Si elle paraît privilégier le suicide, l’enquête sur le décès par balle(s), le 16 mai, à Zellik, de Pierre Paul – dit Pépé – De Rycke n’est pas bouclée et encore moins au bout de ses surprises. C’est si vrai que Marie-Claire, qui fut pendant plus de cinq ans l’ex-compagne de Pépé, était entendue hier après midi par la Crime comme le sera sans doute Michel Nihoul.
Nihoul dont nous découvrons qu’il est l’un des derniers à avoir vu Pépé De Rycke vivant, au Coco Beach, un bar à filles à Laeken, quatre heures au plus avant le suicide!
“Je n’avais plus revu Pépé depuis des années. Sincèrement, il ne m’a pas paru le moins du monde suicidaire. Il m’a beaucoup parlé d’une fille (que nous, DH, ne préciserons pas) pour laquelle il disait avoir fait la plus belle de sa vie. Il n’avait pas peur d’elle, plutôt des gens qu’elle fréquentait. Je confirme que Pépé m’a dit avoir reçu des menaces.”
“Marleen (De Cokere) et moi avons quitté le Coco Beach vers 21 h 30, peut-être 22h. Lui serait parti vers 22 h 30. Il était gai, rigolait, plaisantait. Il parlait d’une cuvée de vin qu’il lançait avec des étiquettes dessinées par Choron. On devait se revoir la semaine suivante. Je lui avais promis un exemplaire de mon livre écrit en prison. Deux filles ont encore fait un strip-tease intégral. Deux Africaines. On parle de problèmes de fric mais j’ai vu quelqu’un le lendemain qui aurait dû signer un contrat avec lui.”
Les Nihoul quittent le Coco Beach, bientôt suivis par De Rycke qui se rend alors au Jaguar, sur la route de Zellik. On l’y a vu avec un homme maigre et barbu qui a reçu un coup de fil puis est parti, le laissant seul. De Rycke, lui, aurait quitté le Jaguar après minuit.Il se serait suicidé vers 2 h (J. Termoniastraat, un témoin a entendu plusieurs coups de feu – espacés de plusieurs dizaines de secondes – vers les 2 h 05 du matin).
Ce qui étonne Marie-Claire, c’est que Pépé, qui notait tout, n’ait pas laissé de mot d’adieux (faux, selon nous). Termoniastraat encore, un témoin – vrai ou faux – prétend que Pépé se serait parqué en double file.
Pour avoir partagé sa vie pendant tant d’années, Marie-Claire – qui croit, elle, au suicide – ne comprend pourtant pas que Pépé ne se soit pas suicidé chez lui.
Supposons que Pépé fût attendu: personne dans le quartier ne l’a entendu crier, appeler à l’aide. Il n’est plus question de deux mais de trois coups de feu. Pépé De Rycke aurait-il tiré deux premières fois pour tester l’arme?
Le lendemain, Lily, sa première épouse, trouve dans sa boîte aux lettres une enveloppe avec de l’argent et les clés du véhicule, comme si Pépé – décidé à mourir – avait décidé de tout lui laisser. Reste la demoiselle qu’il avait épousée en janvier, ex-strip-teaseuse au Coco Beach.
En fait, Pépé l’avait ramenée du Mozambique où il s’était rendu pour y retrouver son vieil ami Jean Bultot. La fille lui avait été présentée, fournie, on ne sait trop, par Bultot. Les deux hommes s’étaient fâchés. Ce qui n’empêchait pas le fils de Jean d’assister aux funérailles de Pépé lundi à Waterloo. Ajoutons que le PC de Pépé a été saisi. Et que beaucoup donneraient cher pour savoir ce qu’on y a trouvé.
Bron La Dernière Heure