Les traces d’ADN relevées sur les scènes de crimes en Belgique sont sous-exploitées, voire mal utilisées. Ce sont les conclusions d’une étude de l’UGent, la VUB et l’Institut national de criminalistique et de criminologie, relayée lundi par Sudpresse. Les trois organismes appellent à un débat politique.
“La loi s’est toujours focalisée sur la protection à mettre en place autour des banques de données nationales”, observe Bertrand Renard, le criminologue de l’INCC qui a participé à l’étude. “Je ne dis pas que ce n’était pas nécessaire car il y va de la protection de la vie privée. Mais pendant ce temps, (…) le législateur n’a jamais rien prévu pour guider les policiers, les magistrats…”, dit-il dans les pages de Sudpresse.
L’étude dénonce aussi la barrière entre les banques de données ADN, gérées par l’INCC (c’est-à-dire la Justice) et les banques de données policières, sous tutelle de l’Intérieur. “Dans bon nombre de pays, ces banques sont toutes gérées par la police. Chez nous, cette scission totale provoque une barrière hermétique entre données judiciaires et données policières, ce qui ralentit les échanges d’informations.”
En trois ans, 6.260 crimes et délits ont pu être résolus grâce à l’échange international de données ADN, selon des chiffres de l’Institut National de Criminalistique et de Criminologie. Depuis juillet 2014, notre pays échange des informations ADN avec quatre pays limitrophes (Pays-Bas, France, Allemagne et Luxembourg).
Dans 17 971 cas, cet échange a permis d’obtenir un “match” positif. Dans 6 260 cas, la correspondance d’ADN a aussi communiqué un nom, la personne concernée ayant été d’une manière ou d’une autre amenée à effectuer un prélèvement dans un des pays étrangers, dans le cadre d’un jugement ou parce qu’elle était suspectée dans une affaire.
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