Nihoul révèle avoir menti pour couvrir un commissaire. Michel Nihoul révèle que trois jours avant l’évasion de Dutroux, le 23 avril 1998, et alors que le directeur de la prison d’Arlon, Alain Fonck, était absent, il a exceptionnellement eu droit à un moment de préau et s’est retrouvé avec Dutroux et Lelièvre. Dutroux lui a alors fait part de son projet de s’évader lors d’un prochain transfert en passant vers la France à travers les bois.
Nihoul en a parlé à la cellule d’enquête de Neufchâteau qui était donc au courant mais n’en a pas tenu compte et n’a rien mentionné sur procès-verbal. Et Dutroux s’est évadé. “Le commissaire R. est venu me voir en prison – ce qui a dû être noté dans les registres. J’allais être interrogé par le comité P. Il m’a supplié de ne rien dire. Et j’ai sauvé sa peau. Je n’ai rien dit. Mais voilà la vérité: la cellule de Neufchâteau avait reçu l’info du projet d’évasion de Dutroux. Elle savait et j’ai menti pour couvrir un commissaire.”
Pour Nihoul dix ans après, Julie et Mélissa ont été enlevées par Dutroux et Weinstein et An et Eefje ainsi que Sabine et Laetitia par Dutroux et Lelièvre. Et ces enlèvements se sont faits à l’usage de Dutroux et peut-être Weinstein, en tout cas pas Lelièvre.
Il n’y a pour Nihoul aucun doute que Dutroux, libéré, recommencerait, “rien que pour prouver à la justice qu’il est le plus fort. En cellule, il lui est arrivé de jouer aux échecs. Un détenu racontait que Dutroux avait un jour cassé de rage l’échiquier parce qu’il avait perdu une partie. Vous savez, le calvaire qu’il a fait subir aux victimes, et enterrer An et Eefje vivantes comme il l’a fait, ce type est un psychopathe pourri jusqu’à la moelle.”
Jean-Michel Nihoul révèle encore qu’il a payé ses avocats 125.000 euros pour les quatre mois de procès d’Arlon à raison de 625 par jour et par avocat.
Et comment Dutroux est tombé dans le piège du président Stéphane Goux: “Négligemment, un jour où personne ne s’attendait à la question, le président lui a demandé ce qu’etait selon lui une association de malfaiteurs. Dutroux a bondi: “Il n’y a pas d’association de malfaiteurs. Moi, je fais tout moi-même.” Et là s’écroulait tout le travail de Magnée …”