Première femme officier de l’ex-gendarmerie, Danièle Goffinet a longtemps été affectée à la section “antiterrorisme” de la police fédérale. Et, à la rentrée 2008, elle avait rejoint la “cellule de Jumet”, qui poursuit l’enquête sur les “tueries du Brabant”, lesquelles avaient fait 28 morts entre septembre 1982 et novembre 1985. Elle y chapeautait somme toute les deux chefs d’enquête “historiques”, le francophone Lionel Ruth et le néerlandophone Eddy Vos.
Or La Libre a appris qu’elle a quitté lundi ses fonctions à Jumet, sans qu’on connaisse le détail du ou des motifs qui l’y ont conduite. Le court laps de temps durant lequel elle sera restée à Jumet semble toutefois révélateur de l’existence d’un problème.
Le départ de Mme Goffinet ne devrait cependant pas affecter le fonctionnement de la cellule (dirigée au sommet par le procureur général Michaux et le juge Raynal), qui compte à ce stade treize enquêteurs. Et qui continue par ailleurs les fouilles entreprises lundi matin à Elouges (Dour), sur le terrain du défunt démolisseur-ferrailleur Daniel Blanchart. Celui-ci, marié peu avant son décès survenu en février 2008 à l’âge de 52 ans avec une dame de 26 ans, était semble-t-il fort apprécié dans son village, bénéficiant de la réputation d’un homme serviable et honnête.
Toujours est-il que les enquêteurs n’ont pas trouvé davantage d’ossements que la veille: de quoi presque former un unique squelette. Mais il y a un plus: la dentition, qui permettrait le cas échéant de faciliter l’identification de la dépouille. Par contre, pas de vêtements ni d’objets utiles à proximité.
Ceci étant, on est loin d’avoir déjà une datation du squelette, et plus encore d’avoir une idée de la cause de la mort. S’agit-il du chef des “tueurs fous”, dont on pense qu’il a pu être tué lors de leur fuite après leur dernière attaque, le 9 novembre 1985 à Alost? Ou d’un pauvre hère du XVIIIe siècle? Tout est possible.
Mais toujours est-il que les fouilles vont se prolonger: le site sera sécurisé pour le week-end et elles reprendront lundi, peut-être pour quelques jours encore en fonction d’une météo qui ne facilite pas les opérations.
Bron » La Libre