Tueurs du Brabant: “J’ai le nom du tueur de mon grand-père”

La petite-fille du concierge de l’auberge de Beersel a déposé une preuve aux enquêteurs. Marc Vanden Eynde se souviendra toute sa vie du 23 décembre 1982. Ce matin-là, il retrouve le corps torturé et entravé de son papa, José, à l’étage de l’auberge du Chevalier à Beersel, dont il était le concierge.

Le pauvre homme a été abattu de six balles dans l’oreille après avoir été ligoté les mains et les pieds dans le dos avec du câble de téléphone et une écharpe du FC Bruges, dont il était supporter.

La victime présentait manifestement des traces de brûlures… comme si on avait voulu la faire parler. “La mallette Samsonite de mon père n’a jamais été retrouvée”, clame Marc Vanden Eynde.

“Je sais qu’elle contenait une invitation avec une photo de Degrelle, des bons de caisse et surtout quatre cassettes. Je ne sais pas ce qu’il y avait dessus. Mais mon papa était un habitué du restaurant des Trois Canards à Ohain, dont le patron a aussi été tué. Il y avait du beau monde qui passait par là, des personnes haut placées.”

“Papa connaissait également le taximan Angelou qui s’est fait assassiner à Mons en 1983. Lui aussi transportait souvent des personnalités. Savaient-ils quelque chose qu’ils n’auraient pas dû savoir? En tout cas, si on a torturé mon père, ce n’est pas pour rien. On voulait qu’il parle et qu’il remette les éléments compromettants qu’il avait en sa possession”.

Ce mercredi, Marc Vanden Eynde a rappelé ces éléments aux cinq magistrats en charge du dossier. Pourquoi n’a-t-on pas relevé d’ADN alors que les assassins ont mangé sur place après le crime? Pourquoi n’a-t-on pas gardé les mégots qu’ils ont fumé? “À l’époque, la Justice ne disposait pas encore des mêmes moyens scientifiques”, a répondu Christian De Valkeneer.

Chantal, la petite-fille de José Vanden Eynde, s’insurge à son tour, en brandissant une lettre. “J’ai ici un courrier où figure le nom du tueur de mon grand-père. Je l’ai transmis aux enquêteurs de la Cellule et je n’ai jamais eu de réponse. Pourquoi?”

Cette fois, le Procureur général de Liège a pris les choses en main personnellement afin de vérifier si cet élément avait déjà fait l’objet de devoirs ou s’il était tombé aux oubliettes à l’époque, à l’instar d’autres preuves.

Bron » La Dernière Heure