Dans une interview exclusive, le procureur général De Valkeneer répond sans concession à toutes les questions sur l’enquête. “La dernière grande chance d’aboutir dans l’enquête sur les tueurs du Brabant, c’est qu’un repenti se mette à table.” Dans une interview-vérité sur l’état de l’enquête, le procureur général De Valkeneer ne cache plus que, 29 ans après le dernier fait (8 morts au Delhaize d’Alost), trouver les auteurs tiendra d’un miracle.
L’actualité récente était pourtant prometteuse: il y a quelques mois, la piste Tinck, qui avait permis aux enquêteurs de remonter vers Libert, avait suscité beaucoup d’espoir. Pas plus tard que samedi, le commissaire Ruth avait déclaré à La Dernière Heure avoir été écarté du dossier “alors qu’on était sur la voie de la solution”.
Aucun progrès spectaculaire n’est pourtant enregistré, admet en substance le procureur général, alors que la prescription aura lieu dans moins de 8 mois: “En termes d’activités ouvertes, l’enquête ne progresse pas beaucoup.” Avec un bémol: “Il y a par contre une assez grosse activité de recueil d’informations, avec des choses intéressantes.”
Christian De Valkeneer admet que la piste Jean-Marie Tinck “n’a plus évolué” (cet homme s’était vanté d’avoir été en lien avec les tueurs du Brabant wallon). Idem pour la piste Michel Libert (une ancienne figure de l’extrême droite néonazie de ces années-là): cette piste “n’a pas non plus évolué”.
Pour Christian De Valkeneer, “dans le dossier Brabant wallon, on avancera si, à un moment donné, quelqu’un qui s’est trouvé dans la périphérie (des tueurs) parle. Et la seule façon d’amener quelqu’un à parler, c’est de lui garantir que cela n’entraînera pas de conséquences judiciaires. S’il reste une grande chance, c’est celle-là.”
Bron » La Dernière Heure