Secret levé sur le terrorisme des années de plomb

Les archives des procès de huit attentats survenus pendant les années de plomb viennent d’être déclassifiées sur décision du gouvernement. Une première dans l’histoire de la République italienne. C’est la plus grande déclassification d’archives de l’histoire de la République italienne, a annoncé le gouvernement.

Le président du Conseil, Matteo Renzi, a signé mardi 22 avril une directive qui rend les actes des procès de huit attentats survenus durant les années de plomb [1960-1980] consultables par les journalistes, historiens et tout citoyen qui le réclame.

Les faits sanglants de Piazza Fontana (Milan, 1969, 17 morts), Piazza della Loggia (Brescia, 1974, 8 morts) ou encore de la gare de Bologne (1969, 85 morts) pourront entre autres faire l’objet de nouvelles recherches. Comme le précise La Repubblica, les documents concernés par le décret n’étaient toutefois pas classés secret défense – ils étaient soumis à quatre niveaux de confidentialité.

Cette décision de Matteo Renzi a été saluée par une grande majorité de la classe politique et par les associations de victimes. Une voix discordante s’est toutefois fait entendre, celle de Beppe Grillo. Le leader du Mouvement 5 étoiles y voit un “bluff médiatique”, affirmant que ce qui sera rendu public l’était déjà depuis des années.

Qu’il plaise ou pas, ce geste est évidemment une manière pour Matteo Renzi de montrer qu’il souhaite rompre avec la culture du secret de ses prédécesseurs et afficher sa volonté de transparence, souligne Il Secolo XIX.

Caractérisée par des conflits mémoriels, cette période de l’histoire italienne a provoqué un traumatisme dans la société. Pendant près de vingt ans, l’Italie a été le théâtre d’actes de violence politique d’une rare intensité. Or les responsables de certains attentats ou actes de violence n’ont jamais été inquiétés. L’ouverture de ces archives pourrait, à terme, donner lieu à l’ouverture de nouvelles enquêtes judiciaires et de nouveaux procès.

Bron » Courrier International