manque de volonté pour ne pas dire un blocage de la part du juge d’instruction et j’ai donc décidé de saisir la chambre des mises en accusation d’une requête en évocation, c’est-à-dire en clair, dit de façon plus simple, un dessaisissement de Mme Michel qui n’accomplit pas les actes minimums qui lui sont demandés”, raconte Patrick Ramael, avocat de plusieurs parties civiles.
Le principal devoir d’enquête est l’exhumation de la mère des frères Slimane. Elle se trouve dans un cimetière de Charleville-Mézières en France. Si Thierry Slimane a été incinéré, son frère Xavier y est également enterré. Mais l’empreinte biologique de la maman donnera des résultats plus précis. Des analyses, pour l’instant, refusées.
“Il est très facile d’explorer cette piste très rapidement, de faire quelques exhumations qui sont demandées et ainsi, avec des comparaisons d’ADN, d’exclure cette piste si la juge d’instruction croit qu’elle n’est pas bonne”, estime Patrick Ramael.
Il y a un peu moins d’un an, le parquet fédéral annonçait la fin de 40 années d’investigation infructueuses. « Tous les actes d’enquête possibles ont été effectués », déclarait la procureure fédérale Ann Fransen. Un constat qui a laissé des familles de victimes dans l’incompréhension.
En 40 ans, le dossier des frères Slimane n’a jamais été exploité, alors qu’ils auraient été reconnus lors d’une des attaques. Jean-Pierre Adam, ancien commissaire de la police judiciaire fédérale, est le premier à avoir enquêté sur cette piste: “Cette piste-là était la toute première. Huit jours après la première attaque en Belgique, la banque était dénoncée sur procès-verbal. Et on n’a rien fait avec cette piste-là. Donc, moralité, cette piste-là, comme elle revient maintenant, finalement, après 40 et des ans, il y en a qui ont beaucoup à perdre”.
Contacté, le parquet fédéral ne nous a pas encore donné d’informations concernant l’exécution de la première série de devoirs d’enquête exigés par la Cour d’appel de Mons.
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