Une réunion d’information se tiendra le 5 mars au Palais du Verre de Charleroi. Où en est le dossier des tueries du Brabant? Les familles des victimes seront bientôt officiellement informées des derniers développements d’une enquête qui a connu, au début de la semaine dernière, de nouveaux rebondissements.
Une série de perquisitions, d’une envergure jamais atteinte depuis six ans dans le dossier de ces attaques mortelles, a donné lieu à vingt et une descentes à la demande de la juge d’instruction carolorégienne Martine Michel, dans les trois régions du pays, tant à Bruxelles qu’en Flandre et en Wallonie et notamment en province de Liège.
A l’évidence, le départ d’Eddy Vos, un des deux chefs d’enquête, n’a en rien ralenti le rythme voulu tant par la juge d’instruction que par le procureur du Roi de Charleroi, Christian De Valkeneer. Mardi dernier, l’opération soutenue par une cellule carolorégienne toujours riche de huit enquêteurs à temps plein a particulièrement visé la cible de l’extrême-droite, active et déjà soupçonnée dans les années quatre-vingts.
On l’avait, à l’époque des faits, suspectée de mener ces attaques dans le but de déstabiliser l’Etat. Cela, parce que le seul mobile financier ne pouvait expliquer la violence aveugle et dramatique des agressions perpétrées de 1982 à 1985 et qui avaient fait vingt-huit morts. La lecture du million de pages du dossier a, ces derniers mois, conduit les enquêteurs à se pencher davantage sur la possible personnalité des tueurs, que sur leurs mobiles réels ou supposés.
Qu’ont permis de récolter ces perquisitions en série? Aucune interpellation n’a eu lieu. Les milieux judiciaires restent provisoirement discrets sur la nature exacte des saisies. On ne manque cependant pas de rappeler que l’extrême-droite, quand elle est structurée, n’est jamais avare de documents, notes et archives diverses qui ont, dit-on, fait partie du “butin” emporté par les enquêteurs. C’est aussi le cas d’armes suspectes, et qui pourraient venir confirmer les innombrables éléments déjà collectés sur base de témoignages et d’expertises balistiques, et qui figurent dans le dossier de ces tueries.
On en est aujourd’hui à examiner ces calepins, ces agendas et ces armes. D’autres opérations du genre doivent encore avoir lieu dans les prochaines semaines, avec, toujours en perspective, l’échéance imposée par la prescription de ces meurtres: le 9 novembre 2015, tout devrait être dit, les suspects arrêtés, leur culpabilité prouvée et l’ultime arrêt prononcé, qui permette d’enfin clore le dossier le plus sanglant jamais ouvert en Belgique.
Les proches des vingt-huit victimes ont, plus que d’autres, et avant l’opinion publique, le droit de savoir et de s’entendre confirmer que l’espoir existe toujours de voir cette énigme résolue. C’est l’objectif de la réunion d’information qui se tiendra le 5 mars prochain au “Palais du Verre” de Charleroi, et à laquelle ils seront invités. Ils devraient s’y voir affirmer que les enquêteurs y croient, encore et toujours.
Bron » La Libre