Koen Geens a répondu aux parlementaires en commission de la Justice. L’occasion d’éclairer les propos qu’il a tenu il y a quelques semaines dans la presse. Koen Geens avait déclaré sur une chaîne flamande qu’un procès devrait se tenir d’ici trois ans.
Suscitant du même coup pas mal d’interrogations sur le sens de ses propos et sur l’état d’avancement de l’enquête. De nouvelles pistes étaient-elles à l’ordre du jour? D’anciennes auraient-elles été réactivées? Fallait-il s’attendre à des arrestations rapides de suspects?
Rien de tout cela a indiqué Koen Geens dans sa réponse, sans dévoiler les éléments de l’instruction, notamment en refusant de confirmer ou d’infirmer l’abandon de la piste de l’ancien gendarme Bonkoffsky. Dans sa déclaration, il s’agissait selon Koen Geens de préciser une ligne d’horizon réaliste concertée avec le chef d’enquête afin d’aboutir si l’on tient compte de la prescription en 2025.
S’adressant aux parlementaires, le ministre a précisé:
“Vous n’êtes pas sans savoir que l’un de nos premiers projets de loi, le pot pourri “un” était l’allongement du délai de prescription pour ce type de délits. C’était fin 2015 et si nous souhaitons aboutir à une décision de justice définitive pour la fin 2025, étant donné les procédures judiciaires existantes en ce compris les délais de prescription, le procès doit être introduit endéans les trois ans.”
Une nouvelle équipe d’enquêteurs avec une stratégie et une méthode de travail
Et Koen Geens d’insister sur le sérieux avec lequel la nouvelle “team” d’enquête travaille. Trente enquêteurs composent la cellule d’enquête et sont opérationnels à plein temps.
“Il y a un responsable de l’enquête et un adjoint qui travaillent avec cinq équipes. Les quatre premières se voient attribuées certaines parties de l’enquête qu’elles sont chargées d’examiner pleinement et chaque équipe connait donc parfaitement une partie du dossier”.
Et le ministre d’ajouter que l’ordre dans lequel les investigations sont menées est déterminé par le juge d’instruction en concertation avec les chefs d’équipe des différents groupes. La cinquième équipe qu’on appelle l’équipe d’appui se penche plus précisément sur l’analyse des pièces à conviction et sur l’énumération des indications qui parviennent aux enquêteurs. Outre ces cinq équipes, il y a deux analystes et deux assistants analystes qui viennent en appui de la cellule.
Pour finir, il y a aussi ce qu’on appelle les “experts”, il s’agit de chefs d’enquête pour des pans d’enquête qui ont été menés à l’époque mais qui ont été clôturés tout en présentant toujours un lien étroit avec le dossier. Ces experts examinent donc le dossier en fonction des constats ou des conclusions qui avaient été traitées ou tirées à l’époque. A Charleroi, désormais sous l’égide du parquet fédéral, un vaste plan d’investigation a été élaboré et une stratégie ciblée est suivie.
Le ministre Geens a précisé aux parlementaires qu’il avait pleine confiance dans la nouvelle équipe. “Les équipes d’enquête abattent un travail incroyable pour parvenir à des résultats et c’est après une analyse approfondie des différents éléments de l’enquête qu’il sera possible d’adapter en connaissance de cause la taille des différentes équipes. Dans la foulée de la stratégie qui a été développée, il est donc question de faire le maximum pour mettre en évidence la réalité des faits et c’est dans ce contexte qu’il m’a été m’a dit qu’il serait possible de mener un procès d’ici trois ans”.
Sur les pistes suivies, le ministre de la justice a rappelé les limites imposées par le secret de l’instruction
En ce qui concerne le contenu, les progrès et les résultats des actes d’enquête et de l’instruction en cours le ministre a indiqué qu’il ne pouvait pas s’exprimer, pas plus en ce qui concerne les informations récemment parues dans la presse, car non seulement cela violerait le secret de l’instruction mais cela mettrait à mal la stratégie et la progression de l’enquête a indiqué Koen Geens.
“Le nouvel élan donné à l’enquête ne peut en aucun cas se trouver hypothéqué par la révélation d’éléments d’instruction secrets. L’enquête mérite toute la sérénité qui sera à même de garantir une bonne issue”.
Concernant l’ancien gendarme Bonkoffsky, les parlementaires n’ont dès lors rien appris de neuf. Koen Geens déplorant les récentes fuites dans la presse. Elles ne proviendraient pas des enquêteurs a-t-il indiqué.
Bron » RTBF