Tueurs du Brabant : janvier 1983, la mort du chauffeur de taxi Constantin Angelou

Le mercredi 12 janvier, il est environ midi au centre de Mons lorsque des gendarmes, alertés par des riverains, examinent un taxi bruxellois qui semble être abandonné depuis trois jours à proximité du consulat de France. En inspectant le véhicule, l’inquiétude grandit : des traces de sang laissent penser à l’agression du chauffeur. Quelques minutes plus tard, l’ouverture du coffre enlève les derniers doutes : le corps du chauffeur est retrouvé recroquevillé. L’homme a été abattu de plusieurs balles dans la tête. Constantin Angelou sera identifié dans les heures qui suivent.

Agé de 58 ans, père de famille, il est domicilié à Laeken, où sa disparition avait été signalée par sa famille lorsqu’il n’est pas rentré du travail.

Les premiers devoirs d’enquête permettent de déterminer qu’il a été abattu par-derrière alors qu’il était assis à sa place de conducteur, quatre balles tirées pratiquement à bout touchant. Les investigations menées permettront par la suite de déterminer que le meurtre du chauffeur a eu lieu en Région bruxelloise très peu de temps après la prise en charge de son meurtrier.

La même arme utilisée pour tuer quatre victimes

Dans un premier temps, l’enquête privilégiera l’hypothèse d’une sordide agression motivée par l’argent. La recette du chauffeur, 250 euros, a été emportée et un trajet Bruxelles-Mons en taxi coûtait déjà une belle somme à l’époque. Selon sa famille, Constantin Angelou ne semblait pas menacé dans le cadre de ses activités professionnelles.

L’enquête mettra néanmoins au jour d’autres mobiles possibles liés à la fréquentation de cafés où l’on organise dans l’arrière-salle des jeux clandestins. Ou encore des aides occasionnelles aux exportateurs de voitures d’occasion du quartier de la gare du Midi.

En janvier ’83, toutefois, pas question encore de liens avec l’enquête sur les tueurs du Brabant. Aucun supermarché n’a encore été attaqué et personne n’est en mesure d’établir un quelconque rapprochement avec un autre meurtre qui s’est passé quinze jours plus tôt, celui de José Vanden Eynde, le concierge d’une auberge située à Beersel pas loin de l’autoroute. Lui aussi a été tué de plusieurs balles dans la tête. Les expertises balistiques viendront plus tard. Elles permettront d’établir qu’une même arme a été utilisée à plusieurs reprises pour tuer d’autres victimes.

Les tueurs avaient comme destination Mons

Les premiers devoirs d’enquête sur la mort du chauffeur de taxi ont permis d’en apprendre plus sur le lieu probable du crime. Après la diffusion d’informations dans la presse, un témoin s’est présenté à la police pour indiquer avoir aperçu un manège suspect près du ring à Anderlecht, à deux pas de l’accès à l’autoroute vers Mons.

Il affirme avoir aperçu un homme gisant au sol près d’un véhicule pouvant correspondre et auprès duquel d’autres personnes s’agitaient. La distance peut correspondre avec celle où le compteur du taxi a été mis neutralisé, le véhicule a encore roulé ensuite une centaine de kilomètres. Le chauffeur de taxi a très probablement été tué avant que le taxi n’emprunte l’autoroute vers Mons, ce qui laisse supposer que Mons était la destination finale. Le véhicule aurait d’ailleurs été aperçu à plusieurs reprises à différents endroits de Mons.

Une arme identique volée chez Dekaise

Ce qui va permettre de lier le meurtre du taximan à la longue série de victimes des tueurs du Brabant, vingt-huit au total, c’est la même signature balistique relevée par les experts. L’arme utilisée est un pistolet FN de calibre 22, une arme destinée au tir de précision, rarement utilisée par des truands qui préfèrent des calibres plus puissants. Or ce modèle de pistolet figure parmi le butin des armes dérobées lors de l’attaque de l’armurerie Dekaise à Wavre.

L’enquête qui a démarré à Mons sera jointe à celle des tueries du Brabant lorsqu’il apparaîtra que la signature du pistolet FN 22 est retrouvée lors d’autres meurtres comme celui de José Vandeneynde, le concierge de l’auberge des Chevaliers tué le 23 décembre 1982 ou encore, quelques mois plus tard, lors du double meurtre du couple de Bruxellois Fourez-Dewit sur le parking du Colruyt de Nivelles. Dans l’intervalle, ce pistolet 22LR servira également à tuer le chien de garde au garage Jadot de Braine-l’Alleud où sera volée la voiture Saab qui a servi à Tamise et au Colruyt de Nivelles. Une douille pour ce pistolet sera aussi retrouvée lors de l’attaque de la bijouterie Szymusik à Anderlues.

La théorie du “contrat”

Les auteurs de ces faits ont agi de manière inhabituelle pour des truands ? Car la logique veut que ceux-ci se débarrassent au plus vite d’une arme “chaude” pour éviter, en cas de contrôle ou de perquisition, d’être inquiétés. Or dans le cadre de ces faits, les auteurs font l’inverse : ils laissent une empreinte balistique, une “signature” de manière répétée permettant de comptabiliser leurs méfaits. Les enquêteurs ont dès lors travaillé également sur l’hypothèse des “contrats”.

Cela suppose l’existence d’un noyau organisé, une cellule logistique, qui recrute des exécuteurs contre argent et qui distribue les armes le temps d’effectuer l’opération commandée. Un pot d’armes servirait dès lors à plusieurs reprises mais pas nécessairement avec les mêmes personnes recrutées. Cette explication permettrait de comprendre pourquoi l’enquête désorientée a pu s’enliser au point que quarante ans après ces faits, aucun auteur n’a jusqu’ici été identifié.

Bron » RTBF

Delhaize d’Alost : la dernière attaque des tueurs du Brabant, huit morts et les mêmes questions. Qui ? Pourquoi ?

Le samedi 9 novembre 1985, il est un peu plus de 19h30 lorsqu’une voiture s’arrête sur le parking du Delhaize. Trois hommes armés quittent le véhicule. Deux clients qui se trouvaient dans leur voiture et qui les ont aperçus n’ont pas le temps de quitter leur emplacement, ils sont aussitôt abattus. Parmi ces premières victimes, un père et sa fillette ainsi que le père d’Iréna Palsterman, qui elle se trouve dans le magasin avec son petit frère.

Tandis qu’un des auteurs reste sur le parking pour faire le guet, les deux autres se dirigent vers l’entrée du magasin où ils tirent encore sur plusieurs clients qui sortent du tourniquet avec leur caddie. La volonté des agresseurs est clairement de tuer, plusieurs victimes déjà blessées sont achevées au sol. Un carnage totalement inexplicable pour de simples voleurs.

Des hommes qui affrontent la police

Les quelques témoins qui sont parvenus à observer l’attaque évoquent trois hommes habillés comme des militaires, deux sont équipés d’un riot-gun, le troisième d’un pistolet-mitrailleur.

Ils ont pris soin de dissimuler leur visage et font preuve tout au long de l’attaque d’un sang-froid hors norme, l’un d’eux au moment de quitter le parking, marchant calmement à côté du véhicule de fuite avant d’y monter par le hayon arrière sous les yeux des policiers présents sur les lieux. Malgré les coups de feu échangés, tout semble pour eux tout à fait sous contrôle.

Iréna Palsterman avait 20 ans, pour elle impossible d’oublier

“Cela reste inscrit dans la mémoire même si au fil des années, cela devient un peu plus vague. Lors d’auditions plus récentes, je n’étais plus en mesure de donner autant de détails sur ce que j’ai vu et entendu “. Accompagné de Diederik, son jeune frère, Iréna se trouve dans le magasin lorsque les tueurs pénètrent à l’intérieur :”Ce dont je suis sûr à 100%, c’est qu’il s’agissait de francophones”.

Elle ignore encore à ce moment que son père figure parmi les premières victimes. Des détails fournis aux enquêteurs immédiatement après les événements, elle ne se souvient plus : ” Ces événements restent malgré tout gravés dans la mémoire, je vis tous les jours avec ce moment terrible et la culpabilité car c’est moi qui ai demandé à notre père de nous accompagner au Delhaize”. L’émotion reste perceptible dans ses propos : “Mon cerveau sait que ce n’est pas ma faute, mais cela reste quelque chose de très lourd à porter “.

Des familles meurtries sur plusieurs générations

Pour les proches d’Iréna également, cet événement tragique a tout bouleversé. Lors de l’attaque, elle était mère d’un bébé de trois mois. On peut imaginer aisément l’impact par la suite sur la vie familiale : ” Tourner la page, c’est impossible sans réponse ! J’aimerais tellement savoir d’ici deux ou trois ans ce qui s’est passé. Connaître la vérité de mon vivant pour que cela ne pèse pas en héritage sur ma famille, mes enfants et petits-enfants”.

Se donner les moyens d’aller le plus loin possible

Après 37 ans d’enquête infructueuse et de nombreuses frustrations vécues dans les relations avec les autorités judiciaires, Iréna Palsterman veut encore croire à une élucidation avant 2025.

Elle a confiance dans l’équipe d’enquête actuelle et place son espoir dans les progrès de la science criminalistique : ” l’ADN de parenté offre de nouvelles opportunités, un peu à la manière d’un GPS qui permet à partir d’une trace relevée sur une scène de crime d’orienter vers un groupe de personnes biologiquement très proche de l’identité ADN de l’auteur”. Ce qui peut mener à une identification via ses proches.

Dans ce contexte, permettre à l’enquête de continuer jusqu’à une période proche de la prescription comme le propose le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne serait une bonne nouvelle pour les victimes : “il ne faut pas oublier qu’avec la crise ” corona “, les enquêteurs ont perdu quasi deux ans, de plus sur le plan de la science, par rapport aux 37 années écoulées, on ignore ce qui sera possible dans un, deux ou trois ans”.

Les auteurs probablement dans le dossier d’enquête

Après trente-sept ans d’enquête, différentes pistes ont été explorées pour tenter d’identifier les auteurs d’une violence sans pareil au regard d’un butin modeste mis en balance avec le bilan humain : 8 morts à Alost pour moins de 20.000 euros d’argent liquide, les chèques étant inutilisables. Mais 28 morts sur l’ensemble des faits imputés aux tueurs entre 1982 et 1985.

Face à ce constat, le mobile pourrait se trouver ailleurs que dans le vol commis. L’hypothèse d’un racket paraissant dans ce contexte plausible même si la chaîne Delhaize l’a toujours nié jusqu’ici. Principal argument en faveur de cette thèse, la succession de trois attaques de Delhaize dans une période de six semaines, un délai très court et la découverte durant l’année 84 d’une valise avec des armes, de fausses cartes d’identité et un écrit sur lequel on peut lire “Jacques L, boss de Delhaize, 250.000 actions de 5000”, ce qui démontre que des gens peu fréquentables s’intéressaient à ce que ce “boss de Delhaize” pesait en actions ou à d’éventuelles transactions de titres.

De plus, il apparaît que cet administrateur de Delhaize sera responsable l’année suivante (1985) de la gestion d’une filiale du groupe aux USA. L’ensemble de ces éléments figurent au dossier et sont connus des enquêteurs de même que les éléments de contexte qui permettaient d’exercer sur l’intéressé et son entourage un éventuel chantage.

Le nom d’un officier supérieur de gendarmerie apparaît dans ce contexte, ce qui pose aussi des questions sur d’éventuelles complicités au sein de l’ex-gendarmerie, comme de savoir si cet officier a pu exercer une influence sur l’enquête.

Trois attaques similaires, même mode, mêmes suspects

Avant l’attaque d’Alost deux attaques étrangement similaires se sont déroulées le vendredi 27 septembre 1985 à Braine-l’Alleud et Overijse. Dans la même soirée à une demi-heure d’intervalles, deux Delhaize ont été attaqués de la même manière par trois suspects présentant les mêmes caractéristiques physiques qu’à Alost. Avec chaque fois, un lourd bilan humain là aussi : trois morts à Braine l’Alleud et cinq morts à Overijse, dont un jeune de 14 ans.

Pour les partisans du racket, le nombre croissant de victimes, 3-5-8 et la fin rapide des attaques après Alost, laisse supposer que quelque chose a pu se passer après la dernière attaque du 9 novembre 1985 qui aurait conduit les auteurs à mettre fin aux attaques.

Profil des suspects : crime organisé ou terrorisme

Les indices et témoignages recueillis au cours de l’enquête vont orienter les enquêteurs vers deux milieux différents : d’abord celui de la criminalité organisée, lié au banditisme, à la prostitution, au racket, au milieu du jeu et à divers trafics comme la drogue, les armes et la traite d’êtres humains.

Ensuite un milieu lié à l’extrémisme violent, intéressé à démontrer l’incapacité des forces de l’ordre à faire face à la violence, et par ce biais chercher à susciter dans la population un appel à plus de sécurité, c’est la piste de la “déstabilisation” qui a conduit par exemple en Italie à l’attentat de la gare de Bologne. De nombreux devoirs d’enquête concernant ces différents volets d’enquête ont été réalisés en Belgique et à l’étranger notamment en France, Italie, Espagne pour tenter de consolider ces différentes pistes.

Certaines ont mené vers des individus présentant un profil capable de mener des actions comme celles des attaques menées sur les Delhaize. Toutes ces personnes sont identifiées sans qu’on sache pour l’heure lesquelles sont considérés comme suspects pour des faits liés aux tueries.

D’anciens mercenaires proches du SAC

Se retrouvent notamment parmi ces suspects, d’anciens mercenaires français proches du SAC, une organisation politique issue du Gaullisme et qui recrutait dans les milieux criminels. Plusieurs de ces “barbouzes” ont effectué des séjours en Belgique, s’entraînant même au tir chez nous, dans la période des attaques. Ils sont connus pour des faits criminels graves dont des attaques de grandes surfaces. Parmi les noms connus, on trouve le chef de bande des Borains, Adriano Vittorio, qui avant de défrayer la chronique en Belgique, était impliqué dans le SAC Marseillais.

Ou d’anciens militants du WNP, une organisation belge regroupant de jeunes militants incités à commettre des actes illégaux en croyant servir l’Etat et la lutte contre le communisme ; certains affirmant même avoir été utilisés pour effectuer des repérages sur les parkings de grandes surfaces en Région bruxelloise.

Jusqu’ici, rien ne permet d’affirmer que ces différentes pistes ont été nourries par de nouveaux éléments d’enquête et permettront d’aboutir à des inculpations. Depuis la reprise en main de la communication par le parquet fédéral, le “no comment” est devenu la règle. “Circulez, rien à voir” donc, ce qui ne veut pas dire qu’il ne reste plus rien à découvrir.

Bron » RTBF

Ontwerp van herdenkingsmonument voor de slachtoffers van de Bende Van Nijvel in Aalst is klaar

Supermarktketen Delhaize heeft een ontwerp voorgesteld voor een monument om de slachtoffers van de overval van de Bende van Nijvel op hun winkel in Aalst te herdenken. Woensdag 9 november zal het 37 jaar geleden zijn dat de supermarkt werd overvallen en er 8 doden vielen. Er is al jaren sprake van een monument voor de slachtoffers. Nu zijn alle vergunningen in orde om het te beginnen bouwen. Het wordt een monument met veel groen rond.

De winkel waar de schietpartij heeft plaatsgevonden in 1985 is intussen helemaal nieuw. Het monument komt op de parking die aansluit op het Osbroekpark. Het is er niet alleen voor de slachtoffers van de overval in Aalst, legt woordvoerder Ine Tassignon uit: “Het is er voor alle slachtoffers van de overvallen, niet alleen voor deze in Aalst.

Het wordt een gedenkplek met een monument omringd door groen. “Het is een achthoek met acht zijden. Elke zijde staat voor 1 van de 8 dodelijke slachtoffers die in de winkel in Aalst is gevallen. Die ontsluiten een grond waar Ginkgo biloba’s groeien, dat is een Japanse boom die al het langst op aarde leeft en symbool staat voor overleving en hoop.”

De supermarktketen deed een beroep op landschapsarchitect Bas Smets om het herdenkingsmonument te ontwerpen. Bas Smets maakte eerder al de herdenkingsmonumenten voor de slachtoffers van de aanslagen in Brussel op de luchthaven en in de metro in 2016.

Al lang sprake van monument

De stad Aalst en Delhaize spreken al langer van een herdenkingsmonument, “maar het was een complex dossier waar veel verschillende partijen bij betrokken waren. De vergunningsprocedure loopt volop en we verwachten dat de herdenkingsplaats volgend jaar toegankelijk zal zijn voor het publiek.

Bron » VRT Nieuws

“Wat hij gedaan heeft, mag niet vergeten worden”: exact 40 jaar geleden maakte de Bende van Nijvel hun eerste slachtoffer

Vandaag herdenkt de lokale politie van Waver de tragische dood van Claude Haulotte. Voor de veertigste keer. De 33-jarige politieman werd op 30 september 1982 genadeloos doodgeschoten toen hij de overvallers op een wapenhandel probeerde tegen te houden. Haulotte was het eerste van 28 slachtoffers van de Bende van Nijvel. Zijn vriend en collega Alain Mandelaire (65) ontsnapte die dag bij toeval aan het drama: “Ik denk er nog vaak aan terug. Misschien had ik Claude kunnen redden.”

De foto van Claude Haulotte heeft een ereplaats gekregen in het appartement waar Alain Mandelaire sinds kort woont. “Hij hing in het commissariaat aan de muur. Toen wij verhuisd zijn naar ons nieuw kantoor, keek niemand ernaar om. Ik heb hem dan maar meegenomen. Het is een voorteken, vrees ik: 40 jaar na het drama ben ik de laatste bij de politie van Waver die Claude heeft gekend. Misschien wordt deze 40ste herdenking wel de laatste”, aldus de gepensioneerde commissaris.

Zwerfhond

Voor Alain Mandelaire lijkt het alsof het gisteren nog 30 september 1982 was. “De dag voordien had de hoofdcommissaris mij bij zich geroepen. Hij wou de ploeg versterken waar Claude Haulotte deel van uitmaakte. Ik zag daar geen graten in, integendeel. Claude en ik waren niet alleen collega’s, maar ook vrienden, zowel op als naast de werkvloer. De dienstregeling zorgde er echter toevallig voor dat mijn eerste dag als teamgenoot van Claude begon met een rustdag. Ik stond dus niet aan zijn zijde, toen hij rond 10.30 u bij wapenhandelaar Dekaise poolshoogte ging nemen omdat daar iets aan de hand was.”

Die donderdagochtend was Claude Haulotte nochtans voor een heel andere opdracht uitgestuurd. Er was een rondzwervende hond gesignaleerd die voorbijgangers lastigviel. Zijn diensthoofd vroeg Haulotte of hij iemand in versterking mee wou krijgen. “Ik ben jager, een hond kan ik wel alleen aan”, antwoordde hij. Onderweg werd de politieman in de smalle Rue de Bruxelles in het centrum van Waver door een garagist aangeklampt. Getuigen hadden gemaskerde en gewapende mannen wapenhandel Dekaise zien binnenstappen. Haulotte aarzelde geen ogenblik.

Onverschrokken

“Claude was een jager, een goede schutter en een heel gedreven politieman. Maar hij was ook onverschrokken, hij deinsde voor niets terug, zeker als hij een doel voor ogen had”, herinnert Alain Mandelaire zich. “Hij reed een eerste keer voorbij de winkel, maar zag niets. Dus keerde hij terug, en toen zag hij een gewapende man op de uitkijk staan. Claude parkeerde zijn combi zodanig dat hij de enige vluchtroute blokkeerde. Hij liet de sleutels op het contact, ging er te voet op af. Maar de man op de uitkijk kreeg hem in de gaten en schoot meteen. De kogel trof Claude aan de schouder, maar verwondde hem niet. De kogel ketste af op de metalen plaat, die hij altijd in zijn boekje met onmiddellijke inningen stopte.”

Door de impact viel de politieman wel achterover. “Hij kroop langs het trottoir en zocht dekking achter geparkeerde auto’s. Maar de overvallers waren intussen klaar met hun klus. Zij stoven naar buiten, zagen Claude liggen en schoten hem genadeloos een kogel door het hoofd. Vervolgens verplaatsten zij de combi die hen de weg versperde. En weg waren zij. Voor Claude kon helaas geen hulp meer baten.”

Kon het anders?

Het was zijn vader die Alain Mandelaire op de hoogte bracht van het drama. “Hij had het nieuws in zijn vrachtwagen op de radio gehoord. Hij dacht dat de feiten zich bij een juwelier hadden afgespeeld, maar dat maakte niet uit. Ik vreesde al snel dat Claude de politieman was die was omgekomen en kreeg dat ook gauw bevestigd. Tja, dan gaat er van alles door je hoofd.”

“Zonder dat gedoe met de dienstregeling zou ik met Claude op patrouille geweest zijn”, zegt Alain. “Hadden wij de zaak dan anders aangepakt? Waarschijnlijk zou ik geprobeerd hebben om Claude wat in te tomen, de situatie eerst beter in te schatten, eventueel versterking te vragen bij het commissariaat dat amper 300 meter verderop gevestigd was. Maar hoe de zaak dan uitgedraaid zou zijn, is koffiedik kijken. Voor hetzelfde geld was ik ook neergeknald en lag ik dood naast Claude. Misschien had ik hem kunnen redden. Ik zal het nooit weten.”

“Uiteraard denk ik daar vaak aan terug. Claude was een crème van een kerel. Hij trapte graag lol, hij was een levensgenieter, maar tegelijkertijd was hij gul en behulpzaam en altijd beschikbaar voor iedereen. Hij had er tien jaar dienst opzitten, maar was nog even gemotiveerd als op de dag dat hij zijn job van verzekeringsmakelaar liet varen om dienst te nemen bij de politie. Hij had wel een stevig karakter en je kon maar beter zijn vertrouwen niet schenden. Hij deinsde ook voor niets of niemand terug. Heeft zijn onverschrokkenheid, zijn moed hem het leven gekost? Allicht. Wat hij gedaan heeft, mag zeker niet vergeten worden.”

Enige zoon

Claude Haulotte was gehuwd, maar het koppel had geen kinderen. Na zijn dood heeft zijn weduwe, Jacqueline, Waals-Brabant verlaten om een nieuw leven proberen op te starten. “Voor zijn ouders is het leven die dag blijven stilstaan. Claude was hun enige zoon. Zij waren ontroostbaar. Zijn kepie prijkte als herinnering op de schoorsteenmantel in hun salon. Zij zijn het verlies nooit echt te boven gekomen.”

Wat is het laatste beeld van Claude dat hem is bijgebleven? “De dag voor de schietpartij stond ik het verkeer te regelen in Waver. Ik zag een wagen komen aanrijden met de noodlichten aan, omdat hij een ander voertuig voorttrok, een Simca waarvan de deuren ontbraken. En wie zat er achter het stuur met een brede glimlach en hoog opgetrokken rolkraag, in de hoop dat ik hem niet zou herkennen? Juist, ja, Claude. Hij was altijd wel te vinden voor zo’n grappige situaties. Maar ’s anderendaags was hij dood.”

Onbeantwoorde vragen

Mocht zijn dood niet opgenomen zijn in het lijvige dossier van de Bende van Nijvel, dan zou de zoektocht naar de moordenaars van Claude Haulotte vandaag, 40 jaar na de feiten, stoppen wegens verjaring. Maar Claude was het eerste slachtoffer van de Bende, die er in totaal 28 heeft gemaakt. Het dossier loopt nog, tot dusver zonder succes. Ook Alain Mandelaire vreest dat het onderzoek afstevent op een pijnlijke flop voor heel het gerechtelijk apparaat.

“Het feit dat het dossier zo vaak verhuisd werd, heeft uiteraard niet geholpen om de daders en hun opdrachtgevers op te sporen. Helaas blijven de slachtoffers en hun families met hun onbeantwoorde vragen achter. Stel dat wij de overvallers die Claude hebben doodgeschoten hadden kunnen vatten, zou dat dan het vroege einde geweest zijn van de Bende van Nijvel? Zouden die 27 andere slachtoffers nooit gevallen zijn? We zullen het wellicht nooit weten.”

Op 5 oktober 1982 werd Claude Haulotte onder massale belangstelling begraven op het kerkhof van Waver. Hij kreeg postuum het Burgerlijk Kruis 1ste klasse opgespeld. Tijdens zijn korte rede sprak toenmalig procureur des konings Jean Deprêtre de wens uit “dat Waals-Brabant geen grondgebied wordt waar bloedbaden worden aangericht.” De feiten hebben er helaas anders over beslist.

Bron » Gazet van Antwerpen

Weinig hoop dat Bende-zaak nog voor verjaringstermijn opgelost raakt: “Zodra het dossier publiek wordt, zal alle smeerlapperij wel naar boven komen”

Nog iets meer dan duizend dagen zijn er voor het dossier van de Bende van Nijvel verjaart. De gangsters maakten in de jaren tachtig 28 dodelijke slachtoffers waarvan acht op 9 november 1985 bij de meest bloedige aanval op de Delhaize in Aalst. Na een eerder uitstel van de verjaringstermijn komt de deadline van 2025 in zicht. “Dan is er maar één hoop: dat het dossier publiek wordt en dat iedereen kan lezen wat erin staat”, aldus advocaat Jef Vermassen op de herdenkingsplechtigheid van dinsdag in Aalst.

Nele (47), de jongste dochter van de door de Bende van Nijvel vermoordde Jan Palsterman, had tranen in de ogen dinsdagochtend op de stedelijke begraafplaats van Aalst. “Ik was elf jaar toen het gebeurde, ik ben er nu 47. Ik heb al enige tijd alle hoop verloren. Ik luister wel naar wat iedereen te vertellen heeft maar ik geloof niet echt dat de zaak ooit nog opgelost raakt.”

“Elk jaar twijfel ik of ik naar de herdenkingsplechtigheid zou komen. Ik heb ervoor gekozen om het toch te doen omdat ik het nodig vind voor de mensen die overleden zijn. Ik zou het heel erg vinden mocht er niemand meer zijn op een dag zoals deze.”

“Grootste justitiële schandvlek”

Toenmalig Justitieminister Koen Geens (CD&V) zorgde ervoor dat het Bende-dossier niet verjaarde in 2015. De nieuwe verjaringstermijn in 2025 komt nu ook dichterbij. “We hebben nog iets meer dan duizend dagen om duidelijkheid te krijgen over de grootste justitiële schandvlek in de geschiedenis van dit land”, zo sprak Aalsters burgemeester Christoph D’Haese (N-VA) dinsdag.

“Ik wil de bevoegde minister (Vincent Van Quickenborne, Open VLD, red.) alvast oproepen om zijn historische verantwoordelijkheid te nemen. Hij is de persoon die ervoor moet zorgen dat het Bende-dossier de blijvende aandacht krijgt die het verdient. Dat kan eventueel op basis van een positief injuctierecht (waarbij de minister opdracht geeft aan de procureur des Konings om een zaak prioritair te onderzoeken, red.).”

Meester Jef Vermassen verdedigt onder anderen David Van de Steen die zijn ouders en zusje verloor bij de moorden maar dinsdag uitzonderlijk thuis bleef omdat hij herstelt van een beroerte. De bekende advocaat, steekt zijn twijfels niet onder stoelen of banken: “Er moeten eerst mensen in beschuldiging gesteld worden, en dat zou dan bij wijze van spreken morgen moeten gebeuren. Bij een klassiek moorddossier duurt het al twee jaar voor het voor assisen komt, en als er dan nog stokken in de wielen worden gestoken, dan duurt het veel langer.”

“De advocaten van de beschuldigden zullen maar één doel hebben: het laten verjaren van het dossier. Eventueel zit er een Franstalige bij die de vertaling van het volledige dossier wil. Ik vrees dus dat die zaak zal verjaren. En dan is er maar één hoop: dat dossier publiek wordt en dat iedereen zal kunnen lezen wat erin staat. Dan zal alle smeerlapperij wel naar boven komen.”

“Als we ‘klappen’, zullen ze verschieten”

“Nu mogen wij niet veel zeggen, we moeten het geheim van het onderzoek respecteren en als we iets zeggen, zijn we strafbaar. Maar als we morgen mogen klappen, dan zullen ze toch verschieten. Als het zo ver komt, dan kunnen er namen van betrokkenen worden genoemd.”

“Ik denk dat de verjaring van de zaak te gemakkelijk is voor de daders”, zegt Nele Palsterman. “In dat opzicht zou ik het erg vinden dat ze op hun twee oren kunnen slapen of ’s avonds gerust hun hoofd kunnen neerleggen en denken: er kan mij niks meer overkomen.”

Bron » Het Nieuwsblad